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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris !
Autoren: Sven Hassel
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de la soulever sans avoir démonté le tube ? C’est dangereux, affreusement dangereux… Que faire ? L’horrible chose reste collée à la terre. Un seul faux mouvement, et le tube craque, l’acide se répand, plus de Sven ! Je flaire soupçonneux… Serait-elle chaude ? Est-ce une mine à batterie ? Je glisse par-dessous ma main gauche, la droite maintenant la cupule, et j’arrache les herbes avec mes dents. A ces moments-là on envie les singes qui peuvent employer leurs pieds. Pourquoi ne pas les dresser à déminer ? Malins comme ils sont ?
    Curieux que personne n’y ait encore pensé ! L’armée se sert de pigeons, de chiens, de cochons, de chevaux ; les cochons, nous nous en servions en Pologne : on les lâchait dans le champ de mines et tout sautait, mais nous n’avons pas continué tellement c’est précieux les cochons, et les chiens aussi. Maintenant on préfère les hommes, le matériel le moins cher qui soit – des culs à bon marché comme dit Porta.
    Lentement,. lentement, je l’attire vers moi-Seigneur ce qu’elle est lourde ! Trop bête de me servir de ma main gauche qui n’a guère de forces. La voilà ! Elle me regarde, menaçante, avec son embout : c’est son œil, son oreille, son cerveau. Si seulement j’osais lui donner un coup de pied, l’envoyer vers Satan ! Mais je n’ose même pas l’engueuler, je lui parle doucement… Quand j’aurai détaché l’embout, je lui en ficherai une de ces tripotées, et elle n’aura plus jamais figure de mine !
    J’appelle les autres. Porta et le légionnaire s’approchent. Porta est un génie de la mécanique sans avoir rien appris, mais il aime ça pour le meilleur et pour le pire.
    – Imbécile ! Tu as tourné en sens inverse. T’as pas vu que c’est un pas de vis français ? – Il tâte l’embout. – Amène une clef suédoise ! crie-t-il à Petit-Frère.
    La clef arrive comme par enchantement. Il étudie à fond la chose affreuse.
    – Tiens, ferme l’embout, sans ça tu en auras plein les fesses quand nous paraîtrons devant saint Pierre !
    Le légionnaire sifflote avec nervosité et sèche ses mains sur son fond pantalon.
    – Je le tiens !
    Il saisit la clef :
    – Gare à vos oreilles vous autres ! Il est possible que notre* amie en emporte un bout !
    Il chante tout bas :
    Chérie que deviendrons-nous tous deux ? Serons-nous tristes ou heureux ?
    Triomphant, il me montre le tube de verre et le casse entre ses doigts, puis tout souriant, il revient vers les autres, sa mine sous le bras.
    – Je ne peux pas sortir le tube ! Essaie un peu ! crie-t-il en jetant la mine vers Gregor qui pousse un hurlement de terreur.
    Porta se tient les côtes :
    – Monsieur aurait peur par hasard ?
    – Trou du cul ! Salaud ! Cochon ! hurle Gregor en donnant un coup de pied dans la mine.
    – Assez de ces conneries, gronde le Vieux. On a déjà six tués.
    – Et après ? ricane Porta. Faut mettre des cravates noires.
    C’est à lui de prendre la tête :
    – Amène les préservatifs de pied ! – Et je lui passe les bottes américaines en caoutchouc.
    Il n’a pas fait quelques mètres qu’il se penche et nous fait signe. Le légionnaire et moi nous nous regardons. Lequel des deux ? Porta a trouvé une mine à fils et il faut être deux pour la désamorcer. Le légionnaire hausse les épaules et s’avance ; si tout va bien, ce sera mon tour la prochaine fois.
    Lui et Porta rampent en suivant le fil. Autrefois, on pouvait le couper ce maudit fil, mais maintenant ils ont inventé de le doubler d’un mince fil de cuivre. Si on y touche avec un objet métallique, le courant passe et adieu la section. Cette mine-là est suspendue dans un arbre et reliée à trois grenades de 10,5. Un vrai piège-maison ! Avant d’avoir découvert cette histoire de fil de cuivre, nous avons perdu beaucoup de monde. On avait oublié d’y joindre le mode d’emploi !
    – Amène-toi imbécile ! me crie Porta. Tu te crois dans un salon ?
    Il faut que j’apporte les outils et que je démonte le détonateur. Paraît que c’est facile, bien que plusieurs aient sauté en le faisant. On ne sait jamais ! Ils ont pu inventer quelque chose d’inédit.
    Porta, grimpé dans l’arbre, caresse les quatre fils du diable. On descend d’abord la mine T. C’en est une à crayon. Le détonateur n’est pas plus grand qu’un paquet de cigarettes, mais je vous jure que ça suffit. Sur une des grenades, un plaisantin a
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