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Les fontaines de sang

Les fontaines de sang

Titel: Les fontaines de sang
Autoren: Pierre Naudin
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ne prenez pas en mauvaise part ce que j e p ourrai dire pour ma défense dans une circonstance où ma renommée et ma loyauté sont en question. Il est vrai que je fus pris à la bataille de Poitiers avec le roi de France, mon seigneur. Il est vrai que je fis serment de ne point prendre les armes contre le roi d’Angleterre, ni contre vous, à moins que ce ne fût avec le roi, mon seigneur, ou quelqu’un de son lignage. Je vois bien, sire, que mon seigneur le roi de France n’est pas ici, ni personne de son lignage, et pourtant je ne suis point parjure, je n’ai point pris les armes contre vous, vous n’êtes point le chef de l’armée, mais contre le roi Pedro, à la solde duquel vous êtes venu ici… Eh bien, sire, puisque vous ne commandez point ici, mais n’y êtes venu que comme un soudoyer, ce n’est point contre vous que j’ai combattu, nais contre le seul don Pedro qui a livré cette bataille.
    Belle rhétorique, mais l’otagerie de Poitiers n’était pas payée, et Arnoul s’était gardé d’y faire allusion.
    Froissart prétend qu’Arnoul fut échangé, après le 24 juin 1367, contre Thomas Felton, fait prisonnier au combat d’Arifiez, quelques semaines plus tôt. Mais est-ce vrai ? Il fut mis à la rançon et le chiffre dut être considérable. Emmené à Bordeaux, Arnoul fut mis en liberté sous caution dès le commencement de 1368 en même temps que Guesclin. Ils étaient ensemble à Montpellier le 7 février.
    Arnoul n’avait plus un sou – paraît-il. Il retourna une fois de plus en Angleterre pour une captivité qui n’était point dure. Il réclama de l’argent à Pierre Scatisse, trésorier des Aides de la Langue d’Oc. Il s’entendit avec le comte de Foix qui lui prêta 6 000 francs d’or, à condition qu’ils lui fussent restitués à certains termes… or, ce fut Charles V qui remboursa la somme et, le 2 mars 1369, manda à Scatisse de se concerter avec Arnoul au sujet des termes de ce paiement. Or, Scatisse ne payait pas. Détestait-il Arnoul ? Le 9 mai, un nouveau mandement du roi fut sans effet. Arnoul se mit à se lamenter. Charles V qui voulait le voir figurer dans ses armées, manda à Scatisse de payer sans délai 6 000 francs or. Le duc d’Anjou s’en mêla et demanda instamment la somme exigée par son père. Toutes ces démarches furent inutiles. Etienne de Mont mejan, trésorier des guerres, n’avait pas plus d’argent que Scatisse. Les coffres étaient vides.
    Alors Guesclin prêta la somme… mais comme celle-ci devait être prélevée sur un prêt fait par le Breton au duc d’Anjou 433 ce ne fut qu’en décembre 1370 que le « vieux maréchal » put voir arriver de l’argent frais. Il était (mais est-ce vrai ? on se demande comment) parvenu à payer une part de son otagerie à la fin de 1369, en empruntant à on ne sait qui.
    De retour en France, quelques autres événements jetèrent à nouveau Arnoul dans des guerres. Plutôt petites et peu glorieuses comme celle qui fut faite au royaume d’Arles l’absence de Jeanne de Naples, comtesse de Provence. Guesclin était présent qui n’eut qu’Arles à se mettre sous la dent et leva le siège le 1 er mai 1368. Et Charles V manda Audrehem à Paris :
    –  Arnoul estoit si vieulz et si froissiés d’armes et de travail dou temps passé, que bonnement il ne se pooit mè ensoinnuer de l’office de maréchal.
    C’était en somme un vœu : « Place aux jeunes ! » Arnoul devint porte-oriflamme avec une pension de 2 000 livres (20 juin 1368), pension qui prit effet le 2 septembre suivant.
    On l’indemnisa pour ses déplacements… et il dut revenir à Bordeaux car sa rançon n’était point acquittée complètement. Le roi Charles lui fit compter 6 000 francs. C’était insuffisant. Arnoul ne sortit de sa prison courtoise qu’à la fin de 1369.
    Le 9 février 1370, le roi (décidément bon prince ou bien sot) lui donna quittance pour toutes les sommes qu’il avait reçues depuis… Philippe VI de Valois ! En comptabilisant les sommes qu’il avait employées dans les différentes fonctions remplies par Arnoul et en comparant avec celles qu’il avait reçues, on découvrit un déficit considérable, car dans ces comptes ne figuraient pas les sommes qu’il avait données de la main à la main pour les dépenses journalières, «  ces mille gratifications qu’un général d’armée est obligé de débourser chaque jour  ». Arnoul se trouvait dans l’impossibilité de rendre des
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