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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver
Autoren: Bernard Cornwell
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Au
nord, vivait l’étrange peuple des Scottish Highlands, qui étaient toujours
prêts à lancer des razzias destructrices dans le sud, mais aucun de ces ennemis
n’était aussi craint que les Saxons, honnis entre tous, qui commencèrent par
piller l’est de la Bretagne avant de le coloniser et de s’en emparer, puis se
lancèrent à la conquête du cœur de la Bretagne, qu’ils rebaptisèrent du nom
d’« Angleterre ».
    Face à ces
ennemis, les Bretons étaient loin d’être unis. Leurs royaumes semblent avoir
mis autant d’énergie à se combattre les uns les autres qu’à contrer les
envahisseurs, et sans doute étaient-ils aussi idéologiquement partagés. À
l’héritage de Rome  – droit, industrie, savoir et religion  –,
devaient s’opposer les nombreuses traditions indigènes violemment réprimées au
cours de la longue occupation romaine, mais qui n’avaient jamais entièrement
disparu. Parmi celles-ci, le druidisme occupait une place de choix. Les Romains
écrasèrent le druidisme en raison de ses accointances avec le nationalisme
breton  – donc antiromain  – et ils essayèrent de le remplacer par un
fouillis d’autres religions, dont naturellement le christianisme. Chez les
spécialistes, l’idée prévaut que celui-ci était largement répandu en Bretagne
après l’occupation romaine (quand bien même il s’agissait d’un christianisme
peu familier aux esprits modernes), mais le paganisme y était sans doute
également vivant, surtout dans les campagnes (le mot païen vient du
latin paganus, qui désigne les « gens de la campagne »). Et,
avec l’effondrement de l’État post-romain, les hommes et les femmes de ce pays
durent se raccrocher aux puissances surnaturelles qui s’offraient à eux. Il
s’est trouvé au moins un chercheur moderne pour suggérer que le christianisme
s’accommoda heureusement des vestiges du druidisme breton et que les deux
confessions coexistèrent pacifiquement : mais la tolérance n’ayant jamais
été le fort de Eglise, ses conclusions me laissent sceptique. Ma conviction
c’est que la Bretagne d’Arthur n’était pas moins déchirée par les dissensions
religieuses que par les invasions et les conflits politiques. Avec le temps,
bien entendu, les récits arthuriens ont pris une forte coloration chrétienne,
surtout dans leur obsession du Graal, même s’il est permis de douter qu’Arthur
ait jamais eu connaissance d’un tel calice. Il se pourrait toutefois que la
légendaire Quête du Graal ne fût pas entièrement une fabrication tardive tant
les ressemblances sont frappantes avec d’autres contes populaires celtiques de
guerriers en quête de chaudrons magiques : des légendes païennes sur
lesquelles les auteurs chrétiens devaient ensuite gloser pieusement, comme sur
tant d’autres aspects de la mythologie arthurienne, enfouissant ainsi une
tradition beaucoup plus vieille, qui n’apparaît plus aujourd’hui que dans les
vies fort anciennes et obscures de saints celtes. Fait surprenant, cette
tradition dépeint Arthur sous les traits d’un scélérat et d’un ennemi du
christianisme. L’Église celte, à ce qu’il semble, n’aimait guère Arthur et, à
lire les vies de saints, on en devine la raison : ilaurait
confisqué l’argent de l’Église pour financer ses guerres  – ce qui
expliquerait pourquoi Gildas, un ecclésiastique et l’historien le plus proche
d’Arthur  – refuse de lui faire crédit des victoires bretonnes qui
freinèrent temporairement l’avancée des Saxons.
    La Sainte-Épine, bien sûr, aurait
existé à Ynys Wydryn (Glastonbury), si nous croyons la légende suivant laquelle
Joseph d’Arimathie aurait apporté le Saint-Graal à Glastonbury en l’an 63 de
notre ère. Mais cette histoire n’apparaît en réalité qu’au XII e siècle et je soupçonne donc que
mon introduction de l’Épine dans Le Roi de l’hiver est l’un de mes
nombreux anachronismes délibérés. Lorsque j’entrepris ce livre, j’étais bien
décidé à en exclure tout anachronisme, y compris les broderies de Chrétien de
Troyes, mais ce purisme aurait exclu Lancelot, Galahad, Excalibur et Camelot,
sans parler de personnages tels que Merlin, Morgane et Nimue. Merlin a-t-il
existé ? Les preuves sont moins probantes encore que pour Arthur, et il
est hautement improbable qu’ils aient coexisté ; reste qu’ils sont
inséparables, et il m’a paru impossible de laisser Merlin sur la touche. En
revanche, je me
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