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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines
Autoren: Conn Iggulden
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yourte, il fit halte dans l’obscurité. Ils ne
virent pas le poignard qu’il tira de dessous sa ceinture et, même s’ils l’avaient
vu, ils n’étaient pas de taille à lutter contre la meilleure lame de Kaifeng. Deux
coups vifs les mirent à genoux. Yuan attendit qu’ils s’écroulent et ne bougent
plus. Il avait désobéi aux ordres mais il était sans inquiétude : il n’y
avait plus aucun témoin pour révéler à Wen Chao ce qu’il avait fait. Le camp
était silencieux et glacé sous les étoiles. Il n’entendit que le bruit de ses
pas sur le sol quand il repartit pour aller annoncer à son maître que Temüdjin
était trop bien gardé. Yuan ne se retourna qu’une fois vers la yourte du khan
et grava son image dans son esprit. Il avait payé sa dette.
     
     
    La lune avait sombré derrière les collines quand l’entrée de
Khasar dans la tente tira une seconde fois Temüdjin de son sommeil. Avant même
d’être totalement éveillé, il saisit le sabre de son père et se leva d’un bond.
Börte s’agita, geignit sans ouvrir les yeux. Il lui caressa la joue.
    — Tout va bien, murmura-t-il, ce n’est que mon frère.
    Börte marmonna quelque chose mais ne se réveilla pas, cette fois.
    — Je vois que tu rêvais de femmes aguichantes, dit
Khasar en riant.
    Temüdjin rougit, drapa une fourrure autour de sa taille en s’asseyant
sur le lit.
    — Parle moins fort, elle dort. Qu’est-ce que tu veux ?
    Il vit Kachium entrer à son tour et se demanda si on le
laisserait enfin finir sa nuit.
    — J’ai pensé que tu aimerais savoir qu’il y a deux
cadavres dehors.
    Temüdjin hocha la tête, les yeux encore ensommeillés. Il n’était
pas surpris.
    — Toghril et Wen Chao semblent se préparer au départ, reprit
Khasar, intrigué par son manque de réaction. Leurs gardes ont rassemblé des
chevaux et apporté cette boîte ridicule dans laquelle le Jin se déplace. Tu
veux que je les empêche de partir ?
    Temüdjin reposa le sabre de Yesugei sur les fourrures, réfléchit.
    — Combien d’hommes emmènent-ils avec eux ?
    — Une trentaine, répondit Kachium de l’entrée de la
yourte. Plus la première épouse et les filles de Toghril. Avec Yuan et les
gardes jin, cela fait un groupe important. Toghril a un chariot pour
transporter sa masse. Tu sais quelque chose que nous ignorons ?
    — Toghril a envoyé des hommes m’assassiner, mais il a
choisi Yuan pour les commander.
    Khasar eut un sifflement indigné.
    — Je peux lancer les Loups à ses trousses avant qu’il
soit loin. Ils ne lui ont pas prêté allégeance.
    Avec étonnement, il vit Temüdjin secouer la tête.
    — Laisse-le partir. J’aurais dû le tuer, de toute façon.
Nous avons les Kereyits.
    — Combien d’hommes encore rallieras-tu à toi ? demanda
Kachium. Il n’y a pas si longtemps, tu n’étais que le chef de quelques pillards
du Nord.
    Temüdjin demeura un long moment silencieux puis leva enfin
la tête et dit, sans regarder ses frères :
    — Je serai le khan de tous. Nous formons un seul peuple,
qu’un seul homme doit guider. Sinon, comment nous emparerons-nous des grandes
cités des Jin ?
    Un sourire monta lentement aux lèvres de Khasar.
    — Il y a des tribus qui n’ont pas pris part à la
bataille contre les Tatars, rappela Kachium à ses deux frères. Les Naïmans, les
Oïrats…
    — Seules contre nous, elles ne pourront pas résister. Nous
les prendrons une par une.
    — Redeviendrons-nous les Loups ? demanda Khasar, les
yeux brillants.
    — Nous sommes le peuple d’argent, les Mongols, répondit
Temüdjin. Si les autres vous posent la question, dites-leur qu’il n’y a pas de
tribus. Dites-leur que je suis le khan de l’océan d’herbe et qu’ils me
connaîtront sous ce nom, Gengis. Oui, dites-leur. Je suis Gengis et je commence
à peine ma chevauchée.

 
Épilogue
    Le fort situé sur la frontière de l’Empire jin était une
construction massive de bois et de pierre. Les quelques Kereyits qui accompagnaient
leur khan dans son exil paraissaient nerveux en s’en approchant. Ils n’avaient
jamais rien vu de comparable à cet énorme bâtiment, avec ses ailes et ses cours.
On y pénétrait par un grand portail en bois clouté de fer dans lequel était
ménagée une entrée plus petite. Les deux sentinelles qui y montaient la garde
portaient une armure très semblable à celle des hommes de Wen Chao. Sous le
soleil matinal, ils ressemblaient à des statues, brillantes et
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