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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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Définitivement.
    L’hélico commença sa descente.

69
    Je sortis de mon abri sous l’hélico, aperçus de nouveau Alex. Nous tombions à pic vers la mer, et la mort approchait à toute vitesse. Je commençai à comprendre l’intérêt de la réincarnation… même si je n’étais pas encore prêt à renoncer à cette vie.
    Mes réflexions s’interrompirent tout net quand le contact eut lieu, brutal comme un plat-ventre, avec la surface de l’eau. Je tins bon, tandis que le gros hélicoptère se mettait aussitôt à couler.
    Je maintins mes jambes serrées autour du patin. L’hélico basculait, emporté par le poids des pales. Quelques secondes plus tard, j’aperçus le fond de l’océan, couvert de sable blanc, à travers un essaim de bulles d’air. Il n’y avait quasiment pas de fond. Je laissai mes jambes s’écarter du patin, mais je m’y tins des deux mains quand on toucha le sol.
    L’hélico se posa dans un tourbillon de sable, et j’entendis le gémissement sinistre du train d’atterrissage absorbant la plus grande partie du choc.
    Je regardai à l’intérieur de la cabine.
    Le pilote avait moins bien résisté que moi à l’impact avec la surface de l’eau. A moins que sa discussion avec Navarro n’ait dégénéré… De sombres rubans de sang montaient en spirale au-dessus de sa tête et de son torse, et se dissolvaient en de fins nuages pourpres.
    Je cherchai Alex du regard. Il était là, les bras tendus pour attirer mon attention, mais il semblait captif. Je compris pourquoi quand le visage de Navarro apparut derrière lui. Je me tins prêt à m’écarter de sa ligne de mire, constatai qu’il avait apparemment perdu son arme. Il était coincé par une partie du châssis qui s’était pliée sous l’impact. Il avait le pied droit bloqué contre le montant de son siège, et maintenait Alex contre lui tout en essayant de libérer sa jambe.
    Alex se débattait et se tortillait avec l’énergie du désespoir pour se libérer, le regard suppliant.
    Il fallait que je le rassure au plus vite. Je lui fis un geste, puis je me glissai de l’autre côté de l’hélico et m’approchai de la fenêtre fracassée du cockpit, par laquelle l’eau rentrait à gros bouillons. Calant mon brodequin contre le montant, je tirai dessus de toutes mes forces. La douleur dans mon dos s’était réveillée, mais j’insistai. Au bout d’une éternité, le montant se débloqua.
    Je me hissai à l’intérieur aussi vite que possible, dépassai le siège du copilote et me retrouvai face à face avec Alex. Il me tendit la main. Je m’avançai suffisamment près pour lui saisir le poignet – celui qui portait le gros bracelet Omnitrix qu’il n’ôtait jamais.
    Navarro enserrait encore des deux bras les jambes d’Alex, et je ne disposais plus que de quelques secondes avant que l’eau nous recouvre tous.
    Je saisis le bras de Navarro et lui cognai l’épaule. Sa prise se relâcha sur-le-champ, libérant Alex. Je fis sortir le gosse de la cabine, par le chemin que j’avais pris à l’aller, et je commençai à donner de grands coups de pied pour remonter à la surface.
    Mon regard se tourna alors vers Navarro.
    Il se trouvait toujours au fond de la cabine et essayait de repousser le siège, dans une tentative désespérée de se libérer. Juste avant de détourner la tête, je vis un énorme nuage de bulles d’air s’échapper de sa bouche. Il n’avait pas pu retenir son souffle plus longtemps. Je compris qu’il était mort.
    Je continuai à agiter les jambes pour regagner la surface, Alex serré contre moi, droit vers la lumière du soleil. Nous parvînmes ainsi à l’air libre.
    Je jetai un coup d’œil vers le rivage. Nous n’étions qu’à quelques dizaines de mètres de la terre ferme. Je savais que nous y arriverions.
    Alex et moi flottions comme des bouchons sur l’eau turquoise au calme trompeur. Il avait les bras serrés autour de mon cou. Et le regard serein, maintenant, un regard qui ressemblait davantage à celui d’un gosse de quatre ans. De plus, il me fixait sans la moindre trace de peur. Une grande première.
    — Comment tu as fait ? demanda-t-il, l’air émerveillé.
    Je lui fis un grand sourire satisfait.
    — Je suis ton papa, Alex. C’est tout. N’importe quel papa en ferait autant.
    Il y réfléchit un moment, et pour la première fois depuis que j’avais fait sa connaissance il me sourit à son tour. Oh, pas ce grand, large sourire qui découvre les dents. Mais un
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