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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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Un levier, dissimulé dans la chambre de M. Hauteville, permettait
de la monter et de la descendre facilement. En bas, il était possible de la
verrouiller et de la déverrouiller avec la clef de la porte d’entrée. Grâce au
contrepoids, on pouvait aussi la lever à la main. Enfin, ultime sécurité, un
verrou permettait de la condamner, depuis la chambre de M. Hauteville. Il
était le seul avec son fils à savoir le faire fonctionner.
    Ce mécanisme prodigieux avait été commandé par
le grand-père d’Olivier à un maître serrurier. Il n’existait que trois clefs. Une
pour M. Hauteville, une pour son fils, et une pour M. Le Bègue, qui
la confiait à la cuisinière quand il sortait, car lorsque les maîtres étaient
dehors et avaient verrouillé, il fallait qu’au moins une des personnes à l’intérieur
dispose d’une clef.
    S’il se présentait un visiteur, il était aisé
de savoir qui demandait à entrer en regardant par les meurtrières ouvertes le
long de la cage d’escalier.
    — Comme M. Hauteville a ouvert sans
méfiance avec sa clef, il devait connaître son assassin… poursuivit le
commissaire. À moins, bien sûr, que celui qui est entré n’ait eu une clef…
    — Peut-être… sans doute, répondit Olivier
avec indifférence, incapable encore de prendre conscience de ce qui venait d’arriver.
    — Sûrement ! Seulement, personne ne
peut dire où vous étiez. Aussi, je vais vous raconter ce qui s’est passé :
vous avez fait semblant de partir à la Sorbonne, vous avez dû traîner dans la
rue jusqu’à ce que la cuisinière et la servante sortent. Sans doute espériez-vous
que Gilles soit avec elles, car vous auriez préféré qu’il n’y ait personne, mais
bon…
    » Ensuite vous êtes revenu. Vous avez
ouvert avec votre clef. Vous avez poignardé votre père dans sa chambre, mais la
maîtresse de votre père – c’était sa maîtresse, n’est-ce pas – vous a entendu, alors
vous l’avez égorgée, et comme il restait Gilles, vous l’avez appelé par l’escalier.
Il est descendu sans méfiance, et vous l’avez poignardé ici, devant la porte. Puis
vous êtes tranquillement parti pour revenir maintenant.
    Pendant que le commissaire parlait ainsi d’un
ton monocorde, Olivier secouait la tête, les yeux révulsés par les accusations
dont il était l’objet.
    — Je vais vous conduire au Grand-Châtelet
où le lieutenant criminel vous interrogera, décida Louchart.
    — Vous êtes fou ! s’écria Olivier. Chacun
ici vous dira que j’aimais mon père, et aussi Margotte !
    — Vous aimiez Margotte ? Ce pourrait
être un aveu ! je pensais que vous aviez tué votre père pour jouir de ses
biens, mais peut-être étiez-vous aussi jaloux de lui, répliqua Louchart. Vous
deux, garrottez-le !
    — Non ! Allez au diable !
    La cuisinière et la servante regardaient la
scène, médusées, pétrifiées par ce qu’elles venaient d’entendre.
    — Monsieur le commissaire, vous vous
trompez, c’est impossible ! Nous savions tous qu’Olivier allait à la
Sorbonne, protesta Le Bègue, qui était entré dans la chambre.
    — Vous serez interrogé en temps utile par
le lieutenant criminel, décida le commissaire en le repoussant. La culpabilité
de cet homme se lit sur son visage.
    Les deux archers avaient saisi Olivier qui se
débattait mais l’un d’eux lui tordit si violemment le bras qu’il dut se laisser
faire. Ils l’attachèrent solidement avec une lanière de cuir.
    — Vous autres, déclara Louchart en
désignant les servantes et le commis, ne quittez pas cette maison ! Sinon,
je vous retrouverai et je vous ferai enfermer, vous aussi.
    Après leur départ, Jacques
Le Bègue resta un long moment prostré. Thérèse et Perrine avaient beau le questionner
en pleurnichant, il ne répondait pas. Il prenait maintenant pleinement
conscience qu’il avait échappé à la mort. Quelqu’un s’était introduit dans la
maison et avait tué tous ceux qui s’y trouvaient. Il aurait été là, il serait
mort à cette heure.
    Et ce quelqu’un ne pouvait être Olivier !
Il le connaissait trop bien. L’accusation de ce Louchart était absurde. Plus il
y songeait, plus il trouvait que ce commissaire avait agi comme s’il avait
décidé à l’avance qu’Olivier était coupable ! D’ailleurs, il était arrivé
bien vite ! Il avait même affirmé que c’était lui, Le Bègue, qui était
allé le chercher, ce qui était faux. Qui l’avait prévenu ?
    Il
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