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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions
Autoren: Collectif
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versées aux agrariens de l’Est.
    Hindenburg en est alors réduit à gouverner avec des membres de son entourage, à défaut des dirigeants des grands partis qu’il a successivement écartés. Les deux derniers chanceliers de la république de Weimar seront Franz von Papen et le général von Schleicher. Aristocrates liés aux agrariens et aux milieux industriels, ayant des amitiés dans l’armée, ce sont des hommes de trop peu de poids pour disposer d’une véritable autorité. De plus, ils sont paralysés par leurs ambitions rivales.

    Papen tente d’abord de désarmer le Front de Harzburg en donnant des gages aux conservateurs et en tentant d’apprivoiser les nazis : il dissout le Reichstag, lève l’interdiction des SA, annonce une réduction des prestations sociales et un plan d’aide à la grande industrie, dépose, avec le concours de l’armée, le gouvernement socialiste du Land de Prusse et obtient à Lausanne l’annulation des réparations. Mais les élections au Reichstag du 31 juillet 1932 sont un désastre pour lui. Les partis qui s’opposent à sa politique (socialistes, Centre catholique, communistes) se maintiennent ou progressent, alors que la droite traditionnelle, sur laquelle il comptait, s’effondre et que les nazis enregistrent une nouvelle poussée (13 779 000 voix, soit 37,3 % des suffrages exprimés, et 230 sièges).
    Par ailleurs, Hitler fait savoir qu’il refuse d’entrer dans tout gouvernement dont il ne serait pas le chancelier. La situation devient intenable. Le pays, soumis à la terreur des SA, est en état de guerre civile larvée. Au Reichstag (dont le nazi Göring a été élu président), le chancelier ne dispose que d’une quarantaine de députés. Pour sortir de l’impasse et faute d’avoir pu domestiquer le parti nazi, Papen tente une nouvelle dissolution avec l’espoir de provoquer le reflux de Hitler. Son calcul n’est pas totalement faux. En novembre 1932, les nazis perdent 2 millions de voix et une trentaine de sièges. Mais la droite classique progresse peu, alors que la poussée communiste épouvante les milieux d’affaires. N’ayant réussi ni à domestiquer les nazis ni à les briser, Papen propose à Hindenburg de modifier la Constitution pour créer un État fort. Devant le refus du président, il démissionne en novembre 1932.
    Schleicher, qui succède à Papen, tente à son tour debriser le parti nazi en dissociant les politiques, comme Gregor Strasser, qu’il espère intégrer au jeu parlementaire et aux coalitions, des trublions. Mais la démission de Strasser du NSDAP n’entraîne pas la scission attendue. Enfin, les velléités sociales de Schleicher, qui veut se concilier socialistes et syndicalistes, lui valent l’hostilité des milieux d’affaires et des agrariens. Il lui faut en outre compter avec la vindicte de Papen, qui ne lui pardonne pas de l’avoir évincé. L’heure de Hitler a sonné.
    Depuis son succès électoral de 1930, Hitler prépare méthodiquement sa venue au pouvoir. Il sait qu’il n’a rien à redouter d’une gauche profondément divisée, les socialistes détestant le communisme et le parti communiste, suivant l’analyse de la III e  Internationale, considérant, dans la « tactique classe contre classe », que l’adversaire principal est la social-démocratie et non le fascisme, dernier soubresaut d’un capitalisme à l’agonie. Sa puissance parlementaire, les résultats électoraux, la violence entretenue dans la rue par la SA ne sont pour Hitler que des moyens de pression. Depuis 1923, il est convaincu que les trois clés du pouvoir sont l’armée (la Reichswehr), les milieux d’affaires et le président du Reich. C’est sur ces forces profondes qu’il fait porter son effort.
    D’accord sur la nécessité de déchirer le diktat (traité imposé) de Versailles et de refaire de l’Allemagne une grande puissance militaire, les nazis et l’armée sont séparés par les méthodes et par l’origine sociale de leurs membres. Dirigée par des aristocrates formés aux traditions wilhelminiennes – de l’Allemagne de Guillaume I er et Guillaume II à la fin du XIX e  siècle –, l’armée se méfiedes trublions et des démagogues nazis. D’autant que ces derniers ont tenté de la noyauter.
    En 1930, Hitler va lever l’hypothèque : témoignant lors du procès intenté, à Ulm, à trois officiers accusés d’avoir voulu constituer des groupes nazis dans leurs unités, il désavoue
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