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Les spectres de l'honneur

Les spectres de l'honneur

Titel: Les spectres de l'honneur
Autoren: Pierre Naudin
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tant ;
    De la connestablie vous l’office prenant
    Par telle condition que dirai maintenant,
    Que si on vous a de moi nul rien rapportant,
    Ainsi qu’aucuns traîtres vont à la fois lobant,
    Que de chose qu’on dise homme n’irez créant,
    Ni pis ne m’en sera un jour de mon vivant
    Jusqu’à tant que celui qui va murmurant
    En aura raconté par devant moi autant
    Comme dit en aura ainsi qu’en dénonçant. »
    Et dit le noble roi : « Je le vais accordant 362  ».

 
ANNEXE IV
DROITS ET DEVOIRS D’UN CONNÉTABLE
     
     
     
    Guesclin fut le 81 e connétable. Il y en eut 102 en France jusqu’à Lesdiguières, qui fut le dernier. Clisson, qui lui aussi était breton, fut promu par lettres du 26 novembre 1380.
    Les droits du connétable, d’après les anciens titres, étaient très étendus :
    Il avait entrée aux conseils du roi, même les plus secrets, et le souverain ne pouvait rien ordonner pour ce qui concernait la guerre, sans l’entendre. Son logement était marqué dans le palais ou hôtel du roi, en quelque lieu que S. M. se trouvât. Lorsque le monarque allait à l’ost (armée), il était obligé de lui fournir des équipages. Lorsqu’on prenait une forteresse ou même qu’elle se rendait, les chevaux, harnais, vivres et autres valeurs appartenaient au connétable, sauf l’argent et les prisonniers, qui demeuraient au roi et l’artillerie au maître des arbalétriers. En course ou chevauchée, avec ou sans le roi, le connétable pouvait prendre dix hommes d’armes dans chaque bannière ou compagnie, sauf la bataille du roi, pour s’en former un corps particulier. Les chevaux qu’il perdait en campagne lui étaient payés. Les gens du connétable n’étaient justiciables que de sa personne. Ce généralissime avait pour solde, en temps de guerre, une journée de la solde de tous les officiers et soldats, et une autre journée quand un militaire passait d’un corps dans un autre. En marche, tout le butin qu’on pouvait faire, excepté l’or ou l’argent et les prisonniers, était pour lui. Les jours de bataille ou d’assaut, la solde du connétable était double de celle de marche. Il avait toujours le second cheval quand on en amenait au roi. Il présidait aux combats particuliers ou duels. Si personne ne succombait, il prenait les armes des combattants ; si l’un des champions était tué, il avait ses armes ; en campagne, toute la dépense de ce chef militaire était au compte du souverain. Tous les militaires devaient lui obéir, et, en cas de désertion ou absence de l’armée, il s’emparait des bagages, chevaux et armes de l’absent, et le roi décidait de la peine corporelle. Le maréchal ou le maître des arbalétriers ne pouvait rien entreprendre dans l’armée sans le consentement du connétable. Les bannières du connétable marchaient toujours après celles du roi, dans les lieux conquis ; en cas d’absence du souverain, la bannière de son chef militaire était placée la première. Le roi présent, les cris du roi et du connétable étaient seuls employés. La propre garde du roi, en son absence, recevait les ordres du connétable. S’il suspendait un sergent d’armes, le roi ne pouvait lui rendre sa massue sans lui en parler. Au sacre du roi, à Reims, le logement du chef de l’armée était indiqué, et il envoyait chercher la sainte ampoule et la faisait reconduire.
    En 1288, sous Philippe le Hardi, le connétable n’avait, en sus de ses droits sur la solde des militaires, que vingt-cinq sous parisis de gages par an, et vingt-cinq livres pour son manteau. Mais bientôt le traitement fut beaucoup élevé ; en effet, on voit, par une quittance de du Guesclin du 30 avril 1371, que ses états comme connétable de France s’élevaient alors à deux mille francs par mois, somme très considérable pour le temps, puisque la pension du prince Louis, second fils du roi, ne s’élevait qu’à douze mille francs par an.
    Un autre titre attribue encore divers autres droits au connétable ; celui d’assigner au roi et aux officiers le poste que chacun devait tenir ; lui-même était à la tête de l’avant-garde, après les fourriers destinés à faire les logements pour le grand maître des arbalétriers ou général de l’infanterie, avant le corps de bataille où était le roi. L’arrière-garde venait ensuite. Le roi et les corps d’armée ne pouvaient marcher que par le conseil ou l’ordre du connétable. Celui-ci avait à sa disposition les
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