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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes
Autoren: Conn Iggulden
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un jeune garçon s’avança sur l’herbe, vêtu d’une longue
tunique verte ornée de pierres précieuses sur des jambières noires. Un col haut
l’obligeait à garder la tête droite. Ses yeux ne manifestèrent aucune frayeur
lorsqu’ils croisèrent ceux du khan et Gengis éprouva une certaine admiration
pour le courage de l’enfant.
    Le Mongol fit un pas en avant et sentit sur lui le regard
dur des soldats jin.
    — Fais-les reculer, dit-il à mi-voix au Premier
ministre.
    Ruin Chu s’inclina et cria un ordre. Les officiers impériaux
fixèrent un moment Gengis avant de reculer lentement, avec réticence. L’idée de
pouvoir protéger le jeune empereur au cœur même du camp mongol était ridicule, mais
Gengis devinait la loyauté farouche qui animait ces hommes. Simplement, il ne
voulait pas qu’un geste malencontreux les surprenne et qu’ils se ruent à l’attaque.
Une fois qu’ils se furent éloignés, il ne pensa plus à leur présence et s’approcha
de l’empereur.
    — Sois le bienvenu dans mon camp, dit-il en langue jin.
    L’enfant leva les yeux vers lui sans répondre et Gengis
remarqua que ses mains tremblaient.
    — Vous avez tout ce que vous vouliez, lâcha soudain l’enfant
d’une voix frêle.
    — Je voulais que le siège se termine, d’une façon ou d’une
autre. C’en est une.
    Xuan redressa encore la tête.
    — Nous attaquerez-vous, maintenant ?
    — Ma parole est de fer, je l’ai dit, petit homme. Si c’était
ton père qui se tenait devant moi, je reconsidérerais peut-être la question. Nombreux
sont ceux des miens qui applaudiraient à une telle ruse.
    Il s’interrompit pour déglutir, ne put retenir un accès de
toux.
    — J’ai tué des loups, je ne chasse pas le lapin, reprit-il,
agacé par le sifflement accompagnant ses mots.
    — Je ne serai pas toujours aussi jeune, seigneur khan. Vous
pourriez regretter de m’avoir laissé en vie.
    Gengis sourit de ce ton de défi précoce, qui fit au
contraire grimacer Ruin Chu. D’un mouvement souple, le khan dégaina son sabre, en
posa la pointe sur l’épaule de Xuan, contre le col.
    — Tous les grands hommes ont des ennemis. Les tiens
entendront que j’ai approché ma lame de ton cou et qu’aucune armée, aucune cité
jin, n’a pu l’en écarter. Plus tard, tu comprendras que cela me donne plus de
satisfaction que te tuer.
    Il toussa de nouveau, s’essuya la bouche de sa main libre.
    — Je t’ai offert la paix, petit homme. Je ne dis pas que
je ne reviendrai pas, ni que mes fils et leurs généraux ne se tiendront pas
sous ces murailles dans les années à venir. Tu t’es acheté la paix pour un an, peut-être
deux ou trois. C’est plus que ce que ton peuple a jamais accordé au mien.
    Avec un soupir, il remit son arme au fourreau et reprit :
    — Une dernière chose, avant que je regagne les contrées
de mon enfance…
    — Que voulez-vous de plus ? répliqua Xuan.
    Il était blême, à présent, mais ses yeux demeuraient froids.
    — Agenouille-toi devant moi, empereur des Jin, et je
partirai.
    Les yeux du jeune garçon s’emplirent de larmes rageuses.
    — Je n’en ferai rien !
    Ruin Chu s’approcha, se pencha nerveusement vers l’oreille
de Xuan.
    — Fils du Ciel, vous le devez, murmura-t-il.
    Gengis garda le silence et, finalement, les épaules du jeune
garçon vaincu s’affaissèrent. Regardant droit devant lui, il s’agenouilla.
    — N’oublie pas ce jour quand tu auras grandi, lui
recommanda Gengis.
    L’enfant ne répondit pas, son ministre le ramena au
palanquin et l’aida à y monter. Le cortège jin se reforma et repartit vers la
ville.
    Gengis le regarda s’éloigner. Le tribut avait été payé, son
armée attendait l’ordre de se mettre en route. Plus rien ne le retenait sur
cette plaine maudite qui ne lui avait apporté que faiblesse et frustration.
    — Rentrons, dit-il à Kachium.
    Un cor retentit et l’ost immense s’ébranla.
     
     
    La maladie de Gengis s’aggrava pendant les premières
semaines du voyage. Il avait la peau brûlante et transpirait constamment, souffrait
d’éruptions de boutons au bas-ventre et sous les aisselles. Il avait une
respiration laborieuse et sifflante, ne parvenait pas à s’éclaircir la gorge. Il
lui tardait de retrouver l’air pur et frais de ses montagnes et, contre tout
bon sens, il passait des journées entières en selle à scruter l’horizon.
    Un mois après le départ de Yenking, les abords du désert
furent en vue
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