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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes
Autoren: Conn Iggulden
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connue : 1211. Gengis
était le chef de son peuple depuis cinq ans. Il était au summum de sa force
physique et combattait avec ses hommes. Il est peu probable qu’il ait eu alors
beaucoup plus de quarante ans, mais il n’en avait peut-être que trente, comme
je l’ai mentionné.
    La bataille de la Gueule du Blaireau est considérée comme l’une
des plus grandes victoires de Gengis. Avec des troupes très inférieures en
nombre et sans possibilité de manœuvre, il envoya des hommes escalader des
montagnes jugées inaccessibles afin de prendre l’ennemi à revers. La cavalerie
jin fut mise en déroute par les Mongols et dut battre en retraite dans ses
propres lignes. Dix ans plus tard, des ossements jonchaient encore le sol sur
cinquante kilomètres à la ronde. Avec les problèmes habituels de transcription,
la passe est mentionnée dans des textes anciens sous le nom de Yuhung, qui peut
se traduire par « blaireau ».
    Après avoir perdu la bataille, le général Zhu Zhong retourna
effectivement à Yenking, assassina l’empereur et se proclama régent.
     
     
    La ville de Yenking était imprenable, avec près d’un millier
de tours hérissant ses murailles. Chacune était défendue par des arbalètes
géantes pouvant tirer d’énormes projectiles à un kilomètre de distance. Les Jin
disposaient en outre de trébuchets capables de projeter de lourdes charges à
des centaines de mètres des murailles. Ils connaissaient la poudre et
commençaient à l’utiliser pour faire la guerre, mais uniquement de manière
défensive à l’époque. Leurs catapultes lançaient sur l’ennemi des pots en
argile remplis de pétrole distillé : de l’essence. Prendre d’assaut une
telle forteresse aurait brisé les reins de l’armée des Mongols, qui choisirent
plutôt de dévaster les environs et d’affamer Yenking pour la forcer à se rendre.
    Cela prit quatre ans et les habitants en étaient réduits à
manger leurs morts lorsqu’ils ouvrirent enfin les portes et capitulèrent, en
1215. Gengis accepta leur reddition, accompagnée d’un tribut d’une valeur
inimaginable. Puis il retourna sur les pâturages de son enfance, comme il le
fit toute sa vie. À peine avait-il tourné le dos que l’empereur s’enfuit dans
le Sud. Si Gengis ne revint pas lui-même à Yenking, il envoya une armée venger
cette trahison. Certaines parties de la ville brûlèrent pendant un mois.
     
     
    Malgré sa haine des Jin, Gengis ne serait pas celui qui
finirait par les soumettre. Cela incomberait à ses fils et à son petit-fils
Kublai Khan. À son apogée, Gengis partit de Chine pour aller vers l’ouest. Certes,
les monarques islamiques refusèrent de reconnaître son autorité, mais il était
trop visionnaire pour agir sans réflexion. Fait étrange, et longuement débattu
par les historiens, il quitte la Chine alors qu’elle est sur le point de tomber
à ses pieds. Peut-être s’est-il simplement laissé détourner de sa haine par le
défi du shah du Khwarezm. Gengis n’était pas homme à ne pas relever un défi, quel
qu’il soit. Il semblait au contraire les aimer.
     
     
    Comprenant la notion de nation et de lois, il élabora
lentement son propre code, le Yasa.
    « Si les grands, les chefs militaires et les chefs des
nombreux descendants du khan qui naîtront plus tard n’adhèrent pas strictement
au Yasa, le pouvoir de l’État sera brisé et disparaîtra. Ils auront beau
chercher Gengis Khan, ils ne le trouveront pas. » Ce sont les propres mots
de Gengis Khan.
    Nous avons ici le visionnaire capable de rêver d’une nation
à partir de tribus dispersées et de saisir ce que cela impliquait de diriger un
territoire aussi vaste.
     
     
    Gengis utilisa comme je le décris le système des tentes
blanche, rouge et noire. C’était en quelque sorte de la propagande visant à
obtenir la chute rapide des villes par la peur. Les troupeaux mongols ayant
toujours besoin de pâturages, il fallait éviter autant que possible les longs
sièges, qui ne correspondaient ni au tempérament mongol ni à la façon de Gengis
de faire la guerre, dans laquelle rapidité et mobilité étaient des facteurs
essentiels. De même, pousser des prisonniers devant soi pour affaiblir les
défenses de l’ennemi relevait pour lui du simple bon sens, toute cruauté mise à
part. À certains égards, Gengis était fondamentalement pragmatique, mais il
convient de mettre aussi l’accent sur l’un des objectifs de la guerre mongole :
la
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