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Le discours d’un roi

Le discours d’un roi

Titel: Le discours d’un roi
Autoren: Mark Logue , Peter Conradi
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difficiles pour les gens du peuple. L’économie britannique, sérieusement affaiblie, mettrait plusieurs longues années à repartir. Loin d’être abandonnées, les mesures de rationnement furent renforcées : le pain, resté libre à la vente pendant le conflit, fut rationné entre 1946 et 1948, et les pommes de terre le devinrent à leur tour en 1947. La viande et le bacon furent les dernières denrées à être rationnées, jusqu’en 1954.
    Logue garda son cabinet ouvert. « La vie continue et je travaille dur, plus que je ne devrais à soixante-six ans mais c’est la seule chose qui me permette d’oublier », écrivit-il en mai 1946 à Rupert, frère de Myrtle. Il exprima aussi le désir de rentrer en Australie pour six mois, ce qu’il n’avait jamais fait depuis qu’il s’était installé en Angleterre avec Myrtle en 1924. Il souffrait toutefois d’hypertension et les médecins lui déconseillèrent de prendre l’avion. Il devrait attendre la reprise des liaisons maritimes. Logue ne fit jamais ce voyage.
    Parmi les nombreux patients de Logue, le cas de Jack Fennell était particulièrement touchant. À trente et un ans, ce bègue originaire de Merthyr Tydfil, dans le pays de Galles, avait écrit au roi en septembre 1947 pour implorer son aide. Chômeur, sans ressource, ayant un enfant à charge, Fennell était complètement découragé et souffrait d’un complexe d’infériorité, conséquence d’années de souffrances liées à son bégaiement. Lascelles transmit sa lettre à Logue le 24 septembre et lui demanda son opinion sur ce cas. Logue estima que Fennell aurait besoin d’un an de traitement, ce dont il n’avait pas les moyens. Après avoir demandé en vain l’aide de plusieurs organismes de protection sociale, Fennell trouva assistance en la personne du vicomte Kemsley, propriétaire du Daily Sketch et du Sunday Times. Logé dans une pension de l’armée à Westminster et ayant obtenu un travail dans un journal de Kemsley à Londres, Fennell commença son traitement en janvier 1948.
    En avril 1949, Logue écrivait une lettre à Kemsley pour saluer les progrès de son patient : Fennell avait gagné en assurance et avait réussi « haut la main » un entretien pour un poste au sein de l’Atomic Energy Research Establishment à Harwell. Logue le suivit pendant encore un an, réduisant leurs séances à un rendez-vous par mois. En août 1949, la carrière de Fennell avançait si bien qu’il avait pu emménager avec sa famille dans une maison de Wantage. En janvier de l’année suivante, il s’inscrivait au College of Technology d’Oxford et, en mai, se voyait proposer un poste permanent à Harwell.
     
    Veuf et n’ayant plus d’enfants à charge, Logue décida de vendre la maison de Sydenham Hill en avril 1947. La maison n’était pas seulement devenue trop grande pour lui. Ainsi qu’il l’écrivit au roi en décembre pour son anniversaire, « elle contenait trop de souvenirs » de sa vie avec Myrtle. Il s’installa donc au 29, Princes Court, dans un « petit appartement confortable » de Brompton Road dans le quartier de Knightsbridge, juste en face du magasin Harrods.
    La famille connut d’autres problèmes. Tony, le fils cadet, quitta l’armée pour retourner à l’université, cette fois-ci à Cambridge. Il poursuivit ses études pendant neuf mois puis, ayant perdu son goût pour la médecine, il décida de s’inscrire en droit. De santé fragile, il avait été admis à l’hôpital pour une simple opération de l’appendice et avait dû subir quatre interventions lourdes en l’espace de six jours. Dans sa traditionnelle lettre d’anniversaire au roi, Logue écrivit qu’il s’agissait à son avis des conséquences dramatiques des soins que son fils n’avait reçus que tardivement en Afrique du Nord où il était resté inconscient pendant quatre jours après s’être retrouvé à proximité d’une explosion. Selon lui, Tony « s’était désespérément accroché à la vie ». Deux jours plus tard, le roi lui transmettait toute sa sympathie. « Vous avez certainement eu votre lot de peine et de souffrance. » Comme d’habitude, il tenait également Logue au courant de ses interventions publiques et se disait très satisfait du discours qu’il avait prononcé en l’honneur de son père. Il était néanmoins préoccupé par le discours de Noël en cette année où tout paraissait « si triste ».
    Logue vit au moins une de ses
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