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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris !
Autoren: Sven Hassel
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écrit : «  Go to hell damned Krauts  » (Allez en enfer damnés Boches !). Signé : Isaac. Bien compréhensible. Aucun Isaac n’a quelque raison de nous aimer !
    Un peu de repos. On s’assoit, on fume une cigarette ce qui est strictement défendu, mais qu’importe ! Tout le monde en a bien besoin.
    – J’aimerais avoir Adolf ici pour faire ce travail, dit Porta en souriant d’un air sadique. Ne serait-ce qu’une petite demi-heure.
    Cette plaisanterie idiote nous enchante. Mais voilà les autres qui nous rejoignent sous la conduite du lieutenant Brandt, notre nouveau capitaine de compagnie. Brandt est chez nous depuis le début ; il ne nous a quittés que pour de courtes périodes de formation dans différentes écoles. Nous les anciens le considérons comme un camarade qu’on tutoie et qu’on appelle par son prénom. Il se nomme Claus. Un véritable officier du front, sans galons, sans décorations ; seule la casquette délavée avec son filet d’argent indique son grade.
    – Si seulement c’était fini ! grommelle Claus. On devient dingue à ce jeu-là !
    – Un jeu à ne pas jouer quand on sera rentrés chez nous » dit Porta.
    Porta dit toujours « quand », et jamais « si » ; état d’esprit tellement curieux chez le soldat du front : il ne croit jamais que son tour viendra. Bien souvent, nous avons creusé une fosse commune avant de monter à l’attaque, nous la tapissions de foin, nous préparions les croix de bois, mais jamais nous n’avons pensé y être couchés nous-mêmes. On entend le sifflement aigu de la grenade de mortier, le bruit sourd de l’atterrissage… on se retourne : le camarade le plus proche a disparu. Un char ennemi surgit en grondant, vomissant les flammes de son long canon plat. Une explosion à vous crever le tympan ! La moitié de la section s’est volatilisée. Expérience quotidienne, mais jamais nous ne pensons en être les victimes. Notre foi en la vie est invincible même lorsque nous donnons le bras à la mort.
    Porta qui a trouvé trois boîtes d’ananas dans un char américain s’empiffre.
    – Moi les gars, quand je rentrerai à la Bornholmstrasse, j’achèterai des tonnes d’ananas. J’adore ça et je compte m’en coller jusque-là !
    Et voilà que nous nous mettons à rêver à l’après-guerre. On parle beaucoup de ce qui se passera après la guerre, mais il n’y en a qu’un parmi nous qui sache ce qu’il veut : c’est le sous-officier Julius Heide. Il est décidé à rempiler pour devenir officier, et chaque jour il apprend dix pages du manuel militaire de campagne – par cœur, obstinément, où qu’il se trouve ! On le taquine, mais on le comprend. Trop longtemps nous avons été soldats pour pouvoir revenir à la vie civile, mais personne n’ose se l’avouer. Le Vieux estime que seuls les agriculteurs pourront revenir à une existence normale, et il n’a peut-être pas tort. Ils sont tellement différents de nous autres citadins ; un pommier en fleur les enchante ; beaucoup ont déserté à cause d’un arbre au printemps. Un jour, au moment de l’appel du matin, on nous lit une proclamation : les chiens de garde ont poissé le déserteur et le conseil de guerre ne comprend rien aux pommiers en fleur. Par un matin gris, douze coups de feu ont résonné dans la cour de la prison.
    Voilà dix heures d’horloge que nous sommes au déminage, avec une tension nerveuse dont personne ne peut avoir idée. Dix heures entre les bras de la mort sans un instant de répit. C’est presque fini ; nous venons de terminer la pose des bandes blanches qui vont permettre aux chars et aux grenadiers de passer. Je suis sur le point d’enfoncer un pieu, mais soudain quelque chose éveille mon attention. Je lève les yeux… Mes camarades sont figés… Tous les regards se portent sur le lieutenant Brandt qui est debout, un peu plus loin, les jambes écartées, les bras ballants le long du corps… J’ai la chair de poule ! Claus est debout sur une mine ! Au moindre mouvement, elle explose. Il sait que sa dernière heure sonne. On voit distinctement les fils de la mine.
    Les plus proches reculent pas à pas. La mine doit être reliée à d’autres, ça se voit aux fils. Un seul veut s’élancer, c’est Petit-Frère, mais nous le retenons de force ; Barcelona lui aussi est pris d’un coup de folie et commence à ramper vers Claus. Il faut l’assommer. Assez d’un mort !
    – Mets-toi à genoux, essaie de la
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