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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs
Autoren: Michel Zévaco
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rendre… Pas plus qu’à ces messieurs, du reste. »
    En disant ces mots, il saluait galamment les compagnons de Beaurevers.
    Le chevalier et François se consultèrent du coin de l’œil.
    Cependant les paroles de Genlis avaient eu pour effet de calmer un peu l’énervement de Beaurevers.
    « C’est différent, fit-il d’un ton radouci. Cependant si vous nous arrêtez… Car vous nous arrêtez, n’est-ce pas ?…
    – Eh ! sangdieu ! Qui parle de vous arrêter ?…
    – Mais… vous venez de dire que nous étions vos prisonniers !
    – L’ai-je dit, vraiment ?… C’est une manière de parler… La vérité est que je viens en ami…
    – En ami !…
    – Sans doute ! Qu’y a-t-il d’étonnant à cela ?… Ne sais-je pas, comme toute la cour d’ailleurs, que vous êtes un des grands favoris de notre sire le roi ! Et comme vous ne profitez pas de votre faveur pour faire vos affaires, il s’ensuit que chacun vous estime pour votre désintéressement… même ceux qui vous redoutent et vous haïssent. Personnellement, monsieur de Beaurevers, je suis votre obligé… Ne protestez pas. Je sais que M me  Catherine vous a offert la capitainerie générale du Louvre… et que vous avez refusé. C’est à la suite de votre refus que j’ai été nommé… En sorte que je vous dois un peu ma charge. Je suis heureux de l’occasion qui se présente pour vous assurer que je suis tout vôtre et me tiendrai pour très honoré de me dire votre ami.
    – Monsieur de Genlis, dit gravement Beaurevers, vous devez votre charge, non pas à mon refus, comme vous le dites trop modestement, mais à vos propres mérites que le roi apprécie à leur valeur, croyez-le bien. Ceci dit, parce que c’est la pure vérité, c’est moi qui me tiens pour très honoré de l’amitié que vous voulez bien m’offrir.
    – Sangdieu ! Vous êtes un gentil compagnon, monsieur de Beaurevers. Or çà, puisque nous voilà amis, j’espère, monsieur le chevalier, et vous monsieur le comte de Louvre, que vous voudrez bien me faire l’honneur de m’accompagner. »
    Cette invitation, pour si gracieuse qu’elle parût, rendit de nouveau Beaurevers méfiant :
    « C’est à nous deux seuls, M. le comte et moi, que vous avez affaire ?
    – Sur ma foi, vous avez dit le mot, sourit Genlis, c’est à vous que j’ai affaire.
    – Eh bien, monsieur de Genlis, M. le comte et moi nous sommes disposés à vous accompagner partout où il vous plaira de nous conduire… Pourvu, toutefois, que ce ne soit pas à la Bastille ou au Châtelet, ou dans toute autre prison royale.
    – Je comprends. Rassurez-vous, messieurs, je vous conduirai tout simplement au Louvre, où le roi veut vous voir.
    – Le roi veut nous voir ! s’écria François abasourdi.
    – Mais oui, monsieur, dit légèrement Genlis, qui n’attachait qu’une médiocre importance à ce tout jeune gentilhomme qu’était pour lui le comte de Louvre. »
    François saisit parfaitement la nuance. Elle ne lui déplut pas. Au contraire. Il tenait essentiellement à garder son incognito. Il avait donc intérêt à s’effacer le plus possible.
    « Voilà qui est tout à fait extraordinaire, dit-il. Je n’ai pas encore été présenté à la cour et n’ai pas l’honneur d’être connu de Sa Majesté.
    – Oui, expliqua Genlis, mais sa Majesté connaît M. de Beaurevers. Elle daigne même lui témoigner une grande affection. Le roi a appris que M. le chevalier se trouvait dans une situation critique et il m’a envoyé pour le dégager d’abord et le lui amener ensuite. Le roi a appris aussi que M. de Beaurevers était secondé par le comte de Louvre et il voulut voir ce comte. Vous voyez que c’est très simple.
    – Très simple, en effet, fit Beaurevers qui reprit la parole, mais je ne comprends pas, oh ! Pas du tout, comment le roi a été avisé et par qui ?
    – Pardieu, par la jeune fille qui est venue au Louvre, qui m’a guidé jusqu’ici et qui a disparu ensuite. Ce n’est donc pas vous qui l’avez envoyée cette diseuse de bonne aventure ?
    – Fiorinda ! » s’écrièrent Beaurevers et François en même temps.
    Ils se regardèrent un instant avec un ahurissement profond. Puis ils éclatèrent de rire tous les deux.
    Comme si tout était dit après cela – et, en effet, ils comprenaient maintenant et beaucoup mieux que Genlis lui-même – ils rengainèrent d’un même geste. Et Beaurevers prononça pendant que François
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