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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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avec eux. quand Mack arriva sur le seuil, il savait que tous les mineurs du village le suivaient sur le parvis : il fut envahi d'un sentiment de camaraderie et de triomphe qui lui amena les larmes aux yeux.
    Ils se rassemblèrent autour de lui dans le cimetière. Le vent était tombé
    mais il neigeait maintenant: de gros flocons qui tombaient doucement sur les tombes. ´«a n'était pas bien de déchirer cette lettre ª, fit Jimmy, furieux.
    quelques autres renchérirent. Ón écrira encore, dit l'un d'eux.
    - Ce ne sera peut-être pas si facile, observa Mack, de faire poster la lettre une seconde fois. ª Ce n'était pas vraiment à ces détails qu'il pensait. Il se sentait épuisé et grisé comme s'il avait monté en courant le versant de High Glen.
    ´ La loi est la loi, dit un autre mineur.
    - Oui, mais le seigneur est le seigneurª, dit un autre, plus prudent.
    En se calmant, Mack commença à se demander réellement ce qu'il avait obtenu. Certes, il avait ému tout le monde, mais ce n'était pas cela qui changerait grand-chose. Les Jamisson avaient catégoriquement refusé de reconnaître la loi. S'ils n'en démordaient pas, que pouvaient faire les mineurs ? Cela rimait-il à quelque chose de se battre pour la justice ? Ne vaudrait-il pas mieux saluer bien bas le seigneur en espérant un jour obtenir le poste de contremaître de Harry Ratchett?
    Une petite silhouette en fourrure noire jaillit par le portail de l'église comme un lévrier qu'on vient de détacher. C'était Lizzie Hallim. Elle se dirigea droit
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    vers Mack, les mineurs s'écartèrent aussitôt sur son passage.
    Mack la dévisagea. Au repos, elle lui avait paru jolie mais, maintenant que son visage brillait d'indignation, elle était ravissante. Ses yeux noirs lançant des éclairs, elle dit : ´ Pour qui te prends-tu ?
    - Pour Malachi McAsh...

    - Je connais ton nom, dit-elle. Comment oses-tu parler au seigneur et à
    son fils sur ce ton ?
    - Comment osent-ils nous réduire en esclavage quand la loi dit qu'ils n'en ont pas le pouvoir? ª
    Les mineurs acquiescèrent en murmurant.
    Lizzie regarda autour d'elle. Des flocons collaient à la fourrure de son manteau. L'un d'eux se posa sur son nez et, d'un geste impatient, elle s'en débarrassa. ´Tu as de la chance d'avoir un travail payé, dit-elle. Vous devriez tous être reconnaissants à Sir George de développer ses mines et de fournir à vos familles un moyen d'existence.
    - Si nous avons une telle chance, dit Mack, pourquoi leur faut-il des lois nous interdisant de quitter le village pour aller chercher du travail ailleurs ?
    - Parce que vous êtes trop stupides pour savoir quand vous n'avez pas à
    vous plaindre ! ª
    Mack s'aperçut que cet affrontement lui plaisait, et pas seulement parce que cela l'amenait à regarder une jolie femme de haute naissance. Comme adversaire, elle était bien plus subtile que Sir George ou Robert.
    Baissant la voix, il demanda d'un ton interrogateur : ´ Miss Hallim, êtes-vous jamais descendue dans une mine de charbon ? ª
    ¿ cette idée, Ma Lee eut un rire caquetant.
    Ńe sois pas ridicule, fit Lizzie.
    - Si vous le faites un jour, je vous garantis que vous ne direz jamais plus que nous avons de la chance.
    - J'ai assez entendu de ton insolence, dit-elle. On devrait te fouetter.
    - C'est sans doute ce qui va m'arriverª, dit-il. Mais 37
    il n'en croyait pas un mot : jamais il ne se souvenait d'avoir vu un mineur fouetté, même si son père en son temps l'avait vu.
    Elle haletait. Il dut faire un effort pour ne pas regarder sa poitrine. ´Tu as réponse à tout, dit-elle, comme toujours.
    - Oui, mais vous ne m'avez jamais écouté. ª
    II sentit un violent coup de coude dans les côtes : c'était Esther, lui rappelant que ça ne rapportait jamais de faire le malin avec les aristocrates. Elle dit : Ńous allons penser à ce que vous nous avez dit, Miss Hallim, et merci de votre conseil. ª
    Lizzie hocha la tête d'un air condescendant. ´Tu es Esther, n'est-ce pas ?
    - Oui, Miss. ª
    Elle se tourna vers Mack. ´Tu devrais écouter ta súur : elle a plus de bon sens que toi.
    - C'est la première vérité que vous m'avez dite aujourd'hui.
    - Mack, siffla Esther, boucle-la. ª
    Lizzie eut un grand sourire et soudain toute son arrogance disparut. Le visage rayonnant, elle semblait une autre, quelqu'un d'amical et de gai. ´
    «a fait longtemps que je n'ai pas entendu cette phrase-làª, fit-elle en riant. Mack ne put s'empêcher de rire avec elle.
    Lizzie
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