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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette
Autoren: Juliette Benzoni
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Caroline, bien qu’Aldo eût essayé de l’en empêcher :
    — C’est inutile. Ils vont la faire dormir et vous ne pourrez pas la voir.
    — Peut-être mais j’ai besoin de savoir comment elle va sortir de ce cauchemar…
    — Bel exemple de conscience professionnelle ! ironisa Aldo à qui le visage crispé du reporter parlait un tout autre langage…
    — Ça n’a rien à voir avec le boulot ! Vous rendez-vous compte de ce qu’elle a perdu ? Même sa possibilité de travailler ? Lui couper un doigt ! Le salaud !
    — Il lui en reste encore neuf… et aussi quelques bons amis !
    — Vous pouvez en être sûr ! Moi, j’entends veiller sur elle…
    Aldo le regarda s’engouffrer dans sa voiture et démarrer sur les chapeaux de roues :
    — Espérons qu’elle saura t’en remercier ? fit-il en allumant sa dernière cigarette…
     
    Le lendemain, Pauline pensa qu’il était temps de rentrer à Paris. Elle n’avait plus rien à faire à Versailles et Gilles Vauxbrun qui la réclamait à cor et à cri promit de venir la chercher en fin d’après-midi ainsi qu’elle le lui avait demandé.
    — Auparavant, confia-t-elle à M me  de Sommières, je voudrais visiter la maison de M lle  Autié. On m’a dit qu’il s’y trouvait des sculptures d’une certaine qualité et si elle acceptait de me les vendre ce pourrait être pour elle une source de revenus ?
    — Surtout si on acceptait de les surpayer ? Ce qui ménagerait sa dignité puisque nous craignons qu’elle ne refuse une aide financière, sourit Aldo avec un clin d’œil à Marie-Angéline. Cela vous ressemble bien, Pauline. Quant à la maison, Adalbert va vous en ouvrir les portes comme un ange !
    Après le déjeuner, Lucien et la vieille Panhard emmenèrent Pauline, Aldo, Adalbert et Marie-Angéline. Il faisait un temps splendide et la vieille maison, entourée de son jardin pratiquement inculte où les fleurs poussaient n’importe comment, séduisit Mrs Belmont :
    — Des réparations me paraissent nécessaires, dit-elle après l’avoir visitée, mais c’est charmant. Il devrait être possible d’y vivre heureux ?
    — Le malheur est qu’un mauvais esprit l’habite et fait tous ses efforts pour en chasser sa jeune propriétaire…
    — Ce problème, fit Marie-Angéline, j’en ai fait mon affaire. M. le curé de Notre-Dame m’a promis de voir l’évêque. Avec les témoignages que nous apporterons, l’exorcisme ne tardera pas…
    — À merveille ! Maintenant, si vous nous montriez l’atelier, Aldo !
    Elle lui prit le bras d’autorité et les narines de Plan-Crépin frémirent d’indignation. Depuis le retour de son cousin, ses préventions contre la belle Américaine étaient revenues en masse. Elle prit son élan pour les rattraper. Adalbert la retint :
    — Aldo repart bientôt. Laissez-le-lui deux minutes. Le comportement de Mrs Belmont a été exemplaire depuis qu’il est rentré !
    — Vous oseriez le dire à Lisa ?
    — Certes non, et dans cette affaire je ne lui donne pas raison. Elle devrait être présente…
    — Ne me dites pas que vous passez à l’ennemi ? Moi, je vais voir !
    Et, assurant son canotier orné de cerises, elle courut les rattraper. Adalbert suivit avec un soupir.
    Quand elle les rejoignit, ils étaient déjà séparés. Pauline, au seuil, avait marqué une pause en reniflant l’air ambiant :
    — Quelle atmosphère !… Tout vient de là, n’en doutez pas !
    — Vous versez dans le spiritisme ? fit Aldo en riant.
    — Oh, c’est très à la mode, chez nous ! Mais ne me parlez pas ! Laissez-moi regarder sans m’interrompre !
    À pas lents, elle fit le tour de l’atelier en examinant chaque pièce avec le soin d’un commissaire-priseur. De temps en temps on entendait :
    — Pas mal !… J’aime moins… en revanche ceci…
    Finalement, elle rejoignit Aldo qui s’était planté devant le buste de la dame au pendentif et sa plantation de cierges éteints :
    — Qu’est-ce que c’est ? On dirait une idole païenne !
    — C’en est une ! Celle du grand-père !
    — Quelle horreur ! Comment cette jeune fille a-t-elle pu vivre à côté de ce monstre ?
    — Elle n’avait pas le choix. Si elle voulait garder la maison, elle devait la laisser intacte. Et voilà le fameux « pendentif » qui était, en réalité, un pendant d’oreille de Marie-Antoinette.
    Pauline fronça les sourcils et plissa le nez :
    — Cela ne manque pas d’une
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