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Les fontaines de sang

Les fontaines de sang

Titel: Les fontaines de sang
Autoren: Pierre Naudin
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Peut-être comme il aima Charles d’Espagne. Et c’est Arnoul qui, après Brignais, est chargé de payer la rançon du beau saligot que fut Arnaud de Cervole… sur la cassette royale !
    Il est à Pézenas puis à Montpellier (du 20 au 24 avril) et taxe les habitants : il faut que les gens de la Langue d’Oc entassent 60 000 francs d’or par an, pendant six ans pour la rançon du roi Jean. Le 29, à Avignon, il prie Etienne de Montméjean, commissaire député dans les sénéchaussées de Carcassonne et de Toulouse, de lever des « aides » et quand on lui demande quelques comptes, eh bien, comme toujours, il se plaint qu’un de ses délégués se soit approprié « des sommes », et qu’il refuse de restituer le fruit de ses détournements. L’homme, Jean Coqui, est jeté en prison.
    Sur les conseils du Trastamare, Audrehem traite avec les routiers. C’est le fameux traité de Clermont qui nivelle, en somme, les honnêtes gens (?) et la crapule. On verra le Petit-Meschin reçu avec des égards. Le Trastamare, qui n’a rien fait d’autre que de saccager, lui aussi, la Langue d’Oc, reçoit 53 000 florins d’or pour ses bons services (!). Arnoul se rend à Paris avec l’Espagnol et deux truands des compagnies : Garciot du Châtel et Garcia de Jussi (qui se ressemble s’assemble) et les deux brigands reçoivent chacun 1 000 florins d’or pour les défrayer de leur chevauchée.
    Pour remplacer Arnoul, le comte de Tancarville avait été nommé lieutenant de toute la Langue d’Oc, le 13 août 1362, mais Arnoul tenait bon. La vie était belle… à tel point qu’à Nîmes, il logeait dans la même auberge que Garciot du Châtel et quelques-uns des chefs de routes : les Deux Pommes !
    Il a besoin d’argent ? Il emprunte aux Nîmois qui sont persécutés, assassinés par les gens du Trastamare, mais qu’importe : on est entre amis ; la vie est belle. Si belle que l’épouse du prétendant à la couronne de Castille repart pour l’Espagne avec 51 mulets bâtés et des chariots !
    L’itinéraire d’Arnoul tourne autour de Nîmes. À la suite d’une rixe, un Espagnol est tué. Les gens du Trastamare veulent se déchaîner dans la ville. Un carme auquel ce dessein est révélé en confession prévient les consuls qui doublent les guetteurs. On avertit les cités voisines de se défier des Espagnols et un chevau cheur part pour Toulouse informer Arnoul et son trésorier Pierre Scatisse. Les Nîmois qui avaient tué l’Espagnol s’étaient enfuis, devinant de quel côté pencherait la Justice d’Arnoul. Pris par ses gens, ils sont pendus au nombre de six aux fourches patibulaires de Nîmes.
    Un sacré voleur !
    Arnoul a besoin d’argent. Toujours et encore. À la mi-novembre 1362, alors que les routiers touchent une petite fortune, notre maréchal se sent dépité. Pour se réconforter d’avoir vu passer tant d’or sous ses yeux, il puise dans l’argent de la rançon de Jean II (c’est Molinier qui l’écrit lui-même !).
    Les Espagnols s’incrustent dans les sénéchaussées. Le Trastamare à qui Jean II a accordé une province qui représente pour lui un revenu de 6 300 livres demande tout à coup que 3 700 livres complétant sa rente lui soient payées comptant avec les 53 000 florins d’or promis pour son passage en Espagne. Arnoul ne s’en soucie guère : il est en Avignon aux côtés du roi Jean, mais pour se montrer généreux, il fait un don de 2 000 florins à don Tello, le frère du Trastamare « sur sa propre bourse », dit-il. On ignore quelle somme il inscrivit sur son livre dans la colonne Dépenses  : il le perdit !
    Il est inutile, ici, d’étaler tous les comptes d’Arnoul et de l’État, soit avec les routiers, soit avec les Anglais, et les façons de procéder du maréchal. Jean de Villar, notaire de la cour du sénéchal de Carcassonne voulant une maison dans la cité, se plaignit de n’en point trouver à Arnoul. Le 3 janvier 1363, le maréchal expulsa un Juif de la sienne et l’offrit immédiatement à son compère 430 .
    Le 23 avril 1363, alors que Jean II est toujours en Avignon, exalté par l’idée d’une Croisade en Terre Sainte, le Trastamare réapparaît pour toucher le reliquat de ce qui lui est dû : 53 000 florins. Lors de son absence, il a accumulé les dépenses qu’Arnoul, le châtelain d’Amposta et Pierre Scatisse s’étaient engagés à lui rembourser ! Montant : 9 000 florins. Plutôt que d’envoyer le prodigue
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