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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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n’auras point à te plaindre que tes yeux ou ceux de tes camarades aient été endommagés par un brouillard d’Écosse, tant que nous pourrons trouver une pièce d’argent anglaise pour payer la bonne liqueur qui les doit éclaircir. »
    « À merveille ! dit l’archer ; maintenant nous nous entendons, et si durant la route il s’élevait quelques difficultés, l’assistance d’Anthony ne te manquerait pas pour en sortir triomphant. Mais tu ferais bien d’avertir dès ce soir ton fils de la visite que nous irons demain rendre à l’abbé, car tu dois bien penser que nous ne pouvons ni n’osons retarder d’une minute notre départ pour le couvent, après que le ciel a commencé à rougir vers l’Orient ; et entre autres infirmités, les jeunes gens sont souvent portés à la paresse et à l’amour de leurs aises. »
    « Tu reconnaîtras que tu ne dois pas penser ainsi, répliqua le ménestrel ; car l’alouette elle-même, quand elle est éveillée par les premiers rayons du jour dorant les sombres nuages, ne s’élance pas plus légèrement vers le ciel, que mon Augustin ne répondra demain au brillant avis que lui donnera l’aurore. Et maintenant que nous sommes parvenus à nous entendre, il ne me reste plus qu’à vous prier de mesurer un peu vos paroles tant que mon fils sera dans votre compagnie… c’est un garçon innocent et timide dans la conversation. »
    « Oh ! oh ! joyeux ménestrel, dit le vieil archer, tu nous donnes là un exemple trop grossier de Satan se refusant à pécher. Si tu as exercé ta profession pendant vingt années, comme tu le prétends, ton fils, en ne te quittant pas depuis son enfance, doit être devenu capable d’ouvrir un asile pour enseigner aux diables eux-mêmes la pratique des sept péchés véniels, dont personne ne connaît la théorie, si les poursuivans de la gaie science l’ignorent. »
    « Vraiment camarade, tu parles bien, répliqua Bertram ; et je reconnais que, nous autres ménestrels, nous sommes beaucoup trop blâmables sur ce chapitre. Néanmoins, en bonne conscience, ce n’est pas une faute dont je sois particulièrement coupable : au contraire, je pense que l’homme qui voudrait qu’on honorât ses cheveux lorsque l’âge les a parsemés d’argent, devrait retenir sa gaîté lorsqu’il est en présence de jeunes gens, pour montrer combien il respecte l’innocence. Je vais donc aller, avec votre permission, dire un mot à Augustin, pour que demain nous puissions être sur pied de bonne heure. »
    « Va, mon ami, dit le soldat anglais, et reviens d’autant plus vite que notre souper attend que tu sois prêt à le partager avec nous. »
    « C’est une chose pour laquelle, je te le promets, répliqua Bertram, je ne suis pas disposé à occasioner le moindre délai. »
    « Suis-moi donc, dit Thomas Dickson, et je vais te montrer où ton jeune oiseau a son nid. »
    L’hôte monta, en conséquence, un escalier de bois, et frappa à une porte qu’il indiqua ainsi être celle du jeune étranger.
    « Votre père, continua-t-il ; lorsque a porte s’ouvrit, voudrait vous parler, maître Augustin. »
    « Excusez-moi, mon cher hôte, répondit Augustin, mais la vérité est que cette chambre est directement au dessus de votre salle à manger, que les planches du parquet ne sont pas jointes aussi bien que possible, et qu’il m’a bien fallu jouer le triste rôle d’écouteur, de sorte que je n’ai pas laissé échapper un seul mot de tout ce qu’on a dit relativement à mon séjour projeté dans le couvent, à notre voyage de demain au matin, et à l’heure un peu incommode à laquelle il me faudra secouer ma paresse, et, suivant ta propre expression, descendre du perchoir. »
    « Et comment trouves-tu, ajouta Dickson, le projet qu’on a conçu de te laisser avec l’abbé du petit troupeau de Sainte-Bride ? »
    « Ma foi, pas mauvais, répondit le jeune homme, si l’abbé est un homme aussi respectable que le demande sa profession, et non un de ces ecclésiastiques rodomonts qui tirent l’épée et se conduisent comme des soldats enrégimentés dans ces temps de troubles. »
    « Parbleu ! mon jeune maître, répliqua Dickson, si vous consentez à lui laisser mettre la main assez avant dans votre bourse, il ne vous cherchera pas la moindre querelle. »
    « Je le laisserai donc s’arranger avec mon père, » dit Augustin, qui ne lui refusera rien, tant que ses demandes seront raisonnables. »
    « En
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