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Les hommes naissent tous le même jour - Crépuscule - Tome II

Les hommes naissent tous le même jour - Crépuscule - Tome II

Titel: Les hommes naissent tous le même jour - Crépuscule - Tome II
Autoren: Max Gallo
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passagers furent blessés dont trois mortellement. Les terroristes se réfugièrent…
    … Parmi les victimes une Française, Sarah Cordelier, la veuve de l’ancien ministre du général De Gaulle. Elle fut, avant la guerre, une concertiste réputée ; son nom avait été mêlé à une campagne de presse dirigée, au moment de la guerre d’Algérie, contre Monsieur Serge Cordelier, elle…
    Je me suis enfuie avec Samuel à Renvyle et ce n’est que plus tard, là-bas, assise sur la grève – Martin lisait, Samuel faisait ses premiers pas –, que j’ai demandé à Allen de me confier les journaux qu’il avait conservés.
    Ils relataient l’attentat d’Orly, racontaient comment les deux Palestiniens, Al Hassan et Saadi Jeddah, avaient été tués à l’aéroport même ; l’Allemand mort de ses blessures cinq jours plus tard.
    On le voyait, évacué sur un brancard, la poitrine ensanglantée tendant le bras, faisant le V de la victoire. Un journal anglais donnait de lui une photographie d’identité et je crus reconnaître l’étudiant dont j’ignorais le nom. Il était assis près de moi dans ce café voisin de l’ambassade de Chine, il avait levé son verre avec Christophe à la révolution mondiale, au triomphe de la justice, à la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme. Et il avait ouvert le feu avec un pistolet mitrailleur AK - 47 , tuant Sarah Berelovitz, ma mère, qui gardait tatoués à l’intérieur du bras gauche, ces petits chiffres bleus, que je réussissais mal, enfant, à déchiffrer : 35021.
    L’identité du terroriste atteint de plusieurs balles hors de l’attaque des passagers du vol ELAL , à Orly et décédé des suites de ses blessures est aujourd’hui connue.
    L’homme était porteur d’un passeport au nom de Vincent Alkmaar, représentant de commerce, de nationalité hollandaise. La police allemande – informée par les services français et Interpol – l’a rapidement identifié comme l’un des membres recherchés de la Fraction Armée Rouge – Rote Armee Fraktion. Il s’agit d’un étudiant munichois, Klaus Menninger, né en 1948.
    Il est issu d’une famille très connue dans la capitale bavaroise. Il est en effet le petit-fils du général Karl Menninger qui s’illustra durant la Seconde Guerre mondiale, en Pologne et en France, puis en Afrique aux côtés de Rommel. Son père, Dietrich Menninger, est l’un des grands avocats d’affaires de Munich.
    Klaus Menninger avait rompu avec sa famille dès l’âge de vingt ans. Étudiant à la Faculté de sociologie de Munich, il avait quitté l’Allemagne en 1970. Il a séjourné à Paris, puis au Moyen-Orient, sans doute dans l’un des camps d’entraînement palestinien.
    La police allemande avait perdu sa trace tout en le considérant comme l’un des anarchistes les plus dangereux. Elle le soupçonnait d’avoir participé à l’assassinat d’Ulrich Schumecker accusé par ses anciens camarades d’avoir livré à la police des membres de la bande Baader-Meinhof.
    L’avocat Dietrich Menninger a refusé de répondre aux questions des journalistes.
    Il a simplement déclaré : « Un fils reste un fils. »

7

IL N’Y AVAIT PAS DE HASARD

1978

Allen Roy Gallway pensait à ces trajectoires, ces vies qui se croisent, à la balle qui paraissait avoir frappé Sarah Berelovitz par hasard, alors qu’il eût suffi que Sarah choisisse de partir le lendemain pour Tel-Aviv. Mais elle avait dû, toute la journée, regarder sa montre, pour ne pas manquer le rendez-vous avec ce petit volume d’acier, ces trois hommes qui ne l’avaient jamais rencontrée, qui guettaient eux aussi le moment où il leur faudrait bondir hors de l’ombre anonyme, tuer et offrir leurs corps à la mort.
    Trajectoire.
    Gallway leva les bras. Un policier le palpa, passa tout le long de son corps un détecteur d’objets métalliques, fit signe à Gallway qu’il pouvait entrer dans l’aéroport.
    Martin et Julia avait déjà subi la fouille.
    Gallway avança vers eux lentement. Il savait que sa démarche hésitante, le dos voûté, le corps légèrement penché en avant, irritait Martin qui ne disait rien mais se détournait comme s’il n’avait pu supporter de découvrir que son père était un vieil homme, dont les pieds collaient déjà à la terre. Gallway, dès qu’il était devant son fils, accentuait encore son comportement de vieillard. Il toussotait, se courbait, bougeait la tête en grimaçant pour bien
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