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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions
Autoren: Collectif
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Juifs quittent l’Allemagne, mais les autres restent attachés à leur patrie et refusent de l’abandonner.
    Contre ces obstinés commencera une persécution méthodique dont la première étape sera, en 1935, les lois de Nuremberg qui réalisent la « séparation biologique » en interdisant mariages et relations extraconjugales entre Juifs et Aryens.
    Le totalitarisme est consacré par la loi du 1 er  décembre 1933 qui déclare le NSDAP « dépositaire de la notion allemande de l’État » et institutionnalise son rôle d’instrument de la domination du nazisme sur l’État et la société allemande. Pour l’essentiel, à la fin 1933, la Gleichschaltung est effectuée. Toutefois, à cette date, Hitler n’est pas encore le maître absolu de l’Allemagne.
    Détenteur du pouvoir politique, Adolf Hitler se heurte en effet, au cours de l’année 1933 et début 1934, à diverses oppositions internes. La première vient desrangs de ses propres amis, spécialement de la SA. De longue date, Röhm et les dirigeants de la milice nazie souhaitent que soient balayées les structures traditionnelles de la Reichswehr afin qu’ils puissent prendre la tête d’une armée allemande nazifiée. Une prétention qui inquiète les généraux.
    Cette difficulté se double d’un problème social : authentique mouvement populaire, la SA s’est gonflée, depuis le 30 janvier 1933, d’une masse de chômeurs et de déclassés qui attendent que le pouvoir nazi leur assure une promotion sociale aux dépens des classes dirigeantes traditionnelles. C’est de leurs rangs que monte le mot d’ordre « seconde révolution », qu’ils mettent parfois en pratique en procédant eux-mêmes à des expropriations de fait. Or cette résurgence du nazisme populiste et contestataire gêne Hitler parce qu’elle risque de lui aliéner les forces dont il a besoin pour consolider son pouvoir, c’est-à-dire l’armée, les milieux d’affaires, l’aristocratie, le président Hindenburg.
    Aussi, tout en ménageant Röhm et la SA, s’efforce-t-il de calmer les ardeurs des tenants de la « seconde révolution ».
    En même temps, Hitler doit affronter les ambitions d’hommes politiques venus d’horizons divers. Si le « complot » dénoncé en juin 1934 par Göring et Himmler, qui aurait lié Röhm à Schleicher et à Gregor Strasser, semble bien n’avoir existé que dans l’imagination des délateurs, il n’en va pas de même de l’opposition conservatrice. Son porte-parole est Papen qui, dans un grand discours prononcé à Marburg en juin 1934, prend vigoureusement position contre l’évolution du régime, ses abus présents et, surtout, la menace d’une « seconde révolution ». Or les liens de Papen avec Hindenburg et l’arméerendent ces dénonciations redoutables : un désaveu du président ne manquerait pas d’entraîner derrière lui l’armée et risquerait de remettre en cause le pouvoir de Hitler.
    Sans doute le plébiscite de novembre 1933 qui entérine le départ de l’Allemagne de la Société des Nations (SDN) a-t-il montré que les Allemands suivaient largement le Führer sur ce point (95 % des votants approuvent sa décision) et les élections au Reichstag, qui lui succèdent et se déroulent dans un climat de terreur, voient 92 % d’entre eux voter pour la liste unique présentée par les nazis.
    Mais Hitler n’ignore pas que l’approbation populaire pèserait peu face à une rupture avec le président et la classe dirigeante. C’est cette analyse qui le conduit à passer à l’action. D’autant que l’urgence commande de précipiter les événements : Hindenburg (qui a quatre-vingt-sept ans) est gravement malade et Hitler veut lui succéder afin de devenir ipso facto le chef suprême des armées. Mais cette succession exige l’accord des dirigeants de la Reichswehr. Consultés en avril et mai 1934 par le Führer, ils lui donnent leur approbation à la condition qu’il garantisse le monopole militaire de l’armée par rapport aux milices du parti nazi et qu’il diminue les effectifs de la SA. Or c’est précisément le moment où Röhm accentue sa propagande en faveur de la « seconde révolution ». Une visite à Hindenburg le 21 juin achève de convaincre Hitler qu’il est urgent de trancher : Blomberg, présent, fait savoir au chancelier que les paroles de Papen à Marburg traduisent effectivement les vues du président.
    Sa décision prise, Hitler agit avec une brutalité
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