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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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côté…
    — Quoi ? Pourquoi Margotte n’est pas
là ? demanda Olivier.
    — Elle… elle aussi, sanglota le commis.
    Le jeune homme se releva, son regard s’égara
sur la chambre, sur les deux archers indifférents à son malheur, sur Louchart
enfin, qui, les paupières plissées, le fixait toujours avec une sorte d’ironie
malveillante. En vacillant, il se dirigea vers la porte à côté du lit qui
séparait la chambre de son père et celle de Margotte.
    Margotte, qui l’avait élevé, était étendue sur
son lit, la gorge tranchée. C’était une plaie béante, une plaie de boucherie. Sa
robe était maculée de sang. Sur le carrelage, dans une position grotesque, se
trouvait Gilles baignant dans une épaisse flaque de sang.
    Thérèse, leur vieille cuisinière, grosse comme
une tour et déformée par l’embonpoint, priait à genoux devant le lit.
    — Margotte ! hurla-t-il en
découvrant l’horrible scène.
    — Où étiez-vous ? s’enquit le
commissaire qui se tenait derrière lui.
    Olivier se retourna, le visage défait, en
larmes. Il étouffait, sa famille venait de disparaître, il vivait un cauchemar.
Il allait se réveiller !
    — Moi ? bafouilla-t-il.
    — Croyez-vous que je parle à cette femme ?
fit le commissaire Louchart en désignant Margotte.
    Olivier se retint de le frapper.
    — Cette femme était comme ma mère, monsieur !
    — Vous ne m’avez pas répondu, jeune homme.
    — Où j’étais ? J’étais à la Sorbonne…
Je devais rencontrer M. le recteur, le père Jean Boucher, qui est le curé
de Saint-Benoît de la Sainte-Trinité.
    — Pourquoi ?
    La surprise et l’horreur commençaient à se
dissiper et Olivier reprit un peu d’assurance :
    — Il devait me donner une date pour la
soutenance de ma thèse en philosophie.
    — Il pourra donc confirmer que vous étiez
avec lui ? s’enquit Louchart d’un ton affecté.
    — Non, je ne l’ai pas vu, répliqua le
jeune homme en secouant la tête. Mais quelle importance ? Qui a commis ces
crimes ?
    — J’ai besoin de savoir où se trouvait
chacun d’entre vous quand ce massacre a eu lieu, fit Louchart. Le commis de
votre père était au tribunal de l’élection, votre cuisinière et votre servante,
chez des boutiquiers, il n’y a que vous dont j’ignore l’alibi.
    — L’alibi ? De quoi parlez-vous ?
D’abord, répondez-moi, que s’est-il passé ici ? Ce sont des rôdeurs ?
Les connaissez-vous ?
    — Ce n’étaient pas des rôdeurs. Votre
père a ouvert à quelqu’un qu’il connaissait. Pourquoi pas à vous ?
    — Quelle stupidité ! C’était mon
père !
    — Il est plus courant qu’on ne le croit
qu’un fils assassine son père pour hériter plus tôt, asséna le policier avec
une sorte de dégoût.
    — Vous êtes fou ! fit Olivier en
secouant la tête, complètement ahuri.
    — Donc le père Boucher ne pourra pas
confirmer votre présence à la Sorbonne ? Avez-vous rencontré quelqu’un d’autre ?
    — Heu… Non.
    — Ennuyeux…
    — Pourquoi ?
    — Où êtes-vous allé exactement ? demanda
Louchart d’un ton dubitatif.
    — D’abord à la Sorbonne. Nous devions
nous retrouver devant l’imprimerie. J’ai attendu M. le recteur près d’une
heure. Ensuite je suis allé chez lui, mais il n’était pas là. Personne ne m’a
ouvert.
    — Qui avait décidé de cette rencontre ?
    — Gilles, notre laquais, lui avait porté
une lettre avant Noël et le père Boucher lui avait donné verbalement le jour, l’heure
et le lieu de notre rencontre.
    — Je vérifierai, mais votre Gilles ayant
eu le ventre ouvert, il sera difficile de le faire parler, plaisanta Louchart
dans un sourire méprisant.
    Il fit quelques pas dans la pièce, avant de
déclarer :
    — Les archères de la tourelle d’escalier
permettent de savoir qui veut entrer, et M. Le Bègue m’a affirmé que M. Hauteville
baissait toujours la grille située derrière la porte.
    — En effet. Mon père était d’un naturel
prudent.
    — M. Le Bègue m’en a montré le
mécanisme. C’est très astucieux…
    L’unique entrée de la maison se situait dans
la tour contenant l’escalier. À l’intérieur du mur, une herse de fer pouvait
barrer le passage si on brisait la porte. Elle glissait dans de profondes
rainures de pierre et ne pouvait être forcée tant ses barreaux étaient épais. Suspendue
par une poulie, elle se déplaçait à l’aide d’un contrepoids qui glissait dans
le mur.
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