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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance
Autoren: Guy Breton
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d’extraordinaires faveurs. C’est ainsi qu’au moment où les protestants étaient poursuivis et torturés il entra au conseil privé du roi, reçut un don de cent cinquante mille livres et même une abbaye d’un revenu de vingt mille livres…
    Sa puissance à la Cour fut bientôt si grande qu’elle inquiéta Catherine de Médicis. La reine mère savait que Marie Touchet était responsable de la faveur de Coligny. Il fallait donc éloigner sans tarder l’Orléanaise…
    Elle décida alors de marier Charles avec Élisabeth, fille de l’empereur d’Autriche.
    Quelques semaines plus tard, tandis que Marie pleurait à Amboise, la princesse arrivait en France, accompagnée de son précepteur et d’un grand nombre de seigneurs allemands. Le roi devait l’attendre à Mézières ; mais, impatient de savoir comment était faite sa fiancée, il se déguisa et alla secrètement jusqu’à Sedan, où il se mêla à la foule pour l’acclamer et l’examiner tout à son aise.
    Lorsqu’il la vit, il hocha la tête : elle était très belle.
    Rassuré sur ce point, il remonta à cheval et retourna à Mézières pour les présentations officielles.
    Le mariage eut lieu le lendemain 26 novembre 1570, en l’église Notre-Dame de Mézières, avec un faste qui plut aux invités et au menu peuple…
     
    Élisabeth devint immédiatement amoureuse de son mari. Elle le poussait dans les coins de la cheminée pour l’embrasser à bouche-que-veux-tu, sans se soucier des sourires ironiques des deux frères du roi, qu’une tendresse aussi démonstrative amusait prodigieusement.
    Quant à Charles, s’il prit un moment quelque agrément à s’esjouir de cette ravissante blonde au corps délié, il n’en oublia pas pour autant les charmes plantureux de Marie Touchet ; et, dès qu’il le put, il courut jusqu’à Orléans où elle était retournée.
    Lorsqu’elle le vit revenir, Marie comprit qu’elle serait toujours la plus forte. Pourtant elle demanda à voir le portrait d’Élisabeth.
    Le roi lui montra une miniature qu’il portait sur lui, et les traits de Marie se détendirent :
    — L’Allemande ne me fait pas peur, dit-elle.
    Elle avait raison d’être optimiste, car Charles ne l’abandonna jamais.
    Ainsi, contrairement à ce qu’escomptait la reine mère, Marie conserva toute son influence sur le roi, et Coligny continua d’être traité comme un prince du sang…
    Hautain, prétentieux, méprisant, il donnait des ordres, faisait chasser de la Cour les catholiques qui ne lui plaisaient pas, critiquait les repas, bref se montrait tyrannique et insupportable.
    Au début de l’été de 1572, il était devenu un véritable maire du palais. Tout le monde lui obéissait et il pouvait se croire l’égal de la reine mère. Sûr de sa puissance, il voulut alors entraîner Charles IX dans une guerre contre l’Espagne.
    Cette fois, Catherine de Médicis prit peur. Attaquer le très catholique Philippe II, c’était risquer de voir la majorité des Français se séparer du pouvoir royal, c’était la guerre civile généralisée, et la France affaiblie pour des années.
    Elle appela Charles et le menaça de retourner à Florence s’il suivait les conseils de Coligny. Le roi, pensant à Marie, répondit qu’il savait ce qu’il avait à faire.
    Ce fut suffisant pour que la reine mère songeât immédiatement à faire assassiner l’amiral…
     
    Quelques jours plus tard, le chef protestant revint à la charge, cette fois avec une grande arrogance :
    — Faites la guerre aux Espagnols, Sire, ou nous serons contraints de vous la faire ; nous ne pouvons plus tenir notre peuple…
    Devant cette menace, Catherine pensa qu’il ne fallait plus perdre de temps. Elle appela un nommé Maurevert et, d’accord avec Henri de Guise et le duc d’Anjou, frère du roi, le chargea de tuer Coligny.
    Le 22 août, le tueur, embusqué dans l’encoignure d’une porte, tirait un coup d’arquebuse sur l’amiral et ne réussissait qu’à le blesser.
    Cette maladresse allait provoquer une épouvantable tuerie. En effet, Coligny, qui avait réussi à identifier Maurevert, ameuta tous les protestants de Paris. Des délégations vinrent au Louvre demander au roi de faire rechercher l’agresseur de Coligny. Des réunions de réformés fort excités eurent lieu. On accusait les Guises. On se promenait devant leur hôtel en brandissant des épées et en criant : « À mort !… »
    Brusquement Catherine de Médicis eut
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