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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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tourna les talons, riant encore sous cape.
    Mack la regarda retourner vers le porche de l'église pour rejoindre les Jamisson qui sortaient tout juste. ´Mon Dieu, dit-il en secouant la tête.
    quelle femme ! ª

    Jay était furieux de cet incident à l'église. Cela le mettait hors de lui de voir des gens se hausser au-dessus de leur condition. C'était la volonté
    de Dieu et
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    la loi du pays que Malachi McAsh passe sa vie à piocher du charbon sous la terre et que Jay Jamisson ait une vie plus large. C'était mal de se plaindre de l'ordre naturel des choses. Et puis McAsh avait une façon de parler exaspérante, comme s'il était l'égal de n'importe qui, même quelqu'un de haute naissance.
    Aux colonies en revanche, un esclave était un esclave et il n'y avait pas toutes ces histoires de travailler un an et un jour ni de recevoir un salaire. C'était la bonne méthode, estimait Jay. Les gens ne travaillaient que quand on les y obligeait, et il fallait parfois les y forcer sans pitié : c'était plus efficace.
    Comme il sortait de l'église, certains des fermiers lui présentèrent leurs vúux pour son vingt et unième anniversaire, mais aucun des mineurs ne lui adressa la parole. Ils formaient un petit groupe d'un côté du cimetière, discutant entre eux à voix basse et furieuse. Jay était scandalisé qu'ils aient pu ainsi g‚cher sa petite fête.
    Il s'avança d'un pas rapide sous la neige jusqu'à l'endroit o˘ un garçon d'écurie tenait les chevaux. Robert était déjà là, mais pas Lizzie. Jay la chercha du regard. Il avait compté faire à cheval le trajet jusqu'à la maison avec elle. Ó˘ est Miss Elizabeth? demanda-t-il au palefrenier.
    - Là-bas, auprès du porche, Mr. Jay. ª
    Jay la vit qui parlait avec animation au pasteur.
    Robert pointa un doigt agressif sur la poitrine de Jay. ´…coute-moi, Jay...
    tu laisses Elizabeth Hallim tranquille, tu comprends ? ª
    Robert avait une expression agressive. C'était dangereux de le contrarier quand il était de cette humeur. Mais la colère et la déception donnèrent du courage à Jay. ´ qu'est-ce que tu me racontes ? dit-il d'un ton mordant.
    - «a n'est pas toi qui vas l'épouser, c'est moi.
    - Je n'ai aucune envie de l'épouser.
    - Alors, ne flirte pas avec elle. ª
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    Jay savait que Liz l'avait trouvé séduisant. «a l'avait amusé de badiner avec elle, mais il ne songeait absolument pas à capturer son cúur. quand il avait quatorze ans et elle treize, il trouvait que c'était la plus jolie fille du monde et il avait eu le cúur brisé en constatant qu'elle ne s'intéressait pas à lui (pas plus d'ailleurs qu'à aucun autre garçon) -
    mais il y avait longtemps de cela. Père avait pour projet de marier Lizzie à Robert et ni Jay ni personne d'autre dans la famille n'irait s'opposer au souhait de Sir George. Jay fut donc surpris que Robert e˚t été assez énervé
    pour se plaindre. Cela montrait qu'il n'était pas s˚r de lui, et il n'arrivait pas souvent à Robert, pas plus qu'à son père, de manquer de confiance en lui.
    Jay savourait le rare plaisir de voir son frère inquiet. ´De quoi as-tu peur? dit-il.
    - Tu sais fichtrement bien ce que je dis. Tu m'as toujours tout volé
    depuis que nous sommes enfants : mes jouets, mes vêtements, tout. ª
    Une vieille rancúur familiale incita Jay à répondre : ´ Parce que tu as toujours eu tout ce que tu voulais et moi, rien.
    - Allons donc.
    - quoi qu'il en soit, reprit Jay d'un ton plus raisonnable, Miss Hallim est une de nos invitées. Je ne peux tout de même pas ignorer sa présence, non ? ª
    Robert eut une moue obstinée. ´Tu veux que j'en parle à Père ? ª
    C'étaient là les paroles magiques qui avaient mis un terme à tant de querelles enfantines. Les deux frères savaient très bien que leur père déciderait toujours en faveur de Robert. Jay sentit monter dans sa gorge une amertume qu'il connaissait bien. Ńon, Robert, concéda-t-il. Je vais t
    ‚cher de ne pas gêner ta cour. ª
    II enfourcha son cheval et partit au trot, laissant Robert escorter Lizzie jusqu'au ch‚teau.
    Jamisson Castle était une forteresse en pierre d'un gris sombre avec tourelles et remparts et elle avait la
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    haute et impressionnante silhouette de tant de maisons de campagne écossaises. On l'avait b‚tie soixante-dix ans auparavant, après que la découverte du premier puits de mine dans la vallée eut commencé à faire la fortune du seigneur.
    Sir George avait hérité de la propriété par un
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