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Le discours d’un roi

Le discours d’un roi

Titel: Le discours d’un roi
Autoren: Mark Logue , Peter Conradi
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chirurgien Price Thomas a demandé à me voir respirer. Lorsqu’il vit mon diaphragme monter et descendre naturellement, il me demanda si j’avais toujours respiré ainsi. Je lui répondis que non, que c’était quelque chose que l’on m’avait appris en 1926 et que je continuais de faire depuis. Encore une chose dont vous pouvez être fier !
    Logue souhaitait lui répondre mais il fut admis à l’hôpital avant de pouvoir le faire.
     
    Le roi passa le Nouvel An à Sandringham avec la reine. L’espoir et la confiance qu’il avait exprimés dans son discours de Noël semblaient justifiés. Sa santé lui permit de se remettre à chasser, et lorsque les médecins l’examinèrent le 29 janvier, ils se déclarèrent satisfaits de son état. Le 30, la famille royale se rendit dans un cinéma de Drury Lane pour voir South Pacific. Cette sortie avait un petit air de fête, non seulement à cause du rétablissement du roi mais aussi parce que la princesse Elizabeth et le duc d’Édimbourg devaient partir le lendemain pour un voyage en Afrique orientale, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
    Le 5 février 1952, il faisait un temps froid mais sec et ensoleillé, et le roi sortit chasser. Il était « aussi insouciant et heureux que jamais », écrivit son biographe officiel 93 . Après un dîner décontracté, il se retira dans sa chambre et se coucha vers minuit. À 7 h 30, le matin du 6, un domestique le trouva mort dans son lit. Le roi ne mourut pas du cancer mais d’une thrombose coronaire – un caillot sanguin dans une artère coronaire – qui se déclara peu après qu’il se fut endormi.
    À cette heure, Elizabeth et Philip étaient déjà arrivés au Kenya. Ils avaient passé la nuit au Treetops Hotel et revenaient tout juste à Sagana Lodge, à un peu plus de 160 kilomètres au nord de Nairobi, lorsqu’on apprit la mort du roi. C’est Philip qui dut annoncer la nouvelle à sa femme. Proclamée reine d’Angleterre, Elizabeth rentra précipitamment à Londres.
    Le 26 février, Logue écrivit une lettre à la veuve du roi qui, à l’âge de cinquante et un ans, allait encore vivre plus d’un demi-siècle en tant que reine mère. Il parla de la « magnifique lettre » que son mari lui avait écrite en décembre et dit tout le regret qu’il avait de ne pas avoir été en mesure de lui répondre avant qu’il ne soit trop tard. « Depuis 1926, il m’a fait l’honneur de me laisser l’assister dans ses discours. Aucun homme n’a travaillé plus dur que lui et aucun n’a obtenu de meilleurs résultats. Toutes ces années, vous avez été un roc pour lui et il m’a souvent dit combien il vous devait et qu’il n’aurait jamais pu accomplir ce qu’il a fait sans votre aide. Je n’ai jamais oublié votre bonté après la mort de ma très chère femme. »
    Deux jours plus tard, la reine mère lui envoyait une lettre tout aussi élogieuse. « Je sais peut-être mieux que quiconque combien vous avez aidé le roi, non seulement pour ses discours, mais dans toute son existence et dans son attitude à l’égard de la vie. Je vous serai toujours profondément reconnaissante de tout ce que vous avez fait pour lui. C’était un homme tellement admirable, et lui-même semblait si bien l’ignorer. J’espérais qu’il puisse vivre quelques années relativement paisibles après les années de tourment qu’il avait traversées avec tant de courage. Il n’en sera pas ainsi. J’espère que vous vous porterez bientôt mieux. »
    En mai, sa fille, la reine Elizabeth II, se souvenant de l’amitié entre son père et Logue, lui fit parvenir une petite tabatière en or qui avait appartenu au roi. Elle y joignit ce message :
    Je vous envoie cette petite boîte qui se trouvait toujours sur la table du roi et qu’il aimait beaucoup car je suis sûre que aimeriez garder un petit souvenir personnel d’un homme qui vous a été si reconnaissant de tous vos efforts. La boîte se trouvait sur son écritoire, je suis certaine qu’il aurait voulu vous la donner.
    J’espère que vous vous portez mieux. Le roi me manque de plus en plus.
    Votre dévouée,
    Elizabeth.
    En décembre, la reine prononça son premier discours de Noël à Sandringham. « Chaque année à Noël, à cette heure, mon père bien-aimé avait coutume de s’adresser à son peuple dans le monde entier, commença-t-elle. Ainsi qu’il le faisait, je m’adresse à vous depuis chez moi, où je passe Noël avec ma famille. »
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