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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes
Autoren: Conn Iggulden
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Kökötchu vit son nouveau maître adresser un
sourire affectueux à son plus jeune frère, Kachium. Apparemment, les deux
hommes étaient très proches et il en prit note. Le moindre détail pourrait lui
être utile dans les années à venir.
    — Nous avons écrasé l’alliance, Kachium. Ne l’avais-je
pas dit ? Tes chevaux caparaçonnés sont arrivés à point.
    — Comme tu me l’as enseigné, répondit Kachium.
    — Avec les nouveaux, voilà une armée pour parcourir les
plaines. Le moment est enfin venu de fixer le chemin.
    Gengis réfléchit avant de reprendre :
    — Envoie des cavaliers dans toutes les directions. Je
veux que tu ratisses la steppe à la recherche de toutes les petites tribus et
de toutes les familles errantes. Dis-leur de venir à la montagne Noire au
printemps prochain, près de l’Onon. Il y a là-bas une plaine assez vaste pour
accueillir les milliers que nous sommes. Nous nous y retrouverons, prêts à
chevaucher.
    — Quel message dois-je leur porter ?
    — Dis-leur de venir à moi. Dis-leur que Gengis les
convie à un rassemblement. Plus personne ne peut à présent nous séparer. Ils
peuvent me suivre ou passer leurs derniers jours à guetter mes guerriers à l’horizon.
Dis-leur cela.
    Le khan regarda autour de lui avec satisfaction. En sept ans,
il avait rassemblé plus de dix mille hommes. Avec les survivants des tribus
alliées vaincues, il en avait près du double. Nul ne pouvait plus le contester
comme chef. Il se tourna vers l’est, imagina les villes opulentes qui s’y
trouvaient.
    — Les Jin ont semé la discorde entre nous pendant des
générations. Ils nous ont dominés comme si nous étions des chiens sauvages. Ce
temps n’est plus. J’ai réuni notre peuple et je leur ai donné des raisons de
trembler.

 
1
    À la fin de ce jour d’été, le campement des Mongols s’étirait
dans toutes les directions à l’ombre de la montagne Noire. Aussi loin que
portait le regard, la plaine immense était parsemée de yourtes entourées de
feux de cuisson dont la lueur éclairait le sol. Au-delà, des troupeaux de
chevaux, de chèvres, de moutons et de yaks dénudaient la terre de son herbe
dans leur faim incessante. Chaque matin à l’aube, on conduisait les bêtes à la
rivière et sur de bons pâturages avant de revenir aux yourtes. Bien que Gengis
maintînt l’ordre, la tension et la méfiance croissaient. Nul n’avait jamais vu
une telle armée et chacun se sentait submergé par le nombre. On échangeait des
insultes pour des offenses réelles ou imaginaires car les hommes se trouvaient
mal à l’aise de vivre trop près de guerriers qu’ils ne connaissaient pas. Le
soir, des rixes éclataient entre les jeunes, malgré leur interdiction. Chaque
matin, on découvrait le corps d’un ou deux hommes qui avaient tenté de régler
un vieux compte ou d’assouvir une vieille rancune. Les guerriers marmonnaient
entre eux en attendant d’apprendre pourquoi on les avait fait venir si loin de
leurs terres.
    Au centre de la profusion de tentes et de chariots se
trouvait la yourte de Gengis, qui ne ressemblait à rien de ce qu’on avait vu
jusque-là dans la plaine. Plus haute de moitié que les autres, elle était deux
fois plus grande et faite de matériaux plus solides que le treillis de bois
habituel. Trop lourde pour être facilement démontée, elle reposait sur une
plateforme à roues tirée par huit bœufs. La nuit venue, des centaines de
guerriers dirigeaient leurs pas vers cette yourte pour avoir confirmation de ce
qu’ils avaient entendu dire et s’émerveiller.
    À l’intérieur, elle était éclairée par des lampes à graisse
de mouton qui répandaient une lumière chaude et épaississaient l’air. Les
parois étaient tendues de bannières de guerre en soie mais Gengis, dédaignant
tout signe de richesse, était assis sur un banc grossier. Étendus sur des
couvertures de cheval empilées, ses frères buvaient et bavardaient.
    Devant le khan se tenait un jeune guerrier nerveux, encore
couvert de sueur après la longue chevauchée qui l’avait amené là. Les hommes
qui entouraient Gengis ne semblaient pas accorder d’attention au messager, qui
avait pourtant remarqué que leurs mains ne s’éloignaient jamais de leurs armes.
Comme ils ne semblaient pas préoccupés par sa présence, il se demanda si ce n’était
pas chez eux une habitude. Le khan et les anciens de son peuple avaient pris
une décision et il espérait qu’ils savaient ce
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