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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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sourire tout de même. Ce qui était déjà énorme.
    Mais je ne pouvais en jouir pleinement.
    Des pensées délétères empoisonnaient cet instant magique, allaient et venaient dans ma tête. Les échos de choses que j’avais entendues ou ressenties et qui se mettaient peu à peu en place. Je savais que je n’avais pas encore toutes les réponses.

70
    Tess, Alex et moi n’étions rentrés à San Diego que quelques heures auparavant, et je ne m’y trouvais déjà plus.
    Tess était indemne. Elle avait suivi mon conseil, s’était accroupie dans un coin abrité et avait attendu la fin de la fusillade. Les gars des Forces spéciales l’avaient récupérée et avaient désinfecté sa blessure. Dès qu’Alex et moi avions refait surface, je m’étais follement inquiété pour elle. Le sourire qu’elle m’adressa lorsque je l’eus enfin retrouvée se trouve définitivement gravé parmi les tout meilleurs souvenirs de ma vie.
    Quand le calme était revenu à Merida, j’avais appris avec soulagement que Julia et l’autre flic étaient sains et saufs. Mais la nouvelle de la mort de Villaverde, dont on avait retrouvé le cadavre dans la maison que Navarro louait près de la plage, m’avait profondément attristé. C’était une perte terrible. Villaverde était un type bien, compétent, un partenaire qui avait fait la preuve qu’il pouvait être un allié solide quand j’avais eu besoin de lui. Je devinai que Navarro avait dû le cuisiner, à la suite de quoi ses hommes nous avaient retrouvés à la planque.
    L’hacienda elle-même avait livré quelques bonnes nouvelles. Les savants kidnappés à Santa Barbara avaient été retrouvés dans les laboratoires souterrains, ainsi que deux autres types enlevés plus tôt. Ils étaient tous sains et saufs, autant que pouvaient l’être des gens qui étaient prisonniers depuis des mois.
    D’un autre côté, Stephenson avait proposé de travailler avec Tess et moi pour aider Alex à surmonter ce qu’il avait vécu.
    Plusieurs choses me turlupinaient, pourtant. A commencer par le drone.
    Je connaissais les drones. Nous en avions un au-dessus de nos têtes la nuit où nous avions investi le labo de McKinnon. Plus récemment, et à la lumière du jour, je m’étais servi d’un Predator, en Turquie, alors que nous poursuivions Zahed, l’agent iranien. Je savais à quoi ils ressemblent. Et dans le ciel parfaitement clair de Merida, ce matin-là, je n’ai rien vu. Pas un reflet, pas un point, rien. Il est vrai que je n’avais pas vraiment pris le temps de lever le nez pour surveiller la voûte céleste. Mais j’aurais dû le voir, et ça me tarabustait. Ça me tarabustait suffisamment pour que je me renseigne auprès des gars de la base aérienne de Beale, en Californie, où se trouve le centre de contrôle des drones. Je savais qu’il n’était pas facile, pour la DEA, de contrôler un drone au-dessus du Mexique. Ils l’avaient fait deux ou trois fois dans le courant de l’année précédente, et ça avait causé pas mal de grabuge avec les federales . En tout cas, les gars de Beale m’avaient confirmé qu’ils n’avaient aucun drone, ce jour-là, au-dessus de la Californie et du Mexique.
    Ce qui voulait dire que Munro avait menti.
    Et s’il ne nous avait pas tracés à l’aide d’un drone, cela signifiait qu’il disposait d’un autre moyen. Qui consistait à tracer un objet que nous avions sur nous. Plus précisément, un objet que Navarro ou Alex devaient avoir sur eux, puisque le traqueur donnait à Munro, sur son écran, leur position en temps réel. Il semblait impossible qu’on ait placé un traqueur sur Navarro. Si Munro en avait été capable, il aurait chopé El Brujo et l’aurait vendu aux narcos, aurait empoché la prime et se serait retiré dans un coucher de soleil permanent, entre mojito et bronzage intégral.
    Ce qui voulait dire que le traqueur ne pouvait se trouver que sur Alex.
    Et il y avait aussi cette petite phrase, entendue très peu de temps auparavant, qui tournait et retournait dans ma tête, au point de devenir une véritable obsession.
    Et voilà pourquoi je venais d’abandonner ma voiture au fin fond de la Sequoia National Forest pour monter à pied vers un chalet de montagne.
    Le chalet de Hank Corliss.

71
    C’était un chalet en chêne, avec des toits pentus qui descendaient jusqu’au sol. Il paraissait minuscule en comparaison des arbres de plus de trente mètres de haut qui l’entouraient. Je trouvai Corliss
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