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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel
Autoren: Walter Scott
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ambulant, un colporteur, métier si commun chez nos bons sujets d’Écosse, ira-t-il étaler sa généalogie aux yeux de ceux qui lui achètent une aune de ruban ? Aura-t-il un chapeau de castor sur la tête et une rapière au côté, tandis qu’il porte sa boutique sur le dos ? Non, non : il suspend son épée à la muraille, dépose son castor sur une planche, met son arbre généalogique dans sa poche, et fait tout doucement son métier, comme si le sang qui coule dans ses veines ne valait pas mieux que de l’eau trouble ; mais qu’il fasse fortune, qu’il devienne un riche négociant, ce que nous avons vu plus d’une fois, voyez la métamorphose qui s’opère aussitôt, milords.
    In nova fert animus mutatas dicere formas
    Corpora {145} .
    Il tire de sa poche sa généalogie, il ceint son épée, il donne un coup de brosse à son chapeau, et le voilà en état de défier tout l’univers. Nous entrons dans tous ces détails, parce que nous voulons vous convaincre que ce n’est qu’après avoir tout examiné mûrement que nous nous sommes déterminé à honorer secrètement de notre présence royale le mariage de lord Glenvarloch avec Marguerite Ramsay, fille et héritière de David Ramsay, notre horloger, et descendant en ligne directe de l’ancienne famille de Dalwolsey. Nous regrettons que le noble chef de cette maison ne puisse être présent à la cérémonie ; mais lorsqu’il y a de la gloire à acquérir quelque part, il est rare qu’on trouve lord Dalwolsey dans son château. Sic fuit, est et erit {146} . – Geordie Tin-tin, puisque vous vous chargez de faire les frais du repas de noce, j’espère que vous nous traiterez bien.
    Heriot s’inclina respectueusement. Dans cette occasion, le roi, qui était grand politique en fait de bagatelles, avait fait d’adroites manœuvres pour se débarrasser du prince et de Buckingham, en trouvant un prétexte pour les envoyer à Newmarket. Il était bien aise d’être délivré de leur présence, pour s’abandonner plus librement à son goût dominant pour le commérage et les petites intrigues ; car il trouvait un censeur dans Charles, qui, par caractère, était plus strict observateur du cérémonial, et un autre dans son favori même, qui, depuis quelque temps, ne jugeait plus convenable de paraître approuver toutes les fantaisies de son maître.
    Après le lever du roi, sir Mungo Malagrowther attendit le brave citadin dans la cour du palais, et s’empara de lui, malgré tous ses efforts pour lui faire subir l’interrogatoire suivant :
    – Voilà un vilain tour qu’on vous joue, maître George ; – il faut convenir que le roi a eu bien peu d’égards : – ce dîner de noce vous coûtera une jolie somme.
    – Il ne me ruinera pas, sir Mungo, répondit Heriot ; c’est aux bontés du roi que je dois ma fortune, il est juste que ma table soit bien servie le jour où il l’honore de sa présence.
    – D’accord, d’accord ;… d’ailleurs il faudra bien que nous payions tous plus ou moins. Nous nous cotiserons sans doute pour faire une dot aux jeunes gens ; car enfin il ne faut pas mettre dans un même lit quatre jambes nues. Voyons, maître George, que vous proposez-vous de donner ? Il est juste de commencer par la Cité quand il est question d’argent.
    – Une simple bagatelle, sir Mungo. Je donne à ma filleule la bague de mariage. C’est une bague que j’ai achetée en Italie ; elle a appartenu à Côme de Médicis. Marguerite n’a pas besoin qu’on vienne à son secours. Elle a une terre qui lui vient de son aïeul maternel.
    – Le vieux marchand de savon ? Il sera nécessaire d’avoir recours à sa boutique pour laver la tache faite à l’écusson de Glenvarloch. J’ai entendu dire que cette terre n’était pas grand’chose.
    – Mais, sir Mungo, elle vaut bien certaines places à la cour, qui cependant sont recherchées par des personnes de qualité.
    – La faveur de la cour, dites-vous ? la faveur de la cour, maître Heriot ? s’écria sir Mungo feignant, suivant son usage, de ne pas l’avoir entendu : c’est la lune dans un seau d’eau. Si c’est là tout son héritage, je la plains du fond du cœur, la pauvre enfant ; car je leur porte vraiment un vif intérêt.
    – Je vais vous confier un secret qui calmera vos touchantes inquiétudes. Lady Dalgarno donne une dot convenable à la jeune mariée, et assure le reste de ses biens à son neveu.
    – Quoi ? vraiment ? sans doute par
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