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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel
Autoren: Walter Scott
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que vous voudrez, répondit lord Glenvarloch, et il ne put s’empêcher de songer un moment au caractère bizarre de son domestique : mais bientôt ces réflexions firent place à celles qui devaient naturellement l’occuper dans un pareil instant.
    Le lecteur peut se figurer, sans que nous lui en fassions la description, les fleurs qui furent jetées sur le passage des deux époux, la troupe de musiciens qui accompagna le cortège, – la célébration du mariage par un évêque, le roi qui vint les joindre à Saint-Paul, et livrer lui-même la mariée au jeune lord, au grand soulagement de Ramsay, qui eut ainsi le temps, pendant la cérémonie, de calculer et de combiner avec précision les proportions exactes des rouages d’une pièce d’horlogerie qu’il était alors en train de monter.
    Après la cérémonie, les voitures du roi, conduisirent les personnes de la noce chez George Heriot, où une superbe collation les attendait dans les appartemens Foljambe. À peine le roi fut-il arrivé dans cette jolie retraite, que, jetant à vingt pas son épée et son ceinturon avec autant de promptitude que s’ils lui brûlaient les doigts, et plaçant sur la table son chapeau à plumes, comme pour dire : – repose ici la grandeur ! il se versa une grande coupe de vin qu’il vida à la santé et au bonheur des deux époux ; il se mit à courir et à sauter dans la salle, débitant ses bons mots, qui n’étaient ni des plus spirituels ni des plus délicats, mais qu’il accompagnait toujours de grands éclats de rire, afin d’encourager le reste de la compagnie à l’imiter.
    Sa Majesté se livrait à tout l’élan de sa joyeuse humeur, et l’on allait passer dans la salle du banquet, lorsqu’un domestique vint parler à l’oreille de maître Heriot. Celui-ci sortit aussitôt de l’appartement. Il y rentra quelques instans après, et, s’approchant du roi, il lui dit à son tour quelques mots qui parurent faire tressaillir Sa Majesté.
    – Ce n’est pas son argent qu’il redemande ? dit le roi d’un ton brusque.
    – Nullement, sire. Il est d’une indifférence complète à cet égard, et il attendra aussi long-temps que Votre Majesté le désirera.
    – Parbleu, dit le roi, c’est parler en brave homme et en fidèle sujet, et nous lui saurons gré de ces sentimens. Allons, qu’il entre. Pandite fores {147} . – Moniplies ! – On aurait dû plutôt appeler ce garçon Monypennies {148} , quoique, sur ma foi, vous autres Anglais, vous croyiez que c’est un nom que nous n’avons pas en Écosse.
    – Rien de plus respectable sans doute que la famille des Monypennies, dit sir Mungo, Malagrowther ; c’est dommage qu’elle soit si peu nombreuse.
    – La famille semble augmenter chez vos compatriotes, sir Mungo, dit Lowestoffe, que lord Glenvarloch avait invité au banquet, depuis que l’heureux avènement de Sa Majesté au trône en a amené à Londres un si grand nombre.
    – Il est vrai, monsieur, il est vrai, dit sir Mungo en secouant la tête et en regardant George Heriot ; quelques-uns de nous ne se sont pas mal trouvés de cet événement heureux pour la nation anglaise.
    Dans ce moment la porte s’ouvrit, et, au grand étonnement de lord Glenvarloch, on vit entrer son ancien domestique Richie Moniplies dans la parure la plus brillante, et même la plus recherchée. Il avait un costume superbe de brocart, et il conduisait par la main la maigre, la desséchée Marthe Trapbois, vêtue de velours noir des pieds à la tête. Cette parure lugubre faisait ressortir si singulièrement la pâleur et la gravité mélancolique de sa figure, que le roi ne put s’empêcher d’éprouver quelque trouble, et de s’écrier : – Quel diable de fantôme nous a-t-il amené là ? Sur mon ame ! c’est une morte qui se sera enfuie du tombeau avec son drap mortuaire.
    – Oserai-je, dit Richie, surpliquer Votre Majesté d’accorder un regard favorable à celle qui, grâce à une petite excursion que nous avons faite ce matin ensemble à l’église, est maintenant mon épouse, et se nomme mistress Marthe Moniplies ?
    – Diable ! mon ami, elle a un air terriblement suranné, dit le roi Jacques. Êtes-vous sûr que dans son temps elle n’ait pas été fille d’honneur de la reine Marie, notre cousine, de brûlante mémoire ?
    – Je suis sûr qu’elle m’a apporté cinquante mille livres sterling, en bel et bon argent, sans compter le reste ; c’est ce qui m’a fourni les moyens
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