Le secret de la femme en bleu

Louis afin d’en être compris. Ainsi se trouvait confirmée la large diffusion de ces langues, ancêtres de l’allemand et du français.
    Ayant renforcé leurs liens, les deux princes marchèrent sur Aix-la-Chapelle et en chassèrent Lothaire. Cependant les royaumes étaient menacés de toutes parts : par les raids des Vikings sur les côtes, par les incursions des Sarrasins et leurs attaques contre l’Italie, par la rébellion des Aquitains et celle des Saxons, par les opérations des Bretons… Le danger incita les frères ennemis à s’entendre. Les négociations, commencées au printemps 842, aboutirent en août 843 au traité de Verdun. Il délimita trois parts : Lothaire, avec le titre d’empereur, obtint un territoire s’étendant de la mer du Nord à la Campanie avec les deux « capitales », Aix et Rome ; à Charles fut dévolue la partie de l’empire située, grosso modo, à l’ouest de la Meuse et de l’Escaut, de la Saône et du Rhône, avec des « poches » à l’est. A Louis échut tout ce qui était à l’est du Rhin et au nord des Alpes.
    Ainsi les ambitions familiales, qui menaçaient déjà la reconstruction impériale du temps de Charlemagne et dont il avait espéré éviter les ravages par les dispositions testamentaires de 806, finirent par aboutir, moins d’un demi-siècle plus tard, à un partage qui va marquer de façon décisive l’histoire de l’Europe. Quant au rêve impérial, dont la disparition désola les clercs carolingiens qui avaient espéré le maintien d’un empire chrétien puissant, il n’a cessé pendant plus de dix siècles d’inspirer les politiques, les diplomates et les conquérants, pour le meilleur et, le plus souvent, pour le pire.

REMERCIEMENTS
    Je voudrais exprimer ici mes chaleureux remerciements à M. Pierre-Édouard Wagner, conservateur à la Médiathèque du Pontiffroy (Metz), pour ses précieuses indications ainsi que pour la documentation dont il m’a fait bénéficier, concernant non seulement la ville de Metz et la région mosellane à l’époque de Charlemagne, mais aussi certains aspects de la société carolingienne, notamment dans le domaine ecclésiastique.
    Ils vont également aux bibliothécaires de cette Médiathèque, comme aux conservateurs des Archives départementales de la Moselle et à ceux des Archives municipales de Thionville où j’ai pu trouver en particulier des précisions intéressantes sur la résidence impériale et le plaid général de 806.

Erwin le Saxon (06) : Le secret de la femme en bleu

SUR L’AUTEUR
    Historien de formation, Marc Paillet est né en 1918. Après avoir participé activement à la Résistance, il commence une carrière de journaliste qu’il termine comme directeur du Service économique de l’Agence France Presse en 1982, date à laquelle il est nommé membre de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle. Ces activités lui inspirent plusieurs ouvrages, notamment Le Journalisme, fonctions et langages du quatrième pouvoir et un pamphlet intitulé Télé-gâchis . Marc Paillet est également l’auteur de nombreux essais et romans, parmi lesquels Le Remords de Dieu , fresque historique décrivant la fin du monde antique et la naissance de la féodalité, à travers la vie de deux clercs pourvus de dons miraculeux. Passionné d’arboriculture, de science-fiction et de musique, il est lui-même pianiste.

 
     
     
    Achevé d’imprimer par Elsnerdruck
à Berlin
     
     
     
     
     
     
     
     
    N° d’édition : 2873
    Dépôt légal : février 1998
    Imprimé en Allemagne