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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver
Autoren: Bernard Cornwell
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esclaves et terre ; Arthur ne voulait que
l’amitié. « Et Gwent ? demanda Cuneglas à Arthur. Que voudra Tewdric ? »
    Arthur regarda
ostensiblement la vallée qui disparaissait dans la nuit. « Je ne vois
aucun homme de Gwent, Seigneur Roi. Si un homme ne participe pas à un combat,
il n’a pas voix au chapitre à l’heure du règlement. Mais je puis t’assurer,
Seigneur Roi, que Gwent a soif de paix. Le roi Tewdric ne demandera rien
d’autre que ton amitié et l’amitié de mon roi. Une amitié que nous nous
engagerons mutuellement à ne jamais briser.
    — Suis-je
libre d’aller si je m’y engage ? demanda Cuneglas avec méfiance.
    — Où bon
te semble, Seigneur Roi, bien que je te demande de m’autoriser à t’accompagner
à Caer Sws pour prolonger cette discussion.
    — Et mes
hommes peuvent aller librement ?
    — Avec
leurs armes, leur or, leur vie et mon amitié », répondit gravement Arthur,
avide de s’assurer que ce serait la dernière bataille que se livreraient jamais
les Bretons, même s’il avait pris grand soin, remarquai-je, de ne dire mot de
Ratae. Cette surprise pouvait attendre.
    Cuneglas
semblait encore trouver l’offre trop belle pour être vraie mais, se souvenant
peut-être de son amitié passée avec Arthur, il sourit. « Tu auras ta paix,
Seigneur Arthur.
    — À une
dernière condition », ajouta inopinément Arthur d’un ton bourru. Il
prononça ces derniers mots d’une voix faible, en sorte que nous ne fûmes que
quelques-uns à les entendre. Visiblement sur ses gardes, Cuneglas attendit.
« Promets-moi, Seigneur Roi, sur ton serment et sur ton honneur, qu’à sa
mort ton père m’a menti. »
    La paix était
suspendue à la réponse de Cuneglas. Un instant, il ferma les yeux, comme
blessé, puis il prit la parole. « Mon père ne s’est jamais beaucoup soucié
de vérité, Seigneur Arthur, il ne pensait qu’aux paroles qui servaient ses
ambitions. Mon père était un menteur, sur ma foi.
    — Alors
nous avons la paix ! » s’exclama Arthur. Je ne l’avais vu qu’une fois
plus heureux : le jour où il avait épousé sa Guenièvre, mais maintenant,
dans la fumée et l’odeur acre d’une bataille gagnée, il paraissait presque
aussi joyeux que dans cette sommière fleurie au bord d’un ruisseau. En vérité,
il ne pouvait guère exprimer sa joie car il avait obtenu ce qu’il désirait plus
que tout au monde. Il avait fait la paix.
     
    *
     
    Des messagers
partirent dans le nord et dans le sud, à Caer Sws et à Durnovarie, à Magnis et
en Silurie. Lugg Vale empestait le sang et la fumée. De nombreux blessés se
mouraient à l’endroit où ils étaient tombés, et leurs cris faisaient pitié dans
la nuit, tandis que les survivants se pressaient autour des feux et parlaient
des loups qui descendaient des collines pour se repaître des morts de la
bataille.
    Arthur
semblait presque décontenancé par l’ampleur de sa victoire. Quand bien même il
avait peine à le saisir, il était maintenant le maître effectif de la Bretagne méridionale,
car il n’était aucun homme qui oserait se dresser contre son armée, si meurtrie
fût-elle. Il avait besoin de s’entretenir avec Tewdric, il lui fallait renvoyer
des lanciers sur la frontière saxonne, il était impatient que Guenièvre apprît
la bonne nouvelle et, pendant ce temps, les hommes le suppliaient, qui pour des
faveurs ou de la terre, qui pour de l’or ou un rang. Merlin lui parlait du
Chaudron, Cuneglas voulait discuter des Saxons d’Aelle, tandis qu’Arthur
désirait parler de Lancelot et de Ceinwyn, et qu’Œngus Mac Airem exigeait de la
Silurie de la terre, des femmes, de l’or et des esclaves.
    Je ne réclamai
qu’une seule chose cette nuit-là, et Arthur me l’accorda.
    Il me livra
Gundleus.
    Le roi de
Silurie s’était réfugié dans un petit temple romain attaché à la grande maison
romaine du petit village. C’était un temple de pierre sans fenêtres, excepté le
trou grossier percé dans les combles pour laisser s’échapper la fumée, et la
seule porte donnait sur les écuries. Gundleus avait tenté de s’enfuir de la
vallée, mais un cavalier d’Arthur avait abattu son cheval et maintenant, comme
un rat acculé dans ses derniers retranchements, le roi attendait son destin.
Une poignée de lanciers siluriens lui étaient demeurés fidèles et gardaient la
porte du temple, mais ils désertèrent lorsqu’ils virent mes guerriers sortir
des ténèbres.
    Il ne
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