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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour
Autoren: Michel Zévaco
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pour lui dire :
    – Je suis immensément riche, je suis le plus puissant du royaume après le roi ; je serai peut-être un jour roi de France, car en notre temps, le pouvoir appartient aux plus audacieux. Voulez-vous partager cette puissance et cette richesse, en attendant que je place une couronne sur votre tête ?
    Et il ne doutait pas d’éblouir Jeanne de Piennes !
    On comprend donc l’immense intérêt qu’avait Damville à ce que le chevalier de Pardaillan, féal de Montmorency, croyait-il, ignorât toujours où se trouvaient Jeanne et Loïse.
    De là, la nécessité de cacher cette retraite au vieux Pardaillan qui n’hésiterait pas à avertir son fils ! De là, la fureur du maréchal lorsque d’Aspremont lui eut persuadé que le vieux routier avait suivi la voiture ! De là, sa résolution de le tuer d’abord, de tuer ensuite le fils !
    Or, il croyait que le vieux Pardaillan était mort, au moment où il quitta Paris pour se rendre à Blois à la suite du roi.
    Il partit donc confiant, se contentant de recommander à Gilles de faire bonne garde dans la rue de la Hache.
    Maintenant on comprend sa stupéfaction, sa rage, et aussi sa terreur de retrouver Pardaillan bien vivant, Pardaillan avec son fils !
    Et quelles durent être ses pensées lorsqu’il vit Jeanne elle-même !…
    C’était l’écroulement de tout son plan !
    Les Pardaillan dénonçant la conspiration, François reprenant Jeanne, il vit tout cela d’un coup d’œil, et lorsqu’il reprit le chemin de l’hôtel de Mesmes, il était bien résolu à obtenir un ordre du roi, à revenir lui-même faire le siège de la maison, de tuer de sa main, qui ne pardonnait jamais, les deux Pardaillan.
    Il voulait avant tout savoir comment le vieux Pardaillan, qu’il avait laissé pour mort au fond de sa cave, se trouvait parfaitement en vie et comment Gilles avait pu laisser Jeanne de Piennes s’échapper de chez Alice.
    Il avait cédé à la prière menaçante de Jeanne en lui disant : « Ces deux hommes sont à vous, prenez-les ! » Mais en cédant, il s’était dit simplement qu’ainsi il les tenait tous quatre et qu’il les reprendrait dans un seul coup de filet.
    Malgré ces assurances qu’il se donnait à lui-même, il se sentait dévoré d’inquiétude, et lorsqu’il atteignit l’hôtel de Mesmes, il écumait de rage.
    Certainement, le sieur Gilles allait payer de sa vie cette inquiétude du maréchal.
    Il entra seul dans l’hôtel, ayant renvoyé son escorte à sa maison des Fossés-Montmartre.
    Il parcourut rapidement l’hôtel sans retrouver personne.
    – Fou que je suis ! gronda-t-il, le misérable Gilles doit se trouver lui aussi aux Fossés-Montmartre !… à moins qu’il n’ait fui !… à moins encore que, d’accord avec le damné Pardaillan, il ne soit près de lui !…
    Il allait rebrousser chemin et sortir lorsqu’il eut l’idée de pousser jusqu’à l’office.
    Il lui fallut pour cela longer ce corridor où se trouvait la porte de la fameuse cave et où avait eu lieu la grande bataille de Pardaillan.
    Or, en passant devant la cave, le maréchal vit la porte ouverte.
    Il se pencha et aperçut une faible lueur.
    – Si ce pouvait être lui ! grinça-t-il entre ses dents. Cette cave qui eût dû être la tombe de Pardaillan deviendrait celle de Gilles, voilà tout. Il n’y aurait que le cadavre de changé !
    Il descendit avec précaution.
    A mesure qu’il descendait, l’intérieur de la cave lui apparaissait plus nettement.
    Et lorsqu’il s’arrêta enfin à la dernière marche, il demeura saisi d’étonnement.
    Un spectacle étrange, presque fantastique, s’offrit à sa vue.
    Et un sourire livide détendit ses lèvres.
    Il se glissa alors sans bruit dans un angle obscur pour ne rien perdre au spectacle en question.
    La scène que nous allons retracer et qui se déroula sous les yeux du maréchal était éclairée par une torche de résine qui traçait un cercle de lumière, tandis que le restant de la vaste cave demeurait plongé dans les ténèbres.
    Dans ce cercle de lumière, éclairé par les lueurs fumeuses de la torche apparaissaient deux hommes.
    L’un d’eux était debout, attaché par des cordes à une espèce de poteau de torture.
    L’autre était assis sur un billot de bois, en face du patient.
    Celui qui était attaché au poteau était assez jeune encore ; il avait une figure blême de terreur et poussait des gémissements à fendre l’âme la plus dure.
    L’autre était
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