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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions
Autoren: Collectif
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rejeter le traité. À cette fin, Hugenberg, chef du Parti national allemand, lié aux milieux d’affaires, finance une série de meetings dont Hitler est l’orateur principal. Le projet de référendum échouera, mais Hitler acquiert à cette occasion une audience nationale.
    Dans cette atmosphère de tension, Hindenburg ouvre la crise de l’État en mars 1930. Sous un prétexte mineur, il contraint à la démission le chancelier Müller et appelle au pouvoir Heinrich Brüning, chef de la fraction parlementaire du Centre catholique (Zentrum), un conservateur qui forme un ministère très orienté à droite. Mais ce gouvernement qui ne dispose d’aucune majorité au Reichstag (Assemblée) est mis en minorité dès juillet 1930.
    Aussi Brüning demande-t-il au président de dissoudre le Reichstag, espérant qu’une nouvelle consultation électorale lui donnera la majorité conservatrice qu’il appelle de ses vœux. Ce faisant, il joue les apprentis sorciers en provoquant un scrutin au moment où la crise gagne l’Allemagne. Le contexte économique favorise, en septembre 1930, la poussée des partis extrêmes, hostiles à la république, nazis (6,5 millions de voix et 107 sièges) et communistes (4,5 millions de voix et 77 sièges). Dans l’impossibilité de trouver une majorité, Brüning est contraint de gouverner en s’appuyant sur les pouvoirsexceptionnels que l’article 48 de la Constitution confère au président du Reich, Hindenburg. De parlementaire, le gouvernement devient présidentiel.
    Sur cette crise de régime se greffe une crise économique et sociale. Née du retrait des capitaux américains après le krach de 1929, qui provoque la faillite du système bancaire allemand, elle atteint le pays de plein fouet à partir de décembre 1930, provoquant la chute d’une production puissamment rationalisée et de nombreuses faillites d’entreprises.
    En décembre 1931, le nombre des chômeurs à 100 % atteint 6 millions, auxquels il faut ajouter 8 millions de chômeurs partiels qui touchent des salaires réduits de moitié. Pour lutter contre la crise, Brüning pratique une politique de sévère déflation qui fait régner l’austérité, réduit l’allocation chômage et diminue les prestations sociales. La misère que connaît alors le pays favorise la radicalisation politique.
    Contre la politique de Brüning, nationalistes et nazis constituent, en octobre 1931, le « Front de Harzburg », où se retrouvent les nationalistes de la ligue du « Casque d’acier » (Stahlhelm), les SA (milices de Hitler), les gros agrariens, les dirigeants des associations d’anciens combattants avec à leur tête une brochette d’amiraux et de généraux, des hommes d’affaires (dont Schacht, président de la Reichsbank, Banque centrale allemande, de 1923 à 1930, qui a sauvé le mark de l’hyperinflation, et le patron de la firme sidérurgique Thyssen), deux des fils de Guillaume II, etc.
    Cette coalition d’extrême droite joue malgré elle le jeu de Hitler dont la puissance électorale et parlementaire fait désormais un personnage de premier plan sur la scène politique nationale. Celui-ci s’oppose à laprorogation des pouvoirs du président Hindenburg (qui aurait exigé les deux tiers des voix au Reichstag, ce qui supposait l’accord des nazis) et, en mars 1932, se présente contre lui à la présidence du Reich. S’il échoue au second tour, le 10 avril 1932, il a néanmoins regroupé sur son nom 13,4 millions de voix, doublant les suffrages obtenus en 1930. Écrasant la droite traditionnelle, le nazisme se pose alors en candidat à l’héritage de la république de Weimar.
    Désormais, l’hypothèque nazie, renforcée encore par les élections aux Landtage (diètes des États fédérés) d’avril 1932, où les nazis arrivent partout en tête sauf en Bavière, devient le problème clé des derniers gouvernements républicains. L’un après l’autre, les chanceliers vont s’y briser. D’abord Brüning, qui tente, en avril 1932, de dissoudre les milices nazies, SA et SS (Schutzstaffel, « échelon de protection »). Pris entre la levée de boucliers des nazis et celle de l’armée qui voit dans la SA un groupe militaire camouflé, Brüning doit reculer. Abandonné par les milieux d’affaires, affaibli, il est contraint de se retirer en mai 1932 sous la pression du fils du président, Oskar von Hindenburg, le jour où il prétend établir un contrôle sur les subventions
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