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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet
Autoren: Frédéric Hulot
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monument funéraire. C’est une colonne de section carrée très sobre qui porte sur ses quatre faces des figures allégoriques surmontées sur une face d’un médaillon représentant le maréchal.
    Lorsque la nouvelle de la mort de Suchet fut connue en Espagne, elle suscita des regrets sincères et des services funèbres furent commandés par les autorités ainsi que par des particuliers, notamment à Valence et à Saragosse. Ce fut le seul personnage de toute la panoplie napoléonienne qui appela de telles réactions dans un peuple qui avait haï les Français d’une manière inimaginable et ce seul fait en dit long sur le caractère humanitaire du duc d’Albufera. Il est vrai qu’il avait été un des seuls, sinon le seul des grands chefs, à ne pas avoir honteusement pillé les trésors espagnols pour son plus grand profit personnel.

XIII
    ENSUITE… 1826-1884
    La maréchale Suchet allait survivre longtemps à son mari. Lorsqu’il disparut, elle n’avait que trente-cinq ans et hormis ses migraines tenaces était en parfaite santé. Pour tenter de les combattre, car l’efficacité des bains d’eau de mer de Dieppe n’avait eu qu’un temps, elle essaya à peu près toutes les cures thermales d’Europe (et, dès cette époque, il y en avait beaucoup) sans y trouver vraiment de soulagements. Elle avait décidé de vivre un peu retirée entre son hôtel de la rue du Faubourg Saint-Honoré et son château de Saint-Just, où elle pouvait côtoyer en permanence des objets lui rappelant le souvenir de l’homme qu’elle avait tant aimé. Sollicitée de se remarier car elle était encore belle femme et, ce qui ne gâtait rien, jouissait d’une importante fortune, elle repoussa toutes les offres déclarant vouloir se consacrer entièrement à ses enfants et les prétendants finirent par se lasser.
    La cour la vit peu sous Charles X qui avait pourtant vis-à-vis d’elle une attitude amicale. Elle ne fréquenta pas davantage celles de Louis-Philippe puis de Napoléon III. Mais elle continuait à recevoir régulièrement ses amis dont beaucoup appartenaient à la noblesse impériale ou à cette haute bourgeoisie dont elle et son défunt mari étaient issus. C’est ainsi qu’elle vit une mini-révolution emporter le régime des Bourbons dont elle n’avait eu qu’à se louer. La royauté du duc d’Orléans qui suivit fut acceptée par elle avec une sorte d’indifférence. Elle la vit naître puis décliner et disparaître. Mais elle eut le plaisir de voir un des anciens officiers de son mari, Bugeaud, que celui-ci avait beaucoup apprécié, y réussir une belle seconde carrière puisqu’il y gagna le bâton de maréchal de France en clamant bien haut que ses succès étaient dus pour une bonne part à la méthode qu’il avait apprise sous Suchet.
    En revanche, la Seconde République, régime chaotique et source de désordres permanents, n’eut pas ses suffrages. Et ce fut presque sans surprise qu’elle assista à la remontée sur le trône d’un Bonaparte. Mais, à présent, elle atteignait la soixantaine et se considérait un peu comme une vieille dame. Sans doute éprouva-t-elle quelque peine à la chute du Second Empire. Mais elle ne ressentit pas plus de sympathie pour la Troisième République que pour la seconde. Elle dut faire des vœux pour le retour du comte de Chambord qui manqua de bien peu de se réaliser. C’était un assez joli parcours diversifié pour quelqu’un qui était né sous le règne de Louis XVI.
    L’éducation de ses trois enfants avait été sa grande affaire après la mort de son mari. Même si elle pouvait compter sur l’appui du général Saint-Cyr Nugues et de ses propres parents, elle considérait que c’était sa raison d’être. Elle eut la douleur de perdre la plus jeune de ses filles, Marie, morte en 1835 à l’âge de quinze ans. Elle connut bien des satisfactions avec son unique fils, Louis-Napoléon, quoiqu’il n’eût pas fait une carrière militaire comme l’eût peut-être souhaité son père. Reçu à l’École polytechnique puis à l’École d’application d’artillerie à Metz (d’où l’origine de la chanson), il fit carrière dans cette arme savante, servit en Algérie durant la conquête, et démissionna alors qu’il avait atteint le grade de capitaine en 1848, au moment de la révolution, car il n’entendait pas servir la république.
    Il se consacra alors à la gestion de sa fortune qui était considérable et qui avait été
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