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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton
Autoren: Matilde Asensi
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jour si tu veux vraiment le savoir, dit Farag pour me consoler.
    — Oui, et pour que je le tue, affirmai-je. J’ai toujours dit qu’il était désagréable. Comment a-t-il osé me donner un surnom ! À moi !

É pilogue
     
    Cinq années ont passé depuis notre départ du Paradeisos, cinq années pendant lesquelles, comme prévu, nous fûmes interrogés par les différentes polices des pays que nous avions traversés et par les divers membres des Églises chrétiennes chargés de la sécurité. En particulier par le remplaçant de Glauser-Röist, un certain Gottfried Spitteler, qui ne crut pas un seul mot de notre histoire et se transforma en notre ombre. Nous restâmes quelques mois à Rome, le temps nécessaire pour qu’ils mettent fin à l’enquête et que j’en termine avec le Vatican et mon ordre. Nous allâmes ensuite à Palerme passer quelque temps avec ma famille, mais le séjour fut houleux, et donc écourté. Bien qu’en apparence nous soyons demeurés les mêmes qu’avant, l’abîme qui s’était creusé entre nous était infranchissable. Je décidai qu’il n’y avait qu’une chose à faire : m’éloigner d’eux, maintenir une distance de sécurité pour me protéger. Farag et moi nous rendîmes alors en Égypte. En dépit de ses réticences, Boutros nous reçut à bras ouverts. Quelques jours plus tard, Farag reprenait son travail au Musée gréco-romain. Nous voulions attirer le moins possible l’attention sur nous en adoptant, comme nous l’avaient recommandé les stavrophilakes, une vie paisible et prévisible.
    Les mois passèrent. Je me consacrai à l’étude. Je m’appropriai le bureau de Farag et me mis en contact avec d’anciennes connaissances et amis du milieu universitaire, qui m’envoyèrent immédiatement des offres de travail. Je n’acceptai cependant que les enquêtes, articles et études que je pouvais effectuer sans me déplacer. Je ne voulais pas m’éloigner de Farag. Je commençai à apprendre aussi l’arabe et le copte, et me passionnai pour le langage hiéroglyphique égyptien.
    Nous avons été heureux ici depuis le début, complètement heureux, je mentirais si je disais le contraire, mais, les premiers temps, la présence constante du maudit Gottfried, qui quitta Rome après nous et loua une maison dans notre quartier de Saba Facna, juste à côté de la nôtre, se transforma en un véritable cauchemar. Au bout d’un moment, néanmoins, nous découvrîmes qu’il suffisait de ne pas faire attention à lui, de l’ignorer comme s’il était invisible. Cela fera bientôt un an qu’il a disparu de nos vies. Il a dû retourner à Rome dans sa caserne, convaincu que l’histoire de l’oasis de Farafrah était vraie.
    Un jour, peu de temps après nous être installés rue Moharrem Bey, nous reçûmes une curieuse visite. Il s’agissait d’un vendeur d’animaux qui nous apportait un magnifique chat, cadeau du « Roc », selon la lettre qui l’accompagnait. Je n’ai toujours pas compris pourquoi Glauser-Röist nous a envoyé ce chat aux énormes oreilles pointues et à la peau marron tachetée. L’homme nous a appris qu’il s’agit d’un spécimen, de grande valeur, de la race abyssine. Depuis, cette bête infatigable déambule dans la maison comme si elle en était la propriétaire, et a conquis le cœur du didaskalos avec ses jeux et ses marques d’affection. Nous l’avons appelée Roc.
    Nous avons commencé à préparer notre voyage en Turquie. Cela fait cinq ans que nous avons quitté le Paradeisos, et nous ne sommes pas encore allés chercher notre « cadeau ». Il est temps de le faire. Nous planifions la manière d’arriver par hasard jusqu’au mausolée, sans avoir à passer par la fontaine des ablutions de Fatih Camii. Ce projet a occupé tout notre temps libre jusqu’à ce matin, où le même marchand qui nous avait apporté le chat nous a remis, enfin, une enveloppe contenant une longue lettre de Glauser-Röist, écrite de sa main. Comme Farag était au travail, j’ai enfilé mes chaussures et ma veste, et suis partie le rejoindre au musée pour la lire avec lui. Cela fait si longtemps que nous ne savons rien du capitaine !
    Lui, en revanche, semble parfaitement au courant de nos activités. Il sait que nous ne sommes pas encore allés à Istanbul et nous conseille de ne pas attendre plus longtemps, car l’occasion ne saurait être plus propice. Il nous apprend qu’il vit avec Khutenptah depuis cinq ans, que malheureusement
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