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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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assis sur la terrasse à l’arrière du chalet, qui donnait sur un torrent au flot tumultueux et sur des hectares d’une forêt épaisse. L’air était empli des cris des fauvettes et des hirondelles.
    Visiblement, Corliss m’avait entendu arriver. Mais il n’avait fait aucun effort pour se lever et aller voir qui venait. Je le soupçonnais de savoir que c’était moi, tout comme je le soupçonnais de s’être attendu à me voir débarquer d’un moment à l’autre.
    Il ne leva même pas les yeux quand je m’approchai.
    Tout était trop parfait. Alex est la réincarnation de McKinnon. Munro a vent de cette histoire, d’une manière ou d’une autre. Il décide de s’en servir pour appâter Navarro et le faire sortir de sa cachette – car il s’agit de la seule chose à laquelle Navarro est incapable de résister.
    Trop parfait. Et trop magique.
    La vie ne marche pas comme ça.
    Quant à Munro… Le connaissant comme je le connaissais, je ne pouvais tout simplement pas croire qu’il ait pu monter cela tout seul.
    Ce qui m’avait amené à m’interroger à propos de Corliss.
    Celui qui était à l’origine de l’affaire devait savoir que Navarro était obsédé par la réincarnation. Il devait aussi savoir ce que la drogue de McKinnon avait de particulier. Et il devait surtout avoir une envie désespérée, maladive, d’arrêter Navarro.
    Ce qui me ramenait à Corliss et à cette petite phrase que Munro avait prononcée, à Merida, près de l’hélico.
    « Tu ne crois tout de même pas que j’ai accepté toutes ces conneries juste pour aider un vieux fou aigri à se venger ? »
    Depuis cet instant, ces mots n’avaient cessé de me tarabuster.
    Je pensais avoir compris ce qu’ils avaient fait. Ce que j’ignorais, c’était depuis quand ça durait.
    C’était pour ça, et aussi pour le « comment ? », que j’étais venu.
    Il était parfaitement inutile d’échanger des formules de politesse.
    — Tu savais que Munro travaillait pour son compte ? lui demandai-je.
    Il se tourna vers moi. Il avait l’air encore plus vidé que dans mon souvenir. Il avait sous les yeux de grosses poches noires et les rides sur son front semblaient avoir été tracées au burin.
    — Il n’avait pas l’intention de te livrer Navarro, tu sais. Il allait le vendre au cartel, pour quinze millions de dollars. Et tu sais quel est le pire, dans tout ça ? Tu ne l’aurais sans doute jamais su. Il aurait mis au point une histoire, où Navarro aurait été tué, là-bas, et tu serais là, tranquillement, en train de te dire que ton plan avait marché à la perfection.
    Il haussa les épaules, impassible.
    — Je suis sûr qu’ils ne l’auraient pas gardé en vie très longtemps.
    Si j’avais eu encore un doute sur le rôle joué par Corliss, cette phrase l’aurait définitivement annihilé.
    — Exact, mais ce n’était pas vraiment ça, l’idée, hein ? L’idée, c’était la vengeance. Ta vengeance. Et je ne vois pas ce qui aurait pu être plus jouissif, pour toi, que l’avoir juste là, devant toi, de pouvoir le regarder dans les yeux pendant que tu lui faisais ce que tu avais l’intention de lui faire.
    Il ne répondit pas. Il se contentait de me fixer de son regard sombre en respirant lentement, la bouche entrouverte.
    — Mais ça aurait dû marcher. Si Michelle ne les avait pas repoussés, à la maison. C’était ça, le plan, hein ? Il devait les kidnapper. Et Alex t’aurait mené directement jusqu’à lui.
    Je sortis de ma poche le bracelet Omnitrix d’Alex et le jetai sur la desserte, à côté de lui.
    Je l’avais fait examiner.
    Le traqueur était là.
    — Tu savais que Navarro croyait à la réincarnation. Tu avais lu le journal. Tu connaissais l’histoire d’Eusebio. Et tu savais que Navarro ne se contentait pas d’y croire. L’histoire l’obsédait, comme l’obsédait le désir de retrouver la formule de McKinnon. Alors tu as décidé de te servir de ça pour l’obliger à se montrer. Et quelle meilleure façon d’y arriver que de lui faire croire que McKinnon s’était réincarné ?
    Je vis son regard vaciller.
    — C’est alors que tu as décidé de piper les dés. Tu as décidé que ça ne devait pas être n’importe quel enfant. Tu voulais être sûr qu’il y croirait, tu voulais qu’il soit si motivé qu’il n’hésiterait pas à se lancer aux trousses de ce gosse. Et qui était mieux placé pour cette mission que le fils du type qui avait tué McKinnon ? Tu étais au
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