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Les amants de Brignais

Les amants de Brignais

Titel: Les amants de Brignais
Autoren: Pierre Naudin
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On l’y trouvera (Livre I, titre IV, chapitre 52). Si quelques hommes ou femmes à marier viennent à commettre crimes pour lesquels ils soyent adjugés à mort, icelle adjudication nonobstant, s’il vient un fils ou une fille selon le sexe de conjonction, qui n’aurait été marié, requérir à la justice le condamné pour l’avoir en mariage, il lui sera délivré sans prendre mort, et abandonné en liberté et franchise, en restituant à la justice les coustes et missions supportées, sinon qu’ils soyent traîtres à leurs princes ou seigneurs, hérétiques, etc.
    (Le Conservateur ou Recueil complet des Etrennes helvétiennes, Lausanne, 1814, par le Pasteur Bridel)
    Cet usage permettant d’échapper à la mort avait également cours en Pologne. Ainsi, dans son célèbre roman Krzyzacy , traduit en français sous le titre des Chevaliers teutoniques, Henryk Sienkiewicz raconte la marche du jeune chevalier Zbyszko vers l’échafaud :
    Zbyszko venait de mettre un pied sur le premier degré lorsqu’il se passa un événement imprévu : Powala de Tarczew s’était avancé, portant dans ses bras la jeune Danusia et s’écriait : « Arrêtez ! » Le capitaine qui conduisait l’escorte n’osa désobéir à un chevalier aussi renommé qu’il rencontrait souvent au château et voyait à la table royale. Alors, Powala s’approcha de Zbyszko et lui tendit Danusia. Le jeune homme crut qu’il s’agissait d’un ultime adieu et il pressa la jouvencelle contre sa poitrine, mais elle se dégagea, jeta un de ses bras autour de son cou et de l’autre arracha le voile blanc qui recouvrait sa tête et en enveloppa celle du condamné. En même temps, elle criait de sa jeune voix embuée de larmes :
    – Il est à moi ! Il est à moi !
    – Oui, il est à elle, répétèrent les voix des chevaliers.
    Il existait en effet, dans la région de Cracovie, un usage ancien qui avait force de loi et suivant lequel si une jeune fille jetait son voile sur un homme que l’on conduisait au supplice, elle lui sauvait la vie et lui ren dait la liberté. Les chevaliers, les bourgeois et les manants connaissaient cette coutume.
    Le mot mariage n’est pas prononcé, mais le «  il est à moi ! » a valeur de fiançailles immédiates et irrésistibles.
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