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L'homme au ventre de plomb

L'homme au ventre de plomb

Titel: L'homme au ventre de plomb
Autoren: Jean-François Parot
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venais d'arriver, j'ai tout entendu. D'une
voix faible et expirante, qui a fait croire au début qu'il
allait passer, il leur a dit qu'il venait d'être assassiné.
Ses propres paroles ont été « qu'on veille
à la sûreté du roi. Deux malheureux m'ont frappé
qui en voulaient à sa vie ! L'un était vêtu en
ecclésiastique et l'autre en habit vert. Ils m'ont prié
de les faire entrer au grand couvert ou de les faire se trouver sur
le passage du roi sous la promesse d'une récompense
considérable ».

    L'homme consulta
ses notes sur un petit papier.

    â€“ Il a
poursuivi : « Cet appât ne m'a pas tenté et
je leur ai refusé l'entrée. C'est alors qu'ils se sont
jetés sur moi à coups de couteau. Ils m'ont déclaré
que leur intention était de délivrer le peuple de
l'oppression et de donner une nouvelle force à une religion
presque anéantie ».

    Ces phrases
résonnaient étrangement dans la tête de Nicolas.
Le texte du libelle trouve dans les appartements de Mme de Pompadour
reflétait la même philosophie. Il est vrai que tous ces
pamphlets se ressemblaient plus ou moins.

    â€“ C'est tout
?

    â€“ Il n'en a
pas dit plus. On l'a emporté pour le mener ici.

    Le chirurgien
chargé de donner ses soins au blessé venait d'arriver.
C'était un grand homme sec à l'air sévère
aux mains fines et étonnamment longues. Sous le regard de
Nicolas qui observait la scène, il se pencha sur Truche de La
Chaux et dégagea ses habits afin d'examiner les blessures.
L'homme se débattait en criant et en poussant des plaintes
douloureuses. Après quelques instants, le chirurgien chercha
dans son sac un produit révulsif et de la charpie. Agacé
par les manifestations du blessé, il le maintint fermement
allongé afin de procéder plus aisément.

    â€“ Monsieur,
lui dit-il avec dédain, vous faites bien du bruit pour peu de
chose. Vous criez comme si vous étiez bien malade et, au lieu
de blessures, je ne vois que des égratignures.

    Après
s'être enquis de la qualité de Nicolas et des raisons
pour lesquelles il se trouvait là, le chirurgien lui demanda
d'être son témoin. Il estimait, disait-il, qu'il y avait
artifice et il ne voulait pas en rester là, désireux
d'aller au fond de cette affaire dans une si grave occurrence.

    â€“ Regardez,
monsieur le commissaire, et considérez l'habit et la veste de
ce blessé. Pour tout homme sensé, il n'y a pas eu
agression.

    Il s'était
penché et secouait l'habit de Truche de La Chaux qui geignait
sourdement.

    â€“ Vous
pensez, monsieur, dit Nicolas, qu'il y a tentative de fraude ?

    â€“ Et je le
prouve ! Il n'a pu que se blesser lui-même. Regardez, les trous
de l'habit et de la veste ne coïncident nullement avec les
écorchures superficielles que nous constatons !

    Poussé dans
ses retranchements, l'homme égaré ressemblait à
un animal pris au piège, cherchant de tous côtés
la passe par où il pourrait s'enfuir. Il finit par être
saisi d'une crise nerveuse et se mit à pleurer comme un
enfant. Nicolas s'approcha.

    â€“ Je crois
qu'il serait préférable pour vous de nous dire la
vérité.

    Truche le regarda
et le reconnut. Il lui saisit la main comme s'il avait découvert
un sauveur.

    â€“ Monsieur,
aidez-moi. Je vais vous dire l'entière vérité.
Je ne voulais faire de mal à personne. Je me suis retiré
entre neuf et dix heures du soir sur l'un des escaliers où
j'ai cassé mon épée et mis bas mon habit et ma
veste. Je les ai percés de coupures en maints endroits, puis
je me suis porté à moi-même des coups de couteau
sur plusieurs parties du corps.

    Nicolas était
surpris de la candeur de l'homme avouant aussi facilement un crime
capital.

    â€“ Et
personne ne vous a découvert ?

    â€“ J'avais
éteint les lumières qui auraient pu dénoncer mes
préparatifs.

    L'homme semblait
désormais calmé, comme ayant pris son parti d'être
convaincu d'imposture.

    â€“ Et ensuite
?

    â€“ Ensuite,
j'ai remis mon habit et ma veste, je me suis couché à
terre et ai réclamé des secours d'un ton plaintif.

    â€“ Et la
raison de tout cela ?

    â€“ Monsieur,
il faut bien vivre. Je souhaitais obtenir une pension du roi à
quelque prix que ce fût.

    Nicolas
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