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Le roi d'août

Le roi d'août

Titel: Le roi d'août
Autoren: Michel Pagel
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printemps, la beauté de celle qui se tenait à présent devant lui.
    Lysamour, si elle mesurait moins de cinq pieds et ne devait guère peser que soixante-dix livres, possédait cependant une silhouette pleine et harmonieuse. Le garçon, fasciné, en contempla tour à tour les épaules rondes, inondées de cheveux ondulés, les seins menus mais fermes et haut perchés, aux pointes roses, les jambes fines à la jonction desquelles poussait une courte toison du même blond que la chevelure, presque invisible. Il eût voulu lui crier qu'elle était indécente, que pareille conduite offensait Dieu, mais sa gorge serrée et le désir qui l'habitait ne le lui permirent pas. Quand la jeune femme fit un pas vers lui, il sentit le sang lui monter au visage, une douce chaleur se répandre en son corps, et ses frissons de froid l'abandonnèrent au profit d'un tremblement nerveux.
    — Qu'en dites-vous, sire ? Le lys est-il à votre goût ?
    Philippe avait depuis l'enfance la repartie facile – il n'était pas jusqu'au puissant Henri d'Angleterre qui n'en avait fait l'expérience. Cette nuit-là, pourtant, il se trouva aussi embarrassé que si on lui eût tranché la langue. Le cœur battant presque plus fort que durant sa fuite devant le sanglier, il laissa approcher sa compagne sans dire un mot, sans esquisser un mouvement. Lorsqu'elle s'assit à son côté sur la couche, ce fut tout juste s'il osa respirer.
    — Laissez-moi vous ôter ces vêtements, reprit-elle, enjôleuse.
    Joignant le geste à la parole, elle commença à défaire la ceinture qui réunissait à la taille les deux pans du bliaud et soutenait la gaine du poignard. Lui, les bras le long du corps, se laissait faire, les yeux fixés sur la poitrine de Lysamour, aussi blanche que toute sa personne, encore parsemée de petites gouttes d'eau que la lampe à huile parait de reflets dorés.
    La ceinture, jetée d'une main négligente, rejoignit les heuses au coin de la chambre, suivie de l'agrafe du col, ce qui permit à la jeune femme de faire passer le bliaud par dessus la tête de Philippe. Ce dernier poussa un soupir involontaire quand les mains de sa compagne, en s'emparant du bas de sa robe de lin, frôlèrent ses genoux.
    — Allons, susurra-t-elle. Levez-vous, sire, que j'achève mon ouvrage.
    Il obtempéra sans discuter, ce qui ne lui ressemblait guère, mais il avait l'impression que s'il protestait, s'il prononçait la moindre parole, ce rêve si doux s'évanouirait. Ce fut lui-même qui délaça les manches de la robe, aux poignets, afin qu'elle pût lui être enlevée. Bientôt, la chemise en soie qu'il portait à même la peau suivit un chemin identique et il se retrouva vêtu de ses seules braies, gonflées à l'entrejambe d'une bosse dont il n'était que trop conscient. Lorsqu'il constata que Lysamour couvait l'endroit en question d'un regard mi-amusé mi-gourmand, il lui sembla rougir encore plus, si c'était possible.
    — Votre hommage m'honore, croyez-le, dit-elle avant de le repousser vers la couche et de lui peser sur les épaules pour le contraindre à s'allonger. M'accorderez-vous un baiser ?
    S'installant sur lui à califourchon, elle l'embrassa d'autorité, dardant entre ses lèvres une fine langue pointue. Ce contact rendit à Philippe une partie de son audace. Bien qu'il continuât de trembler, il leva les mains vers la taille de la jeune femme, les promena quelques instants le long de ses flancs, puis les referma sur les petits seins qu'il convoitait. Lysamour se redressa pour lui permettre de la caresser à son aise. Elle-même lui parcourait à présent le visage de ses doigts, effleurant ses lèvres, ses paupières, suivant le tracé des petites marques de naissance qu'il avait au cou, juste en dessous des oreilles – un signe de famille : il les tenait de son père.
    Enfin, peut-être lassée de ces agaceries, elle se pencha à nouveau sur le garçon, lui donna un long baiser puis descendit le long du torse déjà large, parsemé de poils blonds. Lorsqu'elle défit le cordon qui fermait les braies de laine et abaissa ces dernières, il ferma les yeux, savourant les attentions d'une main et d'une bouche travailleuses, faisant taire la petite voix qui murmurait en son for intérieur que s'adonner à de telles pratiques lui vaudrait de brûler en Enfer. Il se repentirait de sa faiblesse, il le savait, mais repousser la jeune femme, voire lui imposer d'être prise ainsi que le prescrivaient la morale comme les médecins,
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