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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté
Autoren: Diana Gabaldon
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de prudence que Jamie Fraser s’était rendu chez lui, même avec les soldats britanniques sur les talons. Il était venu pour elle. Pour Claire.
    Il fut pris d’une soudaine panique. Par tous les saints ! Claire !
    Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, quand bien même eût-il trouvé quelque chose à dire. Jamie s’était levé, avait sorti le pistolet de sous sa ceinture et lui faisait signe de le suivre.
    Ils descendirent une ruelle, traversèrent la cour arrière d’une taverne, se faufilèrent derrière une cuve à bière à ciel ouvert dont la surface était bombardée de gouttes de pluie, puis débouchèrent dans une rue et ralentirent. Jamie le tenait par le poignet et lord John commençait à sentir sa main s’engourdir. Ils croisèrent deux ou trois groupes de soldats mais il ne broncha pas, marchant à la hauteur de Jamie et regardant droit devant lui. L’idée d’appeler à l’aide ne l’effleura pas. Cela aurait pu se terminer par la mort de Jamie et se serait sûrement soldé par celle d’au moins un soldat.
    Jamie gardait son pistolet caché sous sa veste et ne le glissa à nouveau sous sa ceinture que lorsqu’ils arrivèrent devant lamaison où il avait laissé son cheval. Il abandonna Grey sur le seuil en lui ordonnant de ne pas bouger et entra.
    Un puissant instinct de survie souffla à lord John de prendre ses jambes à son cou. Il résista et en fut récompensé quelques instants plus tard quand Jamie réapparut avec un léger sourire. Il était clair qu’il n’avait pas été sûr de le retrouver non plus. D’un geste du menton, il lui fit signe de le suivre dans l’écurie, où il sella rapidement un second cheval et lui tendit les rênes avant de grimper en selle.
    Il sortit à nouveau son pistolet et le pointa vers Grey en expliquant :
    — Pro forma , au cas où on vous interrogerait plus tard. Vous venez avec moi et je vous abats si vous faites quoi que ce soit pouvant me trahir avant que nous soyons hors de la ville. Nous nous sommes bien compris ?
    — Parfaitement.
    Lord John se jucha sur sa selle à son tour et passa devant lui. Il était conscient d’un petit point chaud entre ses omoplates. Pour la forme ou pas, Jamie avait eu l’air sérieux.
    Il se demanda si Jamie l’abattrait d’un coup en pleine poitrine ou s’il lui briserait la nuque quand il apprendrait la vérité. Plus vraisemblablement, il l’étranglerait à mains nues. Le sexe déclenchait des réactions viscérales.
    Il n’envisageait même pas de ne pas le lui dire. Il ne connaissait pas Claire Fraser aussi bien que lui mais il savait sans l’ombre d’un doute qu’elle était incapable de garder un secret. Et encore moins face à Jamie revenu d’entre les morts.
    Naturellement, Jamie ne pourrait peut-être pas lui parler avant un certain temps mais il connaissait Fraser infiniment mieux qu’il ne connaissait Claire et, s’il y avait bien une chose dont il était certain, c’était que rien ne pouvait se mettre bien longtemps entre lui et sa femme.
    La pluie avait cessé et le soleil se reflétait dans les flaques. Il y avait de l’agitation dans l’air et du mouvement partout. L’armée était stationnée à Germantown mais la ville grouillait toujours de soldats. Leur départ imminent et la reprise prochaine des combats infectaient Philadelphie comme la peste, la fièvre se transmettant d’homme à homme.
    Une patrouille sur la route sortant de la ville les arrêta mais les laissa passer dès que Grey eut donné son nom et son rang. Il présenta son compagnon comme M. Alexander MacKenzie. Jamie se retint de sourire. Alex MacKenzie était le nom que Jamie avait utilisé à Helwater, à l’époque où il était le prisonnier de Grey.
    Oh, mon Dieu, William, pensa Grey quand ils eurent laissé la patrouille derrière eux. Entre le choc de la confrontation et leur départ précipité, il n’avait pas eu le temps d’y réfléchir. S’il venait à mourir, que ferait William ?
    Ses pensées se bousculaient comme un essaim d’abeilles dans une ruche. Il lui était impossible de se concentrer sur l’une d’elles dans le bourdonnement assourdissant. Denys Randall-Isaacs. Richardson. Une fois Grey disparu, il en profiterait pour arrêter Claire. William tenterait de l’en empêcher, s’il savait. Mais il ignorait ce qu’était Richardson… Grey n’était pas certain de le savoir non plus. Henry et sa maîtresse noire. Dottie et son quaker… Si le double choc ne tuait
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