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Le secret de la femme en bleu

Le secret de la femme en bleu

Titel: Le secret de la femme en bleu
Autoren: Marc Paillet
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poids sur mes épaules… Je t’en prie : écoute-moi ! Si ma présence à Sainte-Glossinde ne les avait pas conduits à ce coup de folie, peut-être seraient-ils encore vivants et libres !
    — Oui, prêts à commettre d’autres abominations ! s’indigna le Saxon. Mais, apaise-toi ! De toute façon, ils étaient perdus.
    — Que je le veuille ou non, jeta-t-elle, c’est moi qui les ai perdus ! Les cris de leurs souffrances ne cessent de retentir à mes oreilles…
    Elle se mordit les lèvres.
    — Ah ! que je suis misérable ! Et maintenant, toute cette vie devant moi… Vois-tu, s’il n’y avait pas mon fils…
    — Prie ! Pour lui et pour toi. Le temps adoucira ta peine.
    — Prier ? Aurais-tu oublié qui je suis ?
    — Une créature de Dieu !
    Elle fixa sur le Saxon le regard de ses étranges yeux.
    — N’ai-je pas été plutôt, pour toi, la chèvre qu’on attache au piquet pour piéger et abattre le loup-cervier ?
    — Me détestes-tu donc ?
    — Je devrais…

POSTFACE
    Les dispositions testamentaires arrêtées par Charlemagne et qui prévoyaient un partage de l’empire entre ses trois fils légitimes furent frappées de nullité par la mort de Pépin d’Italie en 810 suivie, un an après, par celle de Charles le Jeune. A la mort de l’empereur, en 814, Louis, roi d’Aquitaine demeura le seul héritier.
    Louis le Pieux avait lui-même trois fils : Lothaire, le plus âgé, auquel il conféra le droit de succession impériale et qu’il associa à son gouvernement, créant ainsi le droit d’aînesse, Pépin, roi d’Aquitaine et Louis, roi de Bavière. Quant au royaume d’Italie, il fut confié à Bernard, fils de Pépin d’Italie. Pépin d’Aquitaine, Louis de Bavière et Bernard d’Italie étaient placés sous l’autorité de Lothaire.
    Cependant l’empereur Louis, veuf depuis 818, décida d’épouser Judith, de la puissante et ambitieuse famille des Welfs qui lui donnera en 823 un fils, Charles, le futur Charles le Chauve.
    Dès lors les conflits pour le pouvoir ne vont pas tarder à éclater, notamment entre le clan de la nouvelle impératrice et celui de Lothaire. Une première révolte aboutit au remplacement de Louis par Lothaire, en fait sinon en droit, à la fuite des partisans de Judith qui est enfermée dans un monastère. Le petit Charles est enlevé à sa mère. Mais Louis le Pieux parvient à retourner la situation, à reprendre le pouvoir et à faire libérer Judith et les siens. Il établit alors, en 831, les modalités d’un nouveau partage de l’empire.
    Ce partage entraîne une révolte qui éclate en 833. Lothaire réussit à faire destituer par une assemblée de clercs réunis à Soissons son père Louis, qui doit s’humilier et est soumis à une pénitence perpétuelle. Mais la discorde dresse bientôt les uns contre les autres les fils de Louis le Pieux et les factions qui se disputent le pouvoir. Les dommages causés par cette guerre civile ramènent à Louis les sujets de l’empire. Ceux qui l’avaient destitué sont obligés de lui rendre dignité et pouvoir ; il retrouve Judith et son fils Charles et, à Metz, berceau de la puissance carolingienne, Drogon, le fils de Régina, évêque de cette cité, replace sur sa tête la couronne impériale.
    La fin du règne de Louis le Pieux est marquée par d’autres soulèvements conduits notamment par Louis de Bavière et les partisans de Pépin, mort en 838. Ils sont tous matés. En 839, Judith obtient de l’empereur, affaibli par l’âge, un partage à deux de l’empire : Lothaire, par l’accord de Worms, reçoit tous les territoires situés à l’est de la Meuse, Charles le reste de l’empire. Les deux princes font promesse de s’entraider. Ainsi la tradition franque qui faisait des royaumes des possessions personnelles l’emportait sur les notions romaines d’unité impériale et de « chose publique ».
    Cet accord de Worms, cependant, ne mit pas fin aux affrontements qui opposèrent, après la mort de Louis le Pieux en 840, Lothaire, réclamant pour lui seul la totalité de l’héritage, à Louis de Bavière allié à Charles, fils de Judith. Après de sanglantes batailles dont celle de Fontenay-en-Puisaye, près d’Auxerre, Louis et Charles, pour faire pièce aux menées de Lothaire qui continuait d’intriguer, décidèrent de renforcer leur alliance par un acte solennel. Ce furent les serments de Strasbourg, prononcés devant leurs troupes en langue germanique par Charles, en langue romane par
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