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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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manifestées un quart d’heure plus tôt. Jamie le faisait d’instinct, John grâce à une longue expérience… mais tous les deux avaient une volonté d’acier et, que celle de William soit innée ou acquise, elle n’en était pas moins remarquable.
    — Voulez-vous que je fasse monter quelque chose ? Un peu de cognac ? Cela vous fera du bien.
    Il fit non de la tête. Il refusa également de s’asseoir et s’adossa au mur.
    — Vous le saviez sans doute ? demanda-t-il. La ressemblance n’a pas pu vous échapper.
    — Oui, elle est assez frappante, répondis-je prudemment. Et oui, je savais. Mon mari m’a raconté… (Je cherchai vainement une manière délicate de présenter les choses)… les… euh… circonstances de votre naissance.
    Et comment fichtre allais-je pouvoir lui décrire ces circonstances ?
    Il ne m’avait pas échappé que quelques éclaircissements allaient s’imposer mais, entre la réapparition soudaine de Jamie, son départ tout aussi fulgurant et ma propre euphorie, je ne m’étais pas rendu compte que c’était à moi qu’incomberait la mission pénible de fournir les explications.
    J’avais vu le petit autel dans sa chambre sur lequel il conservait un double portrait de ses deux mères, toutes deuxterriblement jeunes. J’avais l’avantage de l’âge ; si seulement cela pouvait me donner la sagesse nécessaire pour l’aider !
    Comment lui dire qu’il était le fruit du chantage d’une jeune femme impulsive et opiniâtre ? Qu’il avait causé la mort de ses deux parents légitimes ? Et si quelqu’un devait lui raconter ce que sa naissance avait représenté pour son père naturel, que ce soit Jamie qui s’en charge !
    — Votre mère… commençai-je.
    J’hésitai. Jamie aurait assumé toute la responsabilité de l’acte plutôt que de noircir le souvenir de Geneva dans l’esprit de son fils. Il n’était pas question que je l’accable, lui.
    William m’observait attentivement.
    — Elle était imprudente, dit-il. Je sais, tout le monde le dit. Ce que j’aimerais savoir c’est… Etait-ce un viol ?
    — Grands dieux, non !
    — Tant mieux. Vous êtes sûre qu’il ne vous a pas menti ?
    — Sûre et certaine.
    Son père et lui étaient peut-être capables de cacher leurs sentiments, pas moi. A défaut de pouvoir jamais gagner ma vie en jouant aux cartes, avoir un visage transparent avait parfois de bons côtés. Je restai immobile et le laissai lire la vérité sur mes traits.
    — Vous pensez que… A-t-il dit si…
    Il s’interrompit et déglutit avant de reprendre :
    — Ils s’aimaient ?
    — Autant qu’ils l’ont pu. Ils n’ont pas eu beaucoup de temps, juste une nuit.
    J’avais de la peine pour lui et j’aurais aimé le prendre dans mes bras pour le consoler. Mais c’était un homme, jeune, animé par des sentiments violents et cependant pudique. Il affronterait sa douleur à sa manière et il se passerait probablement des années avant qu’il puisse la partager.
    — Oui, dit-il.
    Il serra les lèvres comme s’il avait voulu dire quelque chose et s’était ravisé.
    — Oui, oui, je vois.
    Son ton prouvait sans ambiguïté qu’il ne voyait rien mais, encore sous le choc, il ne savait pas quelle autre question poserni que faire de l’information qu’il venait de recevoir. Son regard se durcit.
    — Je suis né exactement neuf mois après le mariage de mes parents. Mon père a-t-il été cocufié ? Ou ma mère a-t-elle fait la putain avec le palefrenier avant de se marier ?
    — Vous êtes un peu sévère…
    — Non, je ne le suis pas. Alors ?
    — Votre pè… Jamie n’a jamais agi dans le dos d’un homme marié.
    A part Frank, pensai-je subitement. Mais, naturellement, il ne l’avait pas su…
    — Mon père, demanda-t-il à nouveau. Pa… lord John, il savait ?
    — Oui.
    Je marchais à nouveau en terrain miné. Il ignorait certainement que son père adoptif avait épousé Isobel pour lui, ainsi que pour Jamie, mais je ne voulais en aucun cas l’amener à questionner les motivations de John.
    Je repris d’une voix ferme.
    — Tous ; tous les quatre, ils n’ont voulu que ce qu’il y avait de mieux pour vous.
    — Le mieux pour moi, répéta-t-il sombrement. C’est ça !
    Il serrait à nouveau les poings et me regarda en plissant des yeux. Je reconnus là un spectacle familier : un Fraser sur le point d’exploser. Je savais également qu’il n’y avait aucun moyen d’empêcher la détonation mais fis

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