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Les amants de Brignais

Les amants de Brignais

Titel: Les amants de Brignais
Autoren: Pierre Naudin
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ne pas s’être exposé (tout comme Arnaud de Cervole), fut promptement libéré. Le 21 avril, il était à Chalon-sur-Saône, le 25 à Châtillon-sur-Seine sur une simple promesse de rançon, ce qui semble singulier. Le seigneur de Beauqeu, ses frères et le bailli de Mâcon connurent le même sort. Le comte de Forez trépassa peu après la bataille ; son jeune frère devint fou.
    Comme par hasard, l’Archiprêtre tomba aux mains d’un « pays » : le Bâtard de Monsac. Ce fut à lui qu’il remit son épée. Une fois de plus, par l’entremise d’Arnoul d’Audrehem, qui fit en sorte d’éviter la bataille, (la rançon du malandrin fut puisée dans le trésor royal (alors qu’il avait les « moyens » !). Jean de Neufchâtel tomba dans les mains de Béraut de Bartan. Jean Doublet, « combattant obscur » selon Aimé Chérest, captura, lui, le maréchal de Bourgogne : Gérard de Thurey. Fait extraordinaire : il le délivra sans rançon et revint à l’obéissance du roi.
    Que dire de plus sinon que l’armée française fut désormais appelée Virecul et que le 13 août 1362, les chefs de la Grande Compagnie signèrent à Clermont (382) un traité avec Henri de Trastamare pour passer en Espagne et combattre Pierre le Cruel et ses troupes.
    Sans vouloir minimiser la férocité de Pedro le Cruel, il convient de mentionner que le Trastamare était un immonde fripon, et que ceux des routiers qui s’accordèrent un temps de réflexion suivirent peu après Bertrand Guesclin.
    Naudon de Bagerant se rallia au connétable peu après la mort d’Arnaud de Cervole (25 mai 1366). Puis, lassé d’appartenir à l’armée de Guesclin, il offrit ses services à Dom Pèdre en même temps que d’autres crapules célèbres : Briquet, Creswey, Robert Ceni, Perducas d’Albret, Garcie du Châtel et les Bourcs de Lesparre, Camus, Breteuil. Le prince de Galles les prit ensuite à sa solde du mois d’août 1366 à février 1367 – certains, plus tard. Il commandait à 12 000 hommes. Après la bataille de Najera (3 avril 1367) Naudon de Bagerant revint en France.
    Ce n’est pas pour rien que ces individus infects, mais d’une hardiesse et d’une intelligence guerrière incontestables, appelaient le royaume de France : le Paradis des Routiers (383) .
    À la lecture de ces notes, une question subsidiaire p eut se poser qui mérite des développements dont l’auteur s’abstiendra sur la condition des otages du roi d’ Angleterre :
    – Pourquoi le roi choisit-il Bourbon et Tancarville ?
    On le sait : le roi Jean était incompétent. Sa propension la plus néfaste fut de choisir et d’honorer des gens ; sa semblance quitte, sur une déception minime eu égard à la vie et à la renommée du royaume, à les faire exécuter comme Raoul de Brienne et tant d’autres, et il ne fait aucun doute qu’Edouard III se pourléchait de voir la France en état de trêve avec son pays, dévoré par cette gangrène qu’étaient les Compagnies, les quelles se composaient en partie d’Anglais. Le 3 janvier 1362, Innocent VI, qui savait l’influence prépondérante que le roi d’Angleterre pouvait exercer, mais s’en gardait bien, sur les chefs des Compa gnies pour les empêcher de s’abandonner en France à toutes fortes d’excès, somma Edouard III « pour l’amour de Dieu et le salut de son âme  » d’exécuter intégralement les clauses du traité de Brétigny. Or, comment eussent-elles pu être entièrement respectées ? La paix, c’était à fin des capitaines d’aventure. Les Hawkwood, les Creswey, d’autres encore qui avaient commandé à des armées ne pouvaient tolérer que le Pape, instigateur : un armistice d’ailleurs précaire, les eût mis au chômage. Ils lui avaient d’ailleurs déclaré :
    – Ces armes dont nous vivions et que vous voulez nous contraindre à déposer, nous allons, pour nous venger, les tourner désormais contre vous.
    Fin mars 1362, le roi de France chargea donc Jean de Melun, comte de Tancarville, qu’il avait nommé, le 15 janvier précédent, son lieutenant dans le duché de Bourgogne, de marcher contre les compagnies concentrées depuis deux ans dans la vallée du Rhône… lequel Tancarville voulut avoir près de lui Jacques de Bourbon et Louis, comte de Forez.
    Or, ces misonéistes 139 étaient de sempiternels vaincus doublés de joyeux drilles. Siméon Luce écrit dans son Du Guesclin :
    La leçon (de Poitiers) ne leur a nullement profité. En Angleterre,
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