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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares
Autoren: Hervé Gagnon
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a quatre frères : Jacob, Joseph, Jude et Simon. Tous font partie de son entourage et parcourent les routes avec lui. Il a étudié la Loi juive. On dit qu’il était un élève brillant qui, encore enfant, arrivait à confondre les prêtres du temple sur des questions de doctrine. Jeune homme, plutôt que de se marier comme l’exige sa religion, il s’est rendu à Alexandrie, en Égypte. Il y a poursuivi son apprentissage auprès des prêtres hébreux de la lignée d’Aaron qui y vivent et dont on vante la science et la sagesse. Là, il a été initié à un judaïsme pur, mystique et ascétique qu’il prêche maintenant. Quand il en est revenu voilà trois ans, il était devenu un puissant mage. On prétend que, d’un seul mot ou par un souffle, il a multiplié la nourriture, guéri des lépreux, exorcisé des possédés, rendu l’esprit à des fous, fait marcher des paralytiques et redonné la vue aux aveugles. On dit même qu’il a ressuscité un homme mort depuis quatre jours et dont le corps était déjà corrompu par les vers. Toutes ces histoires, qu’elles soient vraies ou fausses, n’ont fait qu’accroître sa popularité.
    Partout où il passait, il prêchait aux Juifs la crainte de leur Dieu, l’amour de leurs semblables, l’entraide et la charité, mais aussi la haine et le rejet de Rome. Il incitait à la guerre et exigeait du peuple des aumônes qu’il consacrait à l’armement de troupes destinées à un éventuel soulèvement. Lui et ses hommes ont même pillé le temple des Juifs, où se tiennent les marchands et les changeurs. Son but avoué était de réunifier les anciens royaumes de Judée, de Galilée et de Samarie pour en devenir roi et grand prêtre.
    Au début, il trouvait ses partisans parmi les pauvres et les prostituées. Mais peu à peu, les foules ont été gagnées par ses prétendus miracles et enflammées par les visions d’indépendance qu’ilpropo-sait. Il a acquis une telle renommée que, peu avant la plus récente fête de Pâques, il est entré en triomphe dans Jérusalem, qui était remplie de pèlerins à cette occasion. « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Le roi d’Israël! » criaient les milliers qui l’accueillaient. Je fus très alarmé par ce développement et je décidai d’agir.
    Les prêtres du Sanhédrin, des docteurs de la religion juive jaloux de leur pouvoir, n’aimaient pas l’ombrage que Ieschoua leur causait. Je n’avais que faire des accusations de blasphème que ces érudits lui adressaient, mais je ne pouvais tolérer plus longtemps les incitations à la révolte contre ton autorité. Je contactai donc le prêtre Joseph Caïphe, dont la loyauté m’est acquise, et ensemble, nous conçûmes un plan. Un des disciples du fauteur de trouble, un certain Judas Bar-Simon dit l’Ishkarioth, accepta de livrer son maître en échange de trente pièces d’or. Ieschoua fut capturé sur le mont des Oliviers, après que ses partisans l’eurent défendu l’arme au poing. Conduit devant le Sanhédrin, il fut interrogé par les prêtres, qui me le remirent pour que je prononce sa sentence de mort. Un tel dénouement ne me souriait guère. Pour ne pas leur donner une raison de plus de se plaindre de Rome, j’aurais préféré que les Juifs règlent leurs affaires entre eux. De plus, l’exécution de Ieschoua risquait de provoquer une révolte dans la population. Je leur proposai donc de le faire corriger sévèrement puis de le relâcher, mais ils refusèrent. Comme Ieschoua est galiléen, je tentai ensuite de transférer sa cause
    à Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, mais il me le retourna. Je dus me résoudre à le faire mener devant moi, déterminé à trouver une échappatoire qui me permettrait de maintenir la paix.
    Je fus étonné de découvrir un petit homme dans la quarantaine, chétif et sale, qui, avec ses haillons, ses cheveux et sa barbe en broussaille, n’avait rien du souverain qu’il prétendait être. J’ordonnai qu’on nous laisse seuls et entrepris de le questionner. Il se révéla être très intelligent, et de conversation intéressante. J’essayai de lui faire comprendre combien il était futile de s’opposer à la puissance de Rome avec des moyens aussi puérils que les siens. Je lui expliquai que le châtiment qui le guettait s’il insistait pour usurper le titre de roi était la mort la plus ignominieuse qui soit : la crucifixion. Je tentai de le convaincre de se
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