Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret de la femme en bleu

Le secret de la femme en bleu

Titel: Le secret de la femme en bleu
Autoren: Marc Paillet
Vom Netzwerk:
Régina est jalousée ?
    — Oh, tu le sais aussi bien que moi ! D’ailleurs, chaque fois que Charles distingue quelqu’un, pour une raison ou pour une autre, ce quelqu’un n’a qu’à bien se tenir !
    Childebrand se tut un instant, pensant à son ami Erwin.
    — Oui, la faveur du prince ne fait pas que des heureux. Et pourtant, corrigea-t-il, je crois qu’il a existé peu de monarques aussi équitables que lui et aussi constants dans la bienveillance.
    — Mais avec les femmes, mon père, il s’agit souvent de tout autre chose que de constance et de bienveillance.
    Cette remarque, venant d’une modeste nourrice, attira l’attention du missus dominicus.
    — Pourquoi me regardes-tu ainsi ? dit-elle.
    — Je me demandais qui tu étais, d’où tu venais.
    Elle sourit.
    — Je suis fille d’une captive bavaroise et d’un Franc entré, sur ordre de Charles le Grand, au service du tout jeune Pépin que son père avait fait roi d’Italie. J’ai appris à lire, à écrire même, à compter et à chanter dans un couvent lombard. On m’a mariée à dix-sept ans avec un rustre qui n’était jamais là, sauf, de passage, pour me faire deux enfants. Je suis entrée au service de Régina en devenant la nourrice de ses enfants.
    — Je vois, dit pensivement Childebrand. Je crois que tu peux m’être d’un grand secours. S’il te revient quelque chose en mémoire, si tu observes quelque incident, même si cela pourrait paraître de peu d’importance, ne manque pas de m’en faire part, à moi ou à mon assistant…
    — Le chauve ?
    — Oui. Il s’appelle Doremus.
    — Ainsi sera fait, seigneur, dit-elle avec une légère révérence.
    Childebrand allait franchir la porte quand, se ravisant, il se retourna pour demander :
    — Quel temps faisait-il cette nuit-là ?
    — Affreux ! Pluie et vent !
    — En effet… A bientôt, Blanche.
    Doremus et Sauvat commencèrent les investigations que leur avait confiées le missus dominicus par la porte du sud. Au poste de garde, on confirma que le convoi transportant les deux coffres, qui allaient être volés quelques heures plus tard, était arrivé un peu avant midi. Le précieux chargement était placé sur un chariot sous la surveillance d’une dizaine de gardes.
    — Connaissiez-vous ceux qui composaient cette troupe ? demanda Sauvat.
    — Aucun ! répondit le chef de poste. Ces hommes-là avaient veillé sur le transport depuis le début, c’est-à-dire depuis Tours.
    — Et leur chef ?
    — Non ! Pas de raison qu’on le connaisse !
    — L’a-t-on revu depuis ?
    — Pas de raison non plus qu’on le revoie. Il n’avait plus rien à faire par ici.
    — Soit, dit Doremus. Reprenons à l’arrivée du convoi ! Alors ?
    — J’ai fait prévenir le comte Hainrik, les seigneurs Hunault et Romuald. Ils sont arrivés immédiatement avec Médéric et des miliciens. Le représentant du chambellan, celui du sénéchal et celui de la chancellerie ont examiné les coffres ; ils ont constaté qu’ils étaient scellés comme il faut.
    — Tu veux dire que les sceaux étaient bien en place et authentiques ?
    — C’est ça ! affirma le chef de poste. Sur les deux coffres le sceau de Fridugise, abbé de Saint-Martin de Tours ! Ils ont vérifié aussi que les actes indiquant le contenu de ces caisses portaient le même sceau.
    — Après cela, le convoi a-t-il franchi cette entrée ?
    — Pas tout le convoi. Le chariot avec les coffres, ceux qui l’avaient gardé pendant le voyage, leur chef aussi, tout ça encadré par les miliciens de Médéric, ceux d’ici, quoi !
    — Et où le chariot a-t-il été déchargé ?
    — Près de la grande entrée du palais. Juste devant. A ce qu’on m’a dit, ce sont les domestiques du convoi qui ont transporté les coffres jusqu’à la chambre du roi.
    — … de l’empereur !
    — Si tu veux. C’est la même chose ! Évidemment, ces domestiques-là ont dû être tenus à l’œil jusqu’à ce qu’ils aient bien mis les caisses en place.
    — Sans doute.
    Doremus réfléchit un instant.
    — Si j’ai bien compris, reprit-il, le contenu des coffres n’a pas été vérifié à leur arrivée ici même.
    Le chef de poste s’esclaffa.
    — Pour mettre tous ces beaux deniers sous le nez de tout un chacun ? Tu veux rire !
    — Les coffres étaient-ils lourds ?
    — Qu’est-ce que j’en sais… D’ici on ne peut rien voir de ce qui se passe au palais… et puis ce n’était plus mon affaire.
    — Bien, bien… dit Doremus songeur. Et
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher