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Le discours d’un roi

Le discours d’un roi

Titel: Le discours d’un roi
Autoren: Mark Logue , Peter Conradi
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vous avez mené et me réjouis de voir que le Tout-Puissant vous a rendu votre santé », écrit-il.
    Noël approchait ainsi que son traditionnel discours. « J’ai préparé un autre type de discours cette année, plus personnel, j’espère que tout se passera bien », confiait le roi à Logue le 20 décembre. Signe des progrès réalisés au fil des ans, le roi ne demandait plus à Logue de l’aider à préparer ses discours comme autrefois. Il lui demandait toutefois de l’appeler juste après la diffusion pour lui donner son avis.
    Le roi prononça son discours depuis Sandringham et ne revint à Londres qu’à la fin du mois de février pour quelques audiences ainsi qu’une cérémonie d’investiture. Le mois de mars 1949 fut celui des mauvaises nouvelles. Après examen approfondi, les médecins déclarèrent que le roi n’était pas aussi bien rétabli qu’ils le pensaient. Learmouth préconisa une sympathectomie pulmonaire pour stimuler la circulation du sang dans la jambe. À la demande du roi, l’opération eut lieu dans un bloc improvisé dans une salle du palais de Buckingham et se déroula sans incident. Le roi ne se faisait toutefois aucune illusion et savait qu’il ne serait jamais complètement rétabli. Les médecins lui ordonnèrent de se reposer, d’alléger son programme d’obligations officielles et de réduire sérieusement sa consommation de cigarettes. Une seconde thrombose pouvait être fatale.
    La santé du roi sembla s’améliorer au cours de l’année 1949 mais les médecins préconisèrent le maximum de repos. Avec Noël se profilait un nouveau discours à la nation, au Commonwealth et à l’Empire. « Me revoilà dans les affres d’une préparation de discours, écrivit le roi à Logue en le remerciant de sa lettre d’anniversaire. Comme il est difficile de trouver quelque chose de nouveau à dire ces temps-ci. Les paroles d’encouragement sont tout ce qui reste. J’ai hâte d’en avoir fini. Cela me gâche toujours Noël ».

Chapitre seize
    Les derniers mots
    Le jour de Noël 1951, des millions de gens rassemblés autour de leur poste de radio en Angleterre, dans le Commonwealth et le reste de l’Empire, entendirent une voix à la fois familière et curieusement différente. Le roi George VI prononçait son traditionnel message de Noël, mais il parlait d’une voix faible et enrouée, comme s’il souffrait d’un mauvais rhume. Sa voix se faisait murmure et il semblait parler légèrement plus vite que d’habitude. Rares, toutefois, furent ceux à ne pas être touchés par ses paroles.
    Après avoir parlé de Noël comme du moment où chacun devrait faire le compte de ses bonheurs, le roi en vint à des propos très personnels.
    J’ai moi-même toutes les raisons d’être profondément reconnaissant, non seulement car – par la grâce de Dieu et grâce à la compétence de mes fidèles docteurs, chirurgiens et infirmières – j’ai survécu à la maladie, mais aussi parce que cela m’a rappelé que c’est dans les moments difficiles que nous apprécions le mieux le soutien et la sympathie de nos amis. J’ai reçu le soutien et la sympathie de mes peuples, de ces îles, du Commonwealth, de l’Empire et de bien d’autres pays, et je vous en remercie du fond du coeur. Je suis certain que vous savez combien vos prières et vos voeux de rétablissement m’ont aidé et m’aident pendant ma convalescence.
    Après son discours, les cinq médecins du roi lui téléphonèrent pour le féliciter, mais dans les journaux, en Angleterre et ailleurs, les gens étaient sous le choc. Si les commentateurs et les éditorialistes se disaient soulagés d’entendre le roi pour la première fois depuis son opération, trois mois plus tôt, la fatigue de sa voix leur rappelait combien il était malade. « Les millions de gens qui ont écouté le discours du roi cette année ont noté avec inquiétude combien il paraissait fatigué, lut-on dans le Daily Mirror , deux jours plus tard. Dans bien des chaumières, la grande question est de savoir si le roi souffre simplement d’un coup de froid ou s’il s’agit d’une séquelle de l’opération du poumon qu’il a subie trois mois plus tôt. »
    Pour la première fois depuis 1937, le roi ne s’exprimait pas en direct. Ainsi que l’avait toujours préconisé sir John Reith lorsqu’il était directeur de la BBC, le discours avait été enregistré à l’avance. Cette innovation n’était due qu’à
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