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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions
Autoren: Collectif
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allemands, le NSDAP, nom qu’il a substitué en août 1920 à celui de Parti ouvrier allemand.
    Au NSDAP, Hitler donne d’abord une idéologie plus conforme à ses vues personnelles que le programme en 25 points de 1920, œuvre collective dont les rubriques anticapitalistes traduisaient plus les idées de l’ingénieur Gottfried Feder que les siennes propres. Ouvrage confus, touffu, mal composé, truffé de digressions, fatras maldigéré, où se mêlent les idées de Darwin, de Gobineau et de Houston Stewart Chamberlain, Mein Kampf est en fait un programme de gouvernement – ce qu’aucun lecteur ne pouvait soupçonner lors de la parution du livre –, construit autour de la théorie raciste sur laquelle Hitler fonde sa conception du monde, sa Weltanschauung .
    Parallèlement, Hitler se consacre à la réorganisation du parti nazi, réduit à 27 000 cotisants à sa sortie de prison. Réorganisation opérée selon un principe qu’il exposera en 1936 : « Nous avons compris qu’il ne suffit pas de renverser le vieil État, mais qu’il faut auparavant avoir mis sur pied un nouvel État que l’on aura pour ainsi dire sous la main. »
    C’est tout à la fois en un parti-État et en un parti-société que Hitler transforme le parti nazi, affirmant ainsi, bien avant la prise du pouvoir, sa vision totalitaire. Sur le plan politique, l’organisation territoriale du NSDAP (divisé en régions –  Gaue  –, elles-mêmes subdivisées en districts –  Kreise ) calque celle des circonscriptions électorales du Reich, cependant qu’au sommet deux organismes, le PO I (Organisation politique n o  1, dirigée par Gregor Strasser) et le PO II (Organisation politique n o  2), ont respectivement pour fonctions de saper le pouvoir en place et de constituer un véritable « shadow cabinet » (gouvernement de l’ombre) avec des sections spécialisées correspondant à des ministères.
    Sur le plan social, le parti nazi multiplie les organismes destinés à encadrer tous les groupes de la population : jeunes (Jeunesses hitlériennes créées en 1926 pour les jeunes de quinze à dix-huit ans, Ligue des écoliers nazis, etc.), femmes (Ligue des jeunes filles allemandes, Ligue des femmes allemandes), groupes socioprofessionnels (Ligue des étudiants, groupementsd’avocats, de juristes, de médecins, de professeurs, de fonctionnaires, de journalistes, d’intellectuels, d’artistes, etc.).
    En 1929, Hitler a réussi le redressement de son parti et en a fait l’instrument efficace qu’il souhaitait. Mais, à cette date, le NSDAP est encore un cadre vide : il ne dépasse pas 178 000 adhérents. La double crise, économique et politique, que connaît l’Allemagne à partir de cette date met fin à la traversée du désert du NSDAP qui dure depuis 1924. Elle va remplir les cadres du parti à vocation totalitaire forgé par Adolf Hitler depuis sa sortie de prison. La longue attente du pouvoir tire à sa fin.
    La crise allemande est une crise de l’État avant d’être une crise économique importée d’Amérique. Mais c’est la conjonction des deux phénomènes qui alimente le nazisme naissant, favorisant le développement d’une violence de rue dont les SA sont les acteurs dominants. L’origine de la crise de l’État réside dans la poussée à gauche des élections de mai 1928, qui conduit à la chancellerie le socialiste Hermann Müller. En dépit de sa modération – son gouvernement de « grande coalition » rassemble des centristes –, sa présence au pouvoir est insupportable à l’entourage ultraconservateur du président Hindenburg : son fils Oskar, les généraux Gröner et Schleicher. La droite allemande trouve une arme contre lui dans la signature du plan Young, en août 1929, qui rééchelonne le paiement des réparations dues par l’Allemagne de Weimar aux Alliés après la guerre de 1914-1918. Diminuées de 17 %, ces réparations seront payées en 59 annuités et l’Allemagne sera débarrassée de tout contrôle et de toute hypothèque – les zonesoccupées de Rhénanie devant être évacuées au plus tard en juin 1930.
    C’est là un beau succès pour le gouvernement et le ministre des Affaires étrangères Stresemann, ce qui n’empêche pas nazis et nationalistes, hostiles au principe même des réparations, de déclencher contre le plan Young une très violente campagne durant l’été 1929 et d’exiger une consultation de la population par référendum pour
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