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Les fontaines de sang

Les fontaines de sang

Titel: Les fontaines de sang
Autoren: Pierre Naudin
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la reine dona Maria obtint du nouveau roi l’emprisonnement de dona Leonor sa rivale, qui fui tuée peu après. Cette mort, évidemment, provoqua l’antagonisme entre les frères. Pierre étant gravement malade en août 1350, la noblesse inquiète ou réjouie se divisa en deux factions.
    1. – Celle qui se déclara ouvertement ou non pour don Fernando d’Aragon, neveu d’Alphonse XI ;
    2. – celle qui se déclara ouvertement ou non pour le seigneur de « Vizcaya », don Juan Nunez de Lara.
    Le roi guérit mais les dissensions subsistèrent : Pèdre en étouffa quelques-unes dans le sang. Les bâtards s’insurgèrent contre le favori du roi, don Juan Alfonso d’Alburquerque.
    Le mariage de Pèdre et de Blanche de Bourbon n’arrangea rien. Les bâtards et les mécontents se rallièrent faussement au roi, croyant ainsi travailler contre le favori qui avait conçu ce mariage. Se sentant tout à coup menacé, Alburquerque se mit en sûreté près de la frontière portugaise avec le maître de Calatrava. Pèdre fit tuer tous les nobles qu’on lui nomma comme suspects et déclara la guerre à Alburquerque, qui s’allia avec les deux bâtards, Enrique et Fadrique, puis avec Fernando de Castro pour détrôner le roi et, disaient-ils, lui faire payer sa conduite avec dona Blanca.
    On sait ce qu’il advint de cette pauvre reine. En 1354, oublieux du frêle fantôme, Pèdre épousa dona Juana de Castro devant les évêques de Salamanque et d’Avila. Dona Juana fut abandonnée le lendemain de ses noces. Tolède, où Blanche avait été conduite, se révolta.
    Alburquerque mourut empoisonné, dit-on, par ordre de Pèdre, et les révoltés, par l’entremise de dona Maria, demandèrent et obtinrent une entrevue à Toro. Pèdre tomba dans le piège et les nobles, alors, se disputèrent les dignités et fonctions de gouvernement. Mais le roi leur échappa à la faveur d’une chasse, s’empara de Tolède et de Toro et sacrifia plusieurs révoltés. Obséquieux et matois, Tello et Fadrique se soumirent… mais Fadrique, inquiet, galopa vers la France.
    Alors une guerre éclata entre le roi de Castille et le roi d’Aragon, Pierre IV, depuis longtemps ennemis. Le prétexte en fut la capture, sur les côtes, de deux navires italiens par la flotte catalane. Cette guerre dura de 1357 à 1361.
    Blanche mourut. La même année périt dans les supplices le Juif Samuel Levi, trésorier de Pèdre. Les véritables causes de son procès furent ignorées. Évidemment, Pèdre confisqua ses richesses et il commit un nouvel acte de folie sur la personne du roi usurpateur de Grenade : Abu-Saïd, qui s’était, comme tant d’autres, fié à lui. Après l’avoir dépouillé de toutes ses richesses, il le tua de sa propre main, se vengeant de l’appui que le Maure prêtait au roi d’Aragon.
    Ce fut à nouveau la guerre. Enrique (Henri) de Trastamare, exilé en France, se présenta pour la première fois comme « prétendant au trône de Castille. Guesclin et les routiers entrèrent en scène.
    Pèdre dut lâcher du terrain et des hommes. Henri se fit (proclamer roi à Calahorra, le 16 mars 1366 et coiffa la cou ronne à Burgos, deux semaines après, le dimanche 29. Pèdre trouva l’appui qu’il souhaitait auprès du prince de Galles et vainquit Henri à Najera.
    L’héritier d’Angleterre abandonna son allié : il était trop sanguinaire et ne tenait pas ses promesses. Henri revint en Espagne avec l’inamovible Guesclin. La bataille décisive eut lieu à Montiel (14 mars 1369) et Pèdre, qui s’était enfui, cru trouver son salut au château d’où il s’évada dans la nuit du 22 au 23 mars.
    Cette nuit-là, il était accompagné de Men Rodriguez, de don Fernand de Castro et de quelques chevaliers. Ils se rendirent au quartier des aventuriers français. Ils étaient à pied, les sabots des chevaux étant entortillés dans des linges. Ayala est formel : Pèdre avait reçu de Guesclin et des capitaines français, pour cette évasion, les serments d’aide les plus solennels. Et sans doute les avait-il achetés fort cher. Il portait, paraît-il, une cotte de mailles légère, ce qui paraît douteux.
    « Les sentinelles prévenues  », écrit Prosper Mérimée dans son Histoire de Don Pèdre I er , « lui permirent de passer l’espèce de circonvallation en pierres sèches élevées autour de Montiel et le conduisirent à du Guesclin qui l’attendait au-delà du mur, entouré de ses capitaines. »
    « – À cheval,
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