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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares
Autoren: Hervé Gagnon
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Templi, que rien de ce qui a été discuté ici ne franchisse vos lèvres, de crainte que cela ne soit sur votre dernier souffle.
    —    Que notre gorge soit tranchée si nous disons mot !
    —    Que Dieu nous vienne en aide dans l’accomplissement de notre tâche sacrée !
    —    Qu’il en soit ainsi.
    —    Qu’il nous bénisse et nous mène tous à bonne fin.
    —    Qu’il en soit ainsi.
    — Retournez donc dans le monde, mes frères et sœurs, mais ne soyez jamais en paix.
    Après un ultime coup de maillet, tous retirèrent en silence leur manteau et le drapèrent respectueusement sur le dossier de leur fauteuil. Une fois encore, je les imitai. Puis tous suivirent Eudes, une torche à la main, vers le coin de la pièce, sire Ravier fermant la marche et éteignant un à un les flambeaux avec une mouchette. Nous franchîmes la porte par laquelle j’étais entré sans la voir et j’entendis sire Ravier la refermer. Dans la pénombre, nous remontâmes l’interminable escalier où j’avais cru me casser le cou. Comme je l’avais estimé, il faisait plusieurs centaines de marches et je mesurai avec étonnement le labeur qui avait été requis pour creuser le temple de l’Ordre aussi profondément sous la terre. Arrivé au sommet, je fus étonné de constater qu’il ne menait nulle part. Nous faisions face à un mur de pierre. Nullement décontenancé, Eudes tira sa dague, en inséra la lame entre deux pierres sur sa droite, là où aurait dû se trouver du mortier, et abaissa son arme comme un levier. Un grondement se fit entendre et une partie du mur pivota sur elle-même, formant une ouverture juste assez large pour permettre à un homme de s’y glisser. Un à un, nous sortîmes, le Magister en dernier. Eudes éteignit sa torche et la ficha dans le mur pour un prochain usage. Puis il répéta le même manège et l’entrée secrète se referma, si bien camouflée que je ne pus en distinguer les bords dans le mur.
    Dans un silence sépulcral, nous nous dirigeâmes vers une porte de bois ferrée qui était fermée de l’intérieur par une épaisse poutre. Raynal la retira de ses socles et s’écarta. Eudes ouvrit la porte et nous laissa sortir. Puis, ensemble, ils refermèrent, demeurant à l’intérieur. Nous nous séparâmes sans même échanger de salutations. Montbard et moi nous dirigeâmes vers le logis qui nous avait été assigné. Lorsque nous eûmes fait quelques pas dans le noir, je me retournai et constatai que nous avions émergé du donjon.
    Nous descendîmes en silence. Les mots étaient superflus. Le bras de mon maître sur mon épaule suffisait amplement.
    Montbard et moi ne discutâmes pas de ces événements. Il y aurait eu tant à dire, mais je comprenais que chacun des Neuf était tenu de porter seul le lourd secret. Nous nous contentâmes de nous diriger chacun vers notre chambre où, vidé de corps et d’esprit, je m’endormis comme un sonneur.
    Le lendemain de mon initiation, j’eus à peine conscience de l’arrivée des Parfaits menés par Ugolin. Je constatai distraitement, mais avec soulagement, qu’ils semblaient tous là, sains et saufs. Pernelle me vit et me salua de la main. Je me dirigeai vers elle et elle vint à ma rencontre, souriante. Après s’être assurée que personne ne nous observait, elle m’embrassa sèchement sur la joue.
    —    Je suis heureuse de te revoir, dit-elle. Tu es parti de manière si. louche.
    —    Je suis content, moi aussi. Tout s’est bien passé ? m’enquis-je.
    —    Oui. Comme tu vois, Ugolin nous a menés à bon port.
    Elle m’observa et plissa le front, suspicieuse.
    —    Tout va bien ? On dirait que tu viens d’apprendre l’heure de ta mort.
    Malgré moi, je laissai échapper un rire sardonique. L’heure de ma mort était déjà passée et avait amené avec elle un lourd fardeau.
    —    Pernelle. Je.
    —    Oui ?
    —    Je voulais que tu saches que. Ta foi. Tu as fait le bon choix.
    —    Comment ? Aurais-tu enfin vu la Lumière ? s’esclaffa-t-elle.
    —    C’est ça, oui. La Lumière.
    —    Tu désires le consolamentum alors ? demanda-t-elle, ravie.
    — Non. Crois-moi, je n’en suis pas digne. Mais sache que ta voie est la bonne.
    Je caressai doucement la joue de mon amie, puis je repartis, la laissant un peu pantoise, avec le poids de la Vérité et l’espoir de mon salut.
    Je me souviens d’avoir passé les jours suivants seul, dans un état second,
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