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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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d'un air soucieux. ´ qu'est-ce que c'est que tout ça, McAsh ?
    - De l'esclavage !
    - Allons, fit York d'un ton conciliant, tu connais la loi de l'Ecosse. Les mineurs de charbon appartiennent au propriétaire de la mine. Dès qu'un homme a travaillé un an et un jour, il perd sa liberté.
    - Oui, fit Mack. C'est injuste mais c'est la loi. Je dis, moi, que la loi ne peut pas réduire les enfants en esclavage, et je peux le prouver. ª
    Saul intervint. ´Mack! protesta-t-il, nous avons besoin de l'argent.
    - Prends-le, dit Mack. Ton garçon travaillera pour Sir George jusqu'à
    l'‚ge de vingt et un ans, et ça vaut dix livres. Mais..., dit-il en haussant la voix. Mais, quand il aura atteint sa majorité, il sera libre !
    - Je te conseille de tenir ta langue, dit Sir George d'un ton menaçant. Tu tiens des propos bien dangereux.
    - C'est pourtant vraiª, dit Mack, obstiné.
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    Sir George devint cramoisi : il n'avait pas l'habitude d'être mis au défi de façon aussi insistante. ´Je m'occuperai de toi quand le service sera terminéª, dit-il, furieux. Il remit la bourse à Saul, puis se tourna vers le pasteur et dit : Ćontinuez, je vous prie, Mr. York. ª
    Mack était abasourdi. Ils n'allaient quand même pas tout bonnement continuer comme si de rien
    n'était?
    Le pasteur dit : Ćhantons l'hymne final. ª
    Sir George regagna sa place. Mack resta planté là, ne pouvant croire que tout était fini.
    ´Le second psaume, dit le pasteur. Pourquoi les paÔens se déchaînent-ils et pourquoi le peuple imagine-t-il des choses vaines ? ª
    Une voix derrière Mack dit: Ńon, non... pas encore. ª
    II se retourna. C'était Jimmy Lee, le jeune mineur qui chantait si bien.
    Une fois déjà il s'était enfui et, comme punition, il portait autour du cou un collier de fer sur lequel on avait gravé les mots : Cet homme est la propriété de Sir George Jamisson de Fife. Dieu soit loué, il y avait Jimmy, se dit Mack.
    ´Vous ne pouvez pas vous arrêter maintenant, dit Jimmy. J'aurai vingt et un ans la semaine prochaine. Si je dois être libre, je veux le savoir. ª
    Ma Lee, la mère de Jimmy, dit : Ńous aussi. ª C'était une vieille femme coriace et édentée, très respectée dans le village. quelques autres hommes et femmes exprimèrent leur accord avec elle.
    ´Tu ne vas pas être libreª, tonna Sir George en se relevant.
    Esther tira Mack par sa manche. ´ La lettre ! souffla-t-elle avec insistance. Montre-leur la lettre ! ª
    Dans son excitation, il l'avait oubliée. Śir George, cria-t-il en brandissant la lettre, ce n'est pas ce que
    dit la loi.
    - qu'est-ce c'est que ce papier, McAsh ? fit York.
    - C'est une lettre d'un avocat de Londres que j'ai consulté. ª
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    Sir George était si outré qu'on aurait dit qu'il allait éclater. Mack était content que quelques rangs de bancs les séparent : sinon le seigneur aurait bien pu le prendre à la gorge. ´Toi, tu as consulté un avocat ? ª balbutia-t-il. Cela parut l'offenser plus que tout le reste.
    ´ qu'est-ce que dit la lettre ? demanda York.
    - Je vais la lire, dit Mack. "La cérémonie des arles n'a aucune base dans la loi anglaise ni écossaise."ª Un murmure surpris monta de la congrégation : voilà qui contredisait tout ce qu'on leur avait appris à
    croire. ´ "Les parents ne peuvent pas vendre ce qui ne leur appartient pas, à savoir la liberté d'un adulte. Ils peuvent obliger leur enfant à
    travailler à la mine jusqu'à l'‚ge de vingt et un ans, mais..."ª Mack marqua une pause spectaculaire et lut très lentement la dernière phrase. ´
    "... mais alors, il sera libre de partir!" ª
    Tout le monde aussitôt voulut intervenir. Dans un grand brouhaha, une centaine de personnes essayèrent de parler, de crier, de poser une question, de s'exclamer. Sans doute la moitié des nommes de l'église avaient-ils été engagés étant enfants et s'étaient-ils toujours considérés comme des esclaves. Voilà qu'on leur disait maintenant qu'on les avait trompés : ils voulaient connaître la vérité.
    Mack leva une main pour réclamer le silence, et il l'obtint presque aussitôt. Un instant, il s'émerveilla de son pouvoir. ´Laissez-moi vous lire encore une ligne, dit-il. "Dès l'instant o˘ l'homme atteint l'‚ge adulte, la loi s'applique à lui comme à tout autre en Ecosse : quand il a travaillé un an et un jour en tant qu'adulte, il perd sa liberté."ª
    Il y eut des grognements de colère et de déception. Ce n'était pas une révolution, les hommes
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