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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes
Autoren: Conn Iggulden
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d’une
maigreur extrême et titubaient sous l’effort. Lorsqu’ils s’arrêtaient un
instant pour se reposer, les officiers jin les fouettaient sauvagement jusqu’à
ce qu’ils repartent ou qu’ils meurent.
    Des centaines de chariots furent amenés dans la plaine et
disposés en files bien nettes par des Jin en sueur qui retournèrent dans la
ville en chercher d’autres. Les hommes de Temüge s’efforçaient d’en tenir le
compte mais c’était déjà le chaos et Gengis rit en voyant son frère s’affairer,
le visage écarlate, crier des ordres en se démenant au milieu de ces richesses
qui semblaient avoir surgi du sol.
    — Que feras-tu du tribut ? demanda Kachium, qui se
tenait près de lui.
    Tiré de ses pensées, le khan haussa les épaules.
    — Que peut emporter un homme sans être trop chargé pour
se battre ?
    — Temüge voudrait que nous nous bâtissions une capitale,
il te l’a dit ? Il dresse les plans d’une ville qui ressemble plus qu’un
peu à une cité jin.
    Gengis eut un grognement dédaigneux avant qu’une quinte de
toux le fasse se pencher en avant sur sa selle, le souffle coupé. Comme s’il n’avait
pas été témoin de ce moment de faiblesse, Kachium poursuivit :
    — Nous ne pouvons pas simplement enterrer l’or, frère. Nous
devons en faire quelque chose.
    Quand Gengis fut capable de répondre, la repartie cinglante
qu’il avait préparée lui était sortie de la tête.
    — Nous avons parcouru les rues de villes jin, toi et
moi. Tu te souviens de leur odeur ? Quand je pense à chez nous, je songe à
des ruisseaux d’eau pure et à des vallées d’herbe tendre, pas à la possibilité
de jouer aux nobles jin derrière des murailles. N’avons-nous pas montré au
monde que les murailles rendent faibles ?
    Pour appuyer ses dires, il désigna la file de chariots qui
continuait à sortir de Yenking. Plus d’un millier étaient déjà dans la plaine
et la colonne s’étirait encore à l’intérieur, au-delà de la porte.
    — Alors, nous n’aurons pas de murailles, conclut
Kachium. Nos murailles seront les guerriers que tu vois autour de toi, plus
solides que n’importe quelle construction de pierre et de chaux.
    Gengis lui adressa un regard appuyé.
    — Je vois que Temüge a été convaincant.
    Kachium parut embarrassé.
    — Je me moque de ses visions de places de marché et de
maisons de bains. Mais il parle aussi de lieux de savoir, de savants formés à
soigner les blessures des guerriers. Il aspire à un temps où nous ne serons
plus en guerre. Nous n’en avons jamais connu, mais cela ne signifie pas que c’est
impossible.
    Les deux hommes regardèrent un moment les files de chariots.
Même avec toutes les remontes des tumans, ils auraient du mal à transporter un
tel trésor. Il était naturel de rêver aux possibilités qu’il ouvrait.
    — J’ai peine à imaginer la paix, avoua Gengis. Je ne l’ai
jamais connue. Tout ce que je désire, c’est retourner chez moi et guérir du mal
qui m’accable. Chevaucher toute la journée et retrouver ma vigueur. Tu voudrais
que je construise des villes dans ma steppe ?
    — Pas des villes. Nous sommes des cavaliers, frère. Il
en sera toujours ainsi. Mais peut-être une capitale, une ville unique pour le
peuple que nous avons uni. D’après ce qu’en dit Temüge, j’imagine de vastes
terrains d’entraînement pour nos guerriers, un endroit où nos enfants pourront
vivre sans la peur que nous avons connue.
    — Ils s’amolliraient, argua Gengis. Ils deviendraient
aussi faibles et inutiles que les Jin, et un jour surgirait un autre ennemi, dur,
maigre et dangereux.
    Kachium secoua la tête.
    — Nous sommes les Loups, mais même des loups ont besoin
d’un abri où dormir. Je ne veux pas des maisons de pierre de Temüge, mais nous
pourrions peut-être avoir une cité de yourtes que nous déplacerions quand il n’y
aurait plus de pâturages.
    — Voilà qui est mieux, répondit Gengis. J’y réfléchirai.
J’aurai tout le temps de le faire pendant notre retour et tu as raison, nous ne
pouvons pas enterrer tout cet or.
    Des milliers d’esclaves sortis avec les chariots se tenaient
en files misérables. Un grand nombre d’entre eux n’étaient que de jeunes
garçons ou filles offerts au khan par l’enfant empereur.
    — Ils pourraient construire cette cité pour nous, suggéra
Kachium en les montrant. Et quand nous serons vieux, nous aurions un endroit
tranquille où mourir.
    — J’ai dit
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