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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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sur la côte africaine (1663-1664), pour pouvoir emprunter, emprunter encore, toujours emprunter...
    Il prendra, évidemment, la mauvaise habitude de ne pas s’acquitter auprès de son carrossier, de ses selliers, de son armurier ou de ses tailleurs et sera bientôt contraint d’hypothéquer les bijoux d’Athénaïs, une paire de pendants d’oreilles notamment qui étaient garnis de six gros diamants. La détresse. On le retrouvera, au début de l’an 1667, poursuivi par les fesse-mathieux et débiteur d’une somme de 50 000 livres. Et un jour, les meubles du modeste appartement que le couple occupait rue de Taranne {9} furent vendus : le spectre de la ruine.

 



 
    II
 
LA RIVALLIÈRE
    Esta donzella es esta que el Rei quiere.
    M ARIE -T HÉRÈSE .

 
    Cette fille, c’est celle que le Roi aime ! » chuchota – en espagnol – la Reine au creux de l’oreille de Mme de Motteville, en montrant du doigt la donzella qui se prénommait Louise, qui était duchesse de La Vallière et qui venait d’atteindre sa dix-huitième année. Cette scène, selon Mme de Motteville (à qui il fallait bien se garder de faire quelque confidence car elle s’empressait de la noter... pour Mémoires  !), se tint un soir de l’été 1662.
    L’indiscrète Françoise de Motteville nous affirme encore qu’elle tenta de consoler la Reine en la persuadant que tous les maris faisaient semblant d’être infidèles pour satisfaire à la mode qui le voulait ainsi, mais que Marie-Thérèse n’en crut rien !
    — Je compris alors que la Reine était moins ignorante qu’on ne le pensait, conclut ironiquement notre mémorialiste.
    Louise de La Vallière faisait aussi partie du gentil escadron volant des demoiselles d’honneur de Madame, la piquante Henriette – Minette ! – qui était amoureuse du Roi son beau-frère et cousin. Lequel le lui rendait bien. Et c’est cet amour, curieusement, qui sera à l’origine de la passion que Louis XIV éprouvera pour Mlle de La Vallière.
    Au vrai, l’affaire est simple : pour que Louis XIV puisse se distraire dans les bras de Minette sans que la cour jase trop, il fallait trouver une sorte de « paravent ». On avait bien songé à Mlle de Chémerault ou à Mlle de Pons (dame de la Reine) mais le Roi n’avait qu’un goût très modéré pour la première, quant à la seconde, elle se déroba. Restait Louise de La Vallière... à qui on ne demanda pas de consentement ! On la croyait simple parce qu’elle était naïve, facile à conduire parce qu’elle était douce et accommodante, on ne la trouvait pas assez coquette pour craindre que le Roi s’y attache vraiment. C’est donc elle que l’on « assigna » à Louis XIV. C’est avec elle qu’il devrait détourner les soupçons, c’est elle que Louis ferait mine de mugueter pour pouvoir plus librement aimer Henriette. Et il semblait s’amuser de ce stratagème galant. Louise de La Vallière, pourquoi pas ? Puisqu’il faut la courtiser, courtisons-la ! Mais on affirme par ailleurs qu’apercevant Athénaïs, il aurait eu ce mot : «Je voudrais que ce fût elle qui m’aimât. » On mesure l’égoïsme royal de cette réflexion. Mais Louis XIV ne se doutait pas alors que, dans un futur assez proche, ce voeu allait se réaliser, et surtout que lui-même serait complètement sous le charme.
    Les comploteurs (la reine mère, Olympe de Soissons [ex-Mancini] et Henriette elle-même) jugeaient que La Vallière était un peu simplette et peu jolie : erreurs. Peut-être Louise était-elle très mince et même un peu maigre, mais elle aimait à porter « des cravates habilement nouées, qui la faisaient paraître plus grasse ». Peut-être boitait-elle légèrement depuis qu’un méchant âne, alors qu’elle était fillette, lui avait meurtri la cheville, mais quand elle dansait sa légère infirmité semblait ne plus exister. Et ses yeux bleus, observés par le regard attentif de Primi Visconti, étaient d’une « douceur qui vous ravissait quand elle vous regardait ». Quant à la beauté de ses cheveux blond argenté, elle augmentait celle de son visage, renchérit Mme de Motteville. D’autre part, elle n’était certainement pas simplette. Elle aimait la simplicité, voilà tout. Elle était modeste. Et, puisque par-dessus tout cela « le son de sa voix allait au coeur » (Mme de Caylus dixit)... elle alla au coeur du Roi ! Et Louis XIV ne joua pas longtemps l’amoureux car très vite... il fut
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